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Egalité, diversité, emploi…

Rédigé par Nadia Sweeny | Mardi 2 Mai 2006 à 16:58

           

La politique d'égalité des chances, aujourd’hui officiellement grande cause nationale, a amené la création d’un site Internet de recherche d’emploi, spécialisé dans la promotion de la diversité. « Pour que ni votre adresse, ni votre nom, ni votre origine ne puissent constituer un frein à votre embauche, ici les entreprises s'engagent pour la diversité. »



Logo Prodiversité
Logo Prodiversité

Charte de la diversité

C'est en association avec le groupe de recherche d'emploi sur Internet Monster.fr, accompagné de l'ANPE, du Medef (Mouvement des Entreprises de France) et de Respect magazine, que le ministère délégué à la promotion de l'égalité des chances a mis en place une nouvelle plateforme de recherche d'emploi basée sur la diversité : [diversite-emploi.monster.fr]urlblank:http://diversite-emploi.monster.fr/ : « Pour que ni votre adresse, ni votre nom, ni votre origine ne puissent constituer un frein à votre embauche, ici les entreprises s'engagent pour la diversité. » Forte de 22 000 offres et 1,6 millions de CV disponibles en ligne, cette plateforme est donc mise en place pour permettre aux jeunes et aux personnes discriminées d'accéder à un réseau qui peut les aider à trouver un emploi plus facilement. En terme d'offres d'emploi, ce site n'a rien d'exceptionnelle. Cependant, les entreprises qui recrutent garantissent une « non discrimination » à l'embauche. De plus un logo "pro diversité" a été mis en place définissant l'entreprise qui l'arbore, comme engagée en matière de diversité. Ce logo n'est pas obligatoire pour les entreprises qui recrutent sur ce site, mais il favorise la communication du programme de « non discrimination ».

Les entreprises munies de ce logo sont signataires de la « Charte de la diversité ». Mise en place le 22 octobre 2004, cette charte les engagent à promouvoir, en interne comme en externe par des campagnes de communication, de relations presses etc. la diversité de l'emploi. Outre la volonté de « Chercher à refléter la diversité de la société française et notamment sa diversité culturelle et ethnique dans notre effectif, aux différents niveaux de qualification», ceci doit être mené de façon concrète et doit apparaître dans le rapport annuel de l'entreprise signataire avec un bilan précis des actions et des résultats obtenus. Plus de 300 entreprises ont déjà signé cette charte, dont par exemple Canal plus, le groupe Accor, France télévision, Noos, L'Oréal, Total, BNP Paribas, Airbus, France Telecom, Renault, Peugeot, Airbus …

« Si les composantes de la société française sont diverses, cette diversité doit se retrouver aux différents échelons de la société, y compris les plus élevés. C'est une question de justice, d'intérêt national et c'est même un enjeu économique. » Précisent Claude Bebear et Yazid Sabeg, tous deux à l'origine de la Charte.

Solution ?

Il est tout de même important de noter que ce type d'action peut avoir des effets pervers, malgré son intention positive, et le fait « qu'elle constitue à la fois un outil concret pour les entreprises engagées en matière de diversité, et un espoir pour les –trop- nombreux candidats qui peinent à accéder sur le marché du travail, du fait de leur nom, de leur adresse ou de leurs origines », selon Azouz Begag, ministre délégué à la promotion de l'égalité des chances.

La charte de la diversité s'engage à « Sensibiliser et former nos dirigeants et collaborateurs impliqués dans le recrutement, la formation et la gestion des carrières aux enjeux de la non–discrimination et de la diversité ». Les entreprises ne risquent elles pas de recruter dans ce type de site afin de promouvoir leur politique de diversité à un but purement communicationnel tel un mouvement de mode, et non plus pour les compétences de l'employé. Il ne faudrait pas que ceci se transforme en une sorte de « marché de visibilité » des populations « issues de l'immigration » ou des personnes handicapées, ou encore issus des quartiers défavorisés. Azouz Begag insiste sur le fait que « Cet acte ne délivre pas un label de bonne conscience.»

Par le simple fait de cataloguer les populations dans des systèmes de recrutements différents, le processus de différenciation reste, et n'est il pas même exalté ? La solution au problème de discrimination est elle dans le fait de valoriser cette différence ethnique ou autre, ou démontrer qu'elle ne détermine en rien l'aptitude d'un individu à développer des qualités professionnelles et humaines ?

Se sont bien les mentalités qui sont derrières ces recrutements qu'il faut changer, or il est judicieux de se demander si valoriser une différence n'aura pas pour conséquences de séparer un peu plus les populations, plutôt que de démontrer que cette origine, ethnique ou social n'a pas d'impact sur les capacités humaines et donc professionnelles. « Enfin, ce service répond à un besoin des entreprises les plus engagées en matière de diversité, de disposer d'un vivier important de talents issus de la diversité. Par la mention du logo « Pro-diversité », les entreprises signifient que les candidats qui rencontrent des difficultés à trouver un emploi, du fait de leur nom, de leur adresse ou de leurs origines, sont bienvenus pour répondre à ces offres. » Ecrit le ministre.
Pour certain type de postes, ces entreprises ne vont-elles pas vouloir recruter d'autre « type » de population et donc, changer de « type » de recruteur ? Il existe déjà des sites de recrutements thématiques pour les femmes et les personnes handicapés.

La Charte de la diversité cherche d'ailleurs à pallier à cette tendance : « L'origine ethnique ne sera jamais « le » critère pour obtenir un emploi. Notre action vise à lutter contre les discriminations, pas à en ajouter de nouvelles. La Charte cherche seulement à compenser un certain nombre de handicaps devant l'emploi dont souffrent nombreux candidats issus de l'immigration : absence du capital culturel, social, éloignement des réseaux, si importants dans la recherche d'un emploi. L'engagement de l'entreprise en faveur de ces candidats ne se conçoit qu'à qualifications égales. Il cherche à valoriser la compétence, et rien d'autre. »




Azouz Bégag, ministre délégué à la promotion de l'Egalité des chances
Azouz Bégag, ministre délégué à la promotion de l'Egalité des chances

Je ne suis pas un immigré.

« Il faut que les minorités s'accaparent leurs droits et leurs possibilités. » s'exclame Azouz Begag, ministre délégué à la promotion de l'égalité des chances lors d'une réunion débat mercredi 26 avril, dans un night club avenue de Clichy à Paris. Sur le ton de la plaisanterie M. le ministre aborde le thème de l'équipe de France de football : « Il n'y a que des noirs ! Je me demande pourquoi ? Faite de la place aux blancs, ne les discriminez pas ! » Plus sérieusement, il se demande « Pourquoi n'y a-t-il pas d'arbitre noir au niveau national ? Et pourquoi ne nous sommes nous pas rendu compte de cette absence qui favorise le repli communautaire ? » Le ministre insiste sur le fait que les jeunes doivent cesser de s'autocensurer, et qu'ils doivent se demander « pourquoi pas moi ? » . i[« Aujourd'hui bon nombre d'adresses leur sont accessibles […] Et celui qui a fait avancer les choses du point de vue de la diversité, c'est Dominique de Villepin et il faut lui rendre hommage. »]i Acclamant ainsi son collègue pour son « courage politique. »

Cependant, interrogé sur son positionnement face à la loi sur l'immigration de Nicolas Sarkozy, Azouz Begag s'indigne et se met à hurler « Pourquoi me posez vous cette question ? Je ne suis pas un immigré !! Si vous avez des questions à poser à M. Sarkozy je vous invite à vous rendre place Beauvau ». Il quitte la salle et mets, de ce fait, fin au débat.






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