Prévu à 7 h 30, le départ pour Médine n'aura lieu qu'à 12 h 00.
Trois cars d une quarantaine de pèlerins chacun partent de La Mecque pour rejoindre Médine en 6 heures environ. Sauf qu'en chemin les freins du car n°1 lâchent ! C'est avec difficulté que le conducteur réussit à stopper son engin. Mais il ne peut redémarrer. Le groupe 1, celui qui est mené par le directeur d'agence, prend du retard. Il lui faudra attendre l'arrivée d'un nouveau car avant de pouvoir repartir.
Il est 18 h 00 et nous sommes à 90 km de Médine. Cependant, il nous faut nous arrêter pour attendre que le car 1 nous rejoigne. Ordre du directeur d'agence. Au grand dam des pèlerins du car 3 qui attendront 2 heures par un froid de canard. Certains feront part de leur mécontentement auprès du guide, mais aucun n'osera appeler directement le chef d'agence.
Finalement nous entrons dans Médine vers 21 h 00. Le car s'arrête d'abord devant un premier hôtel. Nous descendons. Il est somptueux. Mais ce n'est pas le nôtre ! Le guide dépêché par le bureau détenant nos passeports n'en a cure. Il nous laisse là et s'en va. De plus, nos passeports ont été déposés au bureau s'occupant des pèlerins du Maroc, de la Libye et de la Mauritanie. Cela parce que certains d'entre nous détiennent un passeport d'un de ces pays, le Maroc en l'occurrence.
Le directeur d'agence, qui entre-temps est, lui, arrivé, nous envoie un nouveau guide qui mènera le car à bon port. Nos valises nous attendent dans le hall. Mais c'est un bazar monstre quand tout le monde décide de les monter dans sa chambre en même temps.
Alors nous décidons de nous installer à la réception et d'attendre un peu. Là, un homme, la quarantaine, venant de Nîmes et effectuant son pèlerinage avec la meme agence que nous, discute avec le jeune Saoudien de la réception. Discuter est un bien grand mot. Il est plutôt en train de le bombarder de questions. Sans forcément comprendre tout ce que l'autre lui répond.
Ses interrogations portent sur la femme saoudienne. Pourquoi ne peut-elle pas conduire ? Et pourquoi se couvre-t-elle de la tête aux pieds, alors que l'islam ne demande pas de couvrir le visage et les mains ? Et comment fait-elle quand elle va à l'étranger ? L'homme n'est pas agressif. Il est même plus que jovial, essayant seulement de comprendre.
Nous voyant passer, il nous interpelle pour nous demander de jouer le rôle d'interprète. Selon le jeune homme de la réception, la femme saoudienne ne conduit pas car elle n'a tout simplement pas de carte d identité. Mais si elle n'a pas de pièce d identité, comment fait-elle pour voyager ?, me demande le pèlerin de Nîmes. Elle voyage bien entendu, répond le Saoudien par mon intermédiaire, mais avec un homme et elle figure sur ce qu'il appelle une carte-famille.
Quant au fait de se couvrir intégralement, le Saoudien nous explique que, ayant appris cela à l'école, il considère que la femme doit se voiler intégralement sans rien laisser paraître. Profitant de l'ambiance bon enfant, je pose la question pour savoir s'il considère comme haram (illicite) mon habillement (j'ai le visage et les mains découverts et porte ce jour-là un ensemble de style pakistanais, avec pantalon donc). Avec un sourire, il me dit que « non pas du tout », mais que « ce n est pas dans les coutumes et traditions » de son pays.
Le pèlerin de Nîmes ne le ratera pas : « Eh bien tu vois, ce sont des traditions, ce n'est pas religieux ! », jubile-t-il. Le jeune Saoudien rigole. Nous poussons le bouchon encore plus loin. Mon époux lui demande comment il se fait alors que les Saoudiennes, une fois à Paris, ne se voilent, pour beaucoup, plus le visage. La réponse du jeune homme nous étonne. Selon lui, ce ne sont tout simplement pas des Saoudiennes de souche. Des Yéménites, Qataris ou autres ayant acquis la nationalité saoudienne. C'est à notre tour de rigoler ! «Oui , avoue-t-il, il y en a bien sûr qui se dévoilent â l étranger, mais peu. »
Plus tard, le jeune homme nous apprendra qu'il effectue ce travail à la réception en attendant de pouvoir réaliser son rêve : entrer dans la police.
Quant à nous, notre journée a été longue et épuisante. Alors nous prenons la direction des ascenseurs pour monter au 7e étage et nous coucher. Demain est un autre jour, celui de la visite de la tombe du Prophète − paix et salut de Dieu sur lui.
Trois cars d une quarantaine de pèlerins chacun partent de La Mecque pour rejoindre Médine en 6 heures environ. Sauf qu'en chemin les freins du car n°1 lâchent ! C'est avec difficulté que le conducteur réussit à stopper son engin. Mais il ne peut redémarrer. Le groupe 1, celui qui est mené par le directeur d'agence, prend du retard. Il lui faudra attendre l'arrivée d'un nouveau car avant de pouvoir repartir.
Il est 18 h 00 et nous sommes à 90 km de Médine. Cependant, il nous faut nous arrêter pour attendre que le car 1 nous rejoigne. Ordre du directeur d'agence. Au grand dam des pèlerins du car 3 qui attendront 2 heures par un froid de canard. Certains feront part de leur mécontentement auprès du guide, mais aucun n'osera appeler directement le chef d'agence.
Finalement nous entrons dans Médine vers 21 h 00. Le car s'arrête d'abord devant un premier hôtel. Nous descendons. Il est somptueux. Mais ce n'est pas le nôtre ! Le guide dépêché par le bureau détenant nos passeports n'en a cure. Il nous laisse là et s'en va. De plus, nos passeports ont été déposés au bureau s'occupant des pèlerins du Maroc, de la Libye et de la Mauritanie. Cela parce que certains d'entre nous détiennent un passeport d'un de ces pays, le Maroc en l'occurrence.
Le directeur d'agence, qui entre-temps est, lui, arrivé, nous envoie un nouveau guide qui mènera le car à bon port. Nos valises nous attendent dans le hall. Mais c'est un bazar monstre quand tout le monde décide de les monter dans sa chambre en même temps.
Alors nous décidons de nous installer à la réception et d'attendre un peu. Là, un homme, la quarantaine, venant de Nîmes et effectuant son pèlerinage avec la meme agence que nous, discute avec le jeune Saoudien de la réception. Discuter est un bien grand mot. Il est plutôt en train de le bombarder de questions. Sans forcément comprendre tout ce que l'autre lui répond.
Ses interrogations portent sur la femme saoudienne. Pourquoi ne peut-elle pas conduire ? Et pourquoi se couvre-t-elle de la tête aux pieds, alors que l'islam ne demande pas de couvrir le visage et les mains ? Et comment fait-elle quand elle va à l'étranger ? L'homme n'est pas agressif. Il est même plus que jovial, essayant seulement de comprendre.
Nous voyant passer, il nous interpelle pour nous demander de jouer le rôle d'interprète. Selon le jeune homme de la réception, la femme saoudienne ne conduit pas car elle n'a tout simplement pas de carte d identité. Mais si elle n'a pas de pièce d identité, comment fait-elle pour voyager ?, me demande le pèlerin de Nîmes. Elle voyage bien entendu, répond le Saoudien par mon intermédiaire, mais avec un homme et elle figure sur ce qu'il appelle une carte-famille.
Quant au fait de se couvrir intégralement, le Saoudien nous explique que, ayant appris cela à l'école, il considère que la femme doit se voiler intégralement sans rien laisser paraître. Profitant de l'ambiance bon enfant, je pose la question pour savoir s'il considère comme haram (illicite) mon habillement (j'ai le visage et les mains découverts et porte ce jour-là un ensemble de style pakistanais, avec pantalon donc). Avec un sourire, il me dit que « non pas du tout », mais que « ce n est pas dans les coutumes et traditions » de son pays.
Le pèlerin de Nîmes ne le ratera pas : « Eh bien tu vois, ce sont des traditions, ce n'est pas religieux ! », jubile-t-il. Le jeune Saoudien rigole. Nous poussons le bouchon encore plus loin. Mon époux lui demande comment il se fait alors que les Saoudiennes, une fois à Paris, ne se voilent, pour beaucoup, plus le visage. La réponse du jeune homme nous étonne. Selon lui, ce ne sont tout simplement pas des Saoudiennes de souche. Des Yéménites, Qataris ou autres ayant acquis la nationalité saoudienne. C'est à notre tour de rigoler ! «Oui , avoue-t-il, il y en a bien sûr qui se dévoilent â l étranger, mais peu. »
Plus tard, le jeune homme nous apprendra qu'il effectue ce travail à la réception en attendant de pouvoir réaliser son rêve : entrer dans la police.
Quant à nous, notre journée a été longue et épuisante. Alors nous prenons la direction des ascenseurs pour monter au 7e étage et nous coucher. Demain est un autre jour, celui de la visite de la tombe du Prophète − paix et salut de Dieu sur lui.
Sur la route de Médine, le paysage ressemble la majorité du temps à cela : montagne, rocaille, désert... et parfois des troupeaux de dromadaires.

Et quand le car s'arrête pour refaire le plein d'essence, voilà ce qu'affiche la station s'agissant du prix : 47 centimes le litre, soit 10 cts d'euro environ !

Profil
Assmaâ Rakho-Mom
« Pourquoi ne pas partager ce que je découvre et je vis d’intense, chaque jour, depuis notre départ ? », me suis-je dit après quelques jours passés à La Mecque, où j’effectue cette année le pèlerinage (hajj) en compagnie de mon époux. Journaliste puis pigiste à Saphirnews.com depuis 2005, j ai donc créé cette rubrique, qui tentera de vous relater autant que faire se peut nos journées vécues dans les Lieux saints de l’islam.
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