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Economie

Hal’shop, le premier Monop’ du halal

Reportage à Nanterre

Rédigé par | Jeudi 4 Mars 2010 à 00:12

           

Une nouvelle enseigne de magasins alimentaires de proximité Hal’shop a ouvert ses portes mercredi 3 mars à Nanterre, dans les Hauts-de-Seine (92). Saphirnews a recueilli les réactions des premiers clients et visiteurs ainsi que du directeur-fondateur de la marque, Rachid Bakhalq.



Le premier point de vente Hal'shop a ouvert ses portes aux clients mercredi 3 mars au centre-ville de Nanterre (92).
Le premier point de vente Hal'shop a ouvert ses portes aux clients mercredi 3 mars au centre-ville de Nanterre (92).
Le grand jour est arrivé. Rachid Bakhalq et ses six employés sont sur le qui-vive pour présenter aux clients −potentiels ou déjà acquis − ce qui semble être l’un des rares paradis du halal de France. Le premier Hal’shop de France a ouvert ses portes ce mercredi 3 mars, à Nanterre.

Idéalement situé en plein centre-ville, celui-ci, qui « entend concilier modernité alimentaire française et respect des traditions musulmanes », veut donner un coup de jeune au marché du halal, qui pèse aujourd’hui 5,5 milliards d’euros en France, selon le cabinet Solis.

Des plats cuisinés et préparés de Malaisie aux halwa de Turquie, en passant par les thés et l’huile d’argan du Maroc, des dattes d’Oman ou encore des pâtisseries de Tunisie, des poulets de France… Des produits frais directement importés du monde entier, presque tous sans intermédiaire, s’étalent sur près de 200 m² de surface de vente.

Le halal sans complexe

À la tête de cette entreprise, Rachid Bakhalq, 30 ans. Pour le coup, son expérience d’acheteur pour General Motors puis pour l’ex-filiale Biscuits du groupe Danone, lui est d’une grande utilité. Entre-temps, il a été acheteur auprès du laboratoire Merck à Londres. C’est là même où l’idée d’un magasin dédié au halal avait germé dans sa tête. « J’ai quitté mon travail chez Danone il y a un an et demi pour me consacrer entièrement à ce projet », déclare M. Bakhalq.

« Nous souhaitons créer la transparence. Le halal est un milieu devenu trop opaque avec trop de magouilles. Il faut tout dire au client. » Pour cela, il compte bien mettre en place des animations expliquant la traçabilité des produits halals. « Par respect dû au consommateur », les produits sont rigoureusement sélectionnés par l’enseigne « en travaillant en partenariat avec les agences de certification halal », tels que AVS et ARGML de la Grande Mosquée de Lyon.

Les « beurgeois », premiers clients visés

Marketing oblige, Hal’shop joue beaucoup « sur le conditionnement et le packaging, destinés à un public exigeant (…), ceux qui sont nés et ont grandi en France. Plus éduqués que leurs parents, ils occupent de plus en plus de postes à responsabilité, contrairement à leurs parents, qui ont généralement des postes d’ouvriers », souligne-t-il.

Les premiers clients du Hal'shop.
Les premiers clients du Hal'shop.
Aussi appelés « beurgeois », ces consommateurs de culture musulmane, qui ont entre 25 et 40 ans, ont les mêmes goûts que leurs concitoyens, l’exigence du halal en plus. Avec les « touristes alimentaires », des Mesdames et Messieurs Tout-le-monde, « ouverts à d’autres cultures » et pour qui « le caractère halal des produits ne leur importe pas particulièrement », ils forment le cœur de cible de Hal’shop.

Khairia, une cliente de 48 ans, confirme : « Ce magasin n’est pas forcément destiné à des familles nombreuses ou des personnes âgées, mais pour des jeunes, des célibataires, des couples. » Question de prix ? « Non, pas vraiment. Dans mon quartier (à Saint-Denis, ndlr), les prix sont chers alors qu’on n’est pas sûr que les boucheries soient halals. Je ne leur fais pas confiance pour acheter ma viande. Je sais qu’au moins, ici, c’est halal, alors j’achète. » Sauf pour les « bières » sans alcool proposées en exclusivité par Hal’shop ou les boissons festives de type « champagne ». « Par manque d'habitude », avoue-t-elle.

D’autres Hal’shop en vue

En tout cas, le concept semble séduire. À commencer par Sophia, 33 ans, qui repart la poussette chargée du magasin. Cindy, 24 ans, bien qu’elle n’ait rien acheté, est conquise par Hal’shop. « C’est mieux que Monoprix. Il ne propose pas autant de produits mais c’est plus simple, on s’y retrouve mieux car c’est bien achalandé à première vue », affirme-t-elle.

Le seul bémol pour Laïla, étudiante : la distance. « S’ils peuvent ouvrir un magasin dans chaque ville, ce serait génial ! », lance-t-elle. M. Bakhalq ne cache pas son ambition d'ouvrir beaucoup plus qu’un Hal’shop en France. « Insha Allah ! On fait tout sur Nanterre en ce moment, cela nous permettra de valider le concept, voir ce qui a marché ou pas, pour prendre ensuite des mesures correctives. »

« On espère que tout se passera comme prévu puis on se penchera sérieusement le moment venu sur d’autres lancements de magasins », conclut-il. D’ici là, les offres en faveur du halal ne cesseront de se multiplier. Pour le plus grand plaisir des musulmans de France et ce, malgré les fausses polémiques des fast-foods halals.




Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur



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