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L'allaitement ne protège pas de l'asthme ni des allergies

Rédigé par LATRECH Nadia | Samedi 21 Septembre 2002 à 00:00

           

- L'allaitement maternel non seulement ne protégerait pas de l'asthme ou des allergies les enfants et les jeunes adultes, mais augmenterait même leur risque d'en être atteint, selon une étude, publiée dans la revue médicale britannique The Lancet datée de samedi.



- L'allaitement maternel non seulement ne protégerait pas de l'asthme ou des allergies les enfants et les jeunes adultes, mais augmenterait même leur risque d'en être atteint, selon une étude, publiée dans la revue médicale britannique The Lancet datée de samedi.

Selon l'étude, les bébés allaités plus de quatre semaines ont environ deux fois plus de risque d'être affectés d'asthme ou d'allergies plus tard dans leur enfance, comparés à ceux qui n'ont tété que le biberon.

L'étude, conduite par le Pr Malcolm Sears (université McMaster, Hamilton, Ontario, Canada) et le Dr Richie Poulton (université d'Otago, Dunedin, Nouvelle-Zélande) porte sur un 1.037 enfants néo-zélandais, nés entre 1972 et 1973 à Dunedin, dont 49% avaient été nourris au sein.

Résultats, le nombre d'allergiques aux chats, aux acariens domestiques et aux pollens entre 13 et 21 ans est plus élevé parmi ceux qui ont été allaités. Les enfants et jeunes adultes entre 9 et 26 ans nourris au sein sont également plus nombreux à souffrir d'asthme.

Une protection contre les allergies et l’asthme ?

Les effets préventifs antiallergiques de l'allaitement maternel dans les populations à risque ont été démontrés par plusieurs auteurs. L'allaitement maternel semble protecteur en cas d'antécédent atopique familial à condition de ne pas diversifier trop tôt l'alimentation du nourrisson et d'éviter en particulier l'introduction des œufs et du poisson avant l'âge de 9 mois. L'effet protecteur ou plutôt suspensif du lait de mère sur une éventuelle pathologie allergique du bébé (dermatite atopique, eczéma, troubles digestifs) dépend en outre du régime alimentaire de la femme qui allaite. Cette dernière doit en effet supprimer de son alimentation un certain nombre d'aliments (lait, poisson, œufs, agrumes, cacahuète...) pour que les effets chez l'enfant soient notables. La difficulté à démontrer l'effet protecteur de l'allaitement maternel indique qu'il est, à lui-seul, insuffisant à prévenir les manifestations ultérieures d'allergie, d'autres allergènes que ceux des préparations lactées, voire même les allergènes alimentaires, pouvant être impliqués dans la survenue de celles-ci. Pour beaucoup d'auteurs, il serait illusoire de chercher à prévenir l'asthme, les rhinites allergiques ou l'eczéma, seulement par des manipulations diététiques alors que le nouveau-né et le nourrisson sont soumis à bien d'autres stimulations allergéniques.

Les chercheurs ont établi leurs résultats après avoir écarter la possible influence d'autres paramètres (antécédents familiaux de rhume des foins ou d'asthme, statut socio-économique, tabagisme parental, ordre de naissance...).

'Il y a de nombreuses raisons valables d'encourager l'allaitement maternel durant les quatre à six premiers mois de la vie, mais la prévention des allergies et de l'asthme n'en est pas une', résument deux pédiatres australiens, les Drs Peter Sly et Patrick Holt dans un éditorial accompagnant l'article.

L'allaitement apporte à l'enfant, en plus des éléments nutritifs, des anticorps protecteurs de la mère contre les infections.






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