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Points de vue

CPE : chronique d'une récupération politique

Par Hasni Berrebha, président EMF-Grenoble

Rédigé par Hasni Berrebha | Mercredi 5 Avril 2006 à 06:50

           

28 mars 2006, 3 millions de personnes dans les rues font entendre leur voix contre le Contrat première embauche espérant faire fléchir le Premier ministre sur ladite mesure. Les analystes se bousculent alors tentant de nous éclairer sur un mouvement qui n'avait connu une telle ampleur depuis les grèves de 1995. Toutefois, comme trop souvent rares sont ceux qui s'essaient à prendre un recul indispensable pour comprendre les évènements présents et rappeler une chronologie et un contexte qui sont autant de clefs qui offrent un autre angle de vue sur l'actualité.



Dans un premier temps, il convient de ne pas oublier que l'origine de cette mesure est à rechercher dans les émeutes qui ont secoué les banlieues au cours desquelles la classe politique constata, bon gré mal gré, qu'il existait un certain malaise dans ce qu'on appelle communément « les quartiers ». Souhaitant solutionner cet épineux problème, le gouvernement appuyé par le Président de la République promulgua un certain nombre de mesures regroupées au sein de la loi dite d' « égalité des chances ». Au moment où furent présentés les projets tels que le CNE ou le futur CPE, les syndicats et autres partis de gauche n'exprimèrent pas une virulence semblable à celle qu'ils nous présentent aujourd'hui, la question qui se pose est donc : que s'est-il passé entre temps ? La réponse est autant simple qu'inavouée, l'occasion était trop belle pour beaucoup de revenir au premier plan d'une scène politique dont ils avaient été exclus.

A l'heure d'une crise patente de l'engagement syndical où le nombre des adhérents se réduit à une peau de chagrin, l'encadrement d'un mouvement dont la popularité grandissante était plus que prévisible marque, par la force des choses, un acte salutaire pour les formations. Exemple parmi tant d'autres d'une manipulation des plus évidentes: l'organisation d'une assemblée sur le campus grenoblois le 21 mars dernier où l'on demanda aux étudiants de se scinder en groupes pro et anti-blocage afin de faire connaître la suite à donner au mouvement. Non seulement le blocage s'est poursuivi malgré une majorité contre ce dernier mais, comble de l'instrumentalisation, parmi les votants on pouvait compter des lycéens et salariés syndicalistes sur lesquels le doute était permis
quant à leur statut d'étudiant.

Pain béni pour les formations de gauche qui ont pu engager leur campagne présidentielle pour les uns, se refaire une santé pour les autres, l'embourbement du Premier ministre dans l'affaire du CPE a également profité, à bien des égards, à certaines personnalités issues des rangs même de la majorité parlementaire. Longtemps resté muet dans ce débat, le ministre de l'Intérieur est depuis peu monté au créneau prônant le dialogue avec les acteurs sociaux et jouant un rôle de régulateur dans les manifestations où les débordements furent nombreux. Marquant une certaine distance avec le chef du gouvernement, le Président de l'UMP désavoua la politique de ce dernier puisque, comme
chacun le sait, le soutien au sein d'un parti s'arrête là où les ambitions présidentielles commencent.

Si le triste spectacle offert par l'ensemble de la classe politique quant à la gestion et aux profits tirés de la crise n'est plus à démontrer, une question reste en suspens, tristement occultée par les polémiques suscitées par la mise en place du CPE, à savoir quelle solution apporter au gravissime problème que pose le chômage des jeunes ? Si tout le monde s'accorde à dire qu'une réforme importante est plus que nécessaire, quelle place réelle occupe ce débat au milieu des querelles partisanes et des ambitions personnelles ? Autant d'interrogations auxquelles chacun se doit de porter une profonde réflexion au-delà de tout intérêt et se convaincre que tout compromis implique des sacrifices.




Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par bonjour tristesse!!! le 05/04/2006 18:14 | Alerter
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je suis bien d'accord avec vous. Même si je suis solidaire avec la jeunesse descendue dans les rues parce qu'inquiète pour son avenir, le CPE était destiné à une autre jeunesse qui a bien davantage de raisons de desespérer de l'avenir, que des lycéens ou étudiants qui, une fois diplômés, seront davantage concernés par le CNE que le CPE.
souvent " un tien vaut mieux que deux tu l'auras", surtout lorsqu'in est originaire de la cité française.

2.Posté par KARIMA GOULMAMINE le 06/04/2006 19:19 | Alerter
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Bonjour, je suis d'accord et pas d'accord avec vore article. Car, tout ce qu'on reproche au premier ministre Dominique de villepin c'est surtout ses origines et sa classe ! est-ce de sa faute s'il est élégant , et son nom commence par de ?? Et, ce n'est pas pour le flatter que j'écris ceci...Toute la classe politique y est pour beaucoup ! je veux dire : quelle classe politique peut faire mieux que de villepin ou autrement que lui. Au fond, ce qu'il fallait trouver était l'origine du problème , les responsables. Et, je peux facilement dire qu'ils sont bien connu . Mais, n'ont pas le courage de l'admettre ...
Et, puis de villepin a au moins un semblant de solution pour les français ...Et, qui ne tente rien n'a rien .

D'ailleurs on dit : tout commence petit pour devenir grand ! et le seul point que je voudrais que Mr de villepin révise : c'est le maintient de la dignité de l'homme ! son honneur et sa dignité Dominique de villepin . Il faut éviter d'affecter ces choses précieuses, dont l'homme s'est presque s'est sacrifier totalement !


KG


3.Posté par Hassane le 14/04/2006 20:52 | Alerter
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salam alaikoum,

A trop vouloiir se démarquer, l'emf se discédite en utilisant des procédés aussi blamable que ceux qu'elle reproche aux organistions traditionelle.
Premiérement, il est inexact de dire que l'origine du cpe se trouve dans la crise des banlieues ce nest que a posteriori que le gouvernement s'est justifié par cette crise, mais ces événements on été mis de coté à l'annonce du cpe.Celui-ci est à rangé dans le chantier de "la bataille pour l'emploi"et cette derniére concerne tout les francais pas seulemnt les banlieues, si le cpe s'est retrouvé dans la loi sur l'égalité des chances, qui elle répond au problémes des banliues c'était pour aller vite.
Deuxiéme chose, si il est vrai que cette crise à profité aux organistaions politiques et synicales, je refuse que vous regardez 3millions de francais comme des moutons de panurge. "Ce qui s'est passé entre temps"?Les politiques ont fait leur travail, les syndicats on en fait autant et si les pro cpe n'ont pas convaincu les francais , ils on perdu dans le débat.
Les politiques de gauche on simplement bénéficié de la crise, et cela semble normal, vous n'allez pas reprocher aux francais d'avoir de la sympahie pour des politiques qui ont poursuivi le combat de la rue au sein des insttitutions.
Enfin, si la concluison de otre article est juste, il est mal fondé, vos justifications apparaissent comme une attaque contre des gens qui vous bloque(la gauche en l'occurrence)



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