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Société

Zoom sur les mesures majeures de la loi bioéthique adoptées par l’Assemblée nationale

Rédigé par Lina Farelli | Samedi 19 Octobre 2019 à 08:30

           

Au-delà de l'extension de la procréation médicalement assistée (PMA), quelles sont les autres mesures adoptés à l'Assemblée nationale à retenir ?



Alors les débats autour du voile font un triste retour en force dans les arènes politiques et médiatiques, l’Assemblée nationale a adopté à une large majorité, mardi 15 octobre, le projet de révision des lois de bioéthique.

Par 359 voix contre 114 et 72 abstentions, et à l’issue de plusieurs semaines d'âpres débats, les députés ont voté plusieurs mesures visant à entériner de nouvelles réformes sociétales portées par le gouvernement, six ans après le mariage pour tous.

La PMA pour toutes

La plus emblématique, celle sur laquelle se sont concentrées bien des attentions, prévoit l’extension de la procréation médicalement assistée (PMA) aux femmes célibataires et aux couples de lesbiennes. Cette technique n’était, jusqu’à présent, réservée qu’aux couples hétérosexuels.

Un amendement portant sur la PMA post-mortem a néanmoins été rejeté. L'accès à cette technique aux personnes transgenres a également été refusé.

Lire aussi : Bioéthique : le CFCM fait valoir son point de vue et ses inquiétudes aux parlementaires

La congélation des ovocytes hors raisons médicales

Le projet de loi ouvre aussi la possibilité aux femmes de congeler leurs ovocytes pour des raisons non médicales, à la condition qu’elles soient âgées entre 30 et 37 ans et qu’elles les utilisent avant l’âge de 43 ans pour bénéficier d’une prise en charge par l’Assurance maladie.

La levée de l’anonymat des donneurs de gamètes

Autre mesure, celle qui permet aux adultes nés d’un don de gamètes (sperme ou ovocytes) d’accéder à des données non-identifiantes comme l’âge, les caractéristiques physiques ou la situation familiale et professionnelle du géniteur et, s'ils le souhaitent, à son identité. Cette levée d’anonymat, qui change les conditions du don, devrait entraîner une chute – momentanée selon des experts – du nombre de donneurs. Ces derniers pourront aussi connaître, pour leur part, le nombre d’enfants issus de leur don, leur sexe et leur année de naissance.

L’interdiction du « bébé-médicament »

La technique du « bébé-médicament », consistant à la conception d’un enfant pour soigner un aîné grâce à un prélèvement de cellules souches sur le cordon ombilical, est désormais interdite. Appelé aussi « bébé du double espoir », cette technique, utilisée en France depuis 2004, est exceptionnelle. C’est qu’il pose aussi des questionnements éthiques puisqu’un diagnostic préimplantatoire permettant de détecter la présence d'anomalies génétiques dans les embryons conçus après fécondation in vitro implique de faire un tri dans les embryons.

« Soigner un enfant est une intention louable, mais il faut question les moyens utilisés. Soigner un être humain ne justifie pas d’en utiliser un autre comme médicament », fait part la Fondation Jérôme Lejeune, qui soutient la recherche de traitements pour la trisomie 21 et les autres déficiences intellectuelles d'origine génétique.


Les tests génétiques « récréatifs » interdits de publicité

Un amendement interdisant formellement la publicité pour les tests génétiques « récréatifs » - hors motifs médicaux, judiciaire ou de recherche - a été adopté. Quelque 100 000 Français auraient recours chaque année à ces tests de plus en plus populaires, via des sociétés étrangères. Les publicités sont sanctionnées en principe d’une amende de 3 750 € mais cette sanction n’est pas appliquée dans les faits.

À l’été 2018, le Conseil supérieur de l’audiovisuel a adressé aux chaînes une « mise en garde », qui a été respectée, a affirmé la ministre de la Santé Agnès Buzyn, qui a fait savoir qu’« une réflexion est en cours » avec la répression des fraudes.

L’interdiction reste en vigueur en France pour la gestion pour autrui (GPA), un procédé qui conduirait à « la marchandisation du corps de la femme » pour le gouvernement. En ce sens, les députés ont voté contre une reconnaissance automatique en France de la filiation d'enfants conçus par mère porteuse à l'étranger, l'exécutif ne souhaitant pas « ouvrir une brèche dans la prohibition de la GPA, prohibition qu'(il) souhaite absolument maintenir ».

Le projet de loi doit désormais être examiné au Sénat, le gouvernement espérant son adoption avant l’été 2020.

Lire aussi :
Bioéthique : une contribution musulmane au débat sur l'ouverture de la PMA à toutes les femmes
Que dit l’islam sur la PMA, la GPA, le don de spermes et la congélation des ovocytes ?
Islam contemporain et procréation médicalement assistée




Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par joseph le 19/10/2019 21:16 | Alerter
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Au-delà de la « PMA pour toutes » le projet de loi sur la bioéthique voté en première lecture par les députés introduit des ruptures : il sépare la procréation de la sexualité par l’introduction de la PMA non-thérapeutique, il rend indépendant de l’âge la faculté de procréer par la légalisation de l’autoconservation des ovocytes ; il encourage l’eugénisme par l’extension du diagnostic prénatal et préimplantatoire ; il donne plus de liberté pour l’exploitation et la modification génétique des embryons humains ; il favorise l’avortement par la suppression du délai de réflexion et de l’autorisation parentale pour les mineur. Comme fondement de la filiation il fait prévaloir la force de la volonté : avec la PMA pour les lesbiennes, une mère peut être considérée comme un père .

La source de cette suppression des interdits est à chercher dans le progressisme : il faut transformer l ' Homme, et apporter ainsi la preuve que l 'on peut se passer du créateur de ce dernier : Dieu. L ' Homme supprime le père, sur terre et dans les cieux, il devient le créateur de son évolution.


La PMA pour toutes, la GPA , la valorisation de l 'homosexualité ont pour but de montrer que l’esprit est capable d’échapper au donné naturel, de le transcender pour ce qui touche à la sexualité.
Avec l 'eugénisme on recherche à maîtriser en plus de la transmission de la vie, son évolution. C 'est le triomphe de l 'Homme des Lumières : rien au dessus de lui pour lui faire prendre conscience de ses limites. L ' Hom...  

2.Posté par Mythopasmytho le 20/10/2019 01:23 | Alerter
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Anti islam, théiste, anti homo, masculiniste, anti avortement…
A chaque fois que je vous lis vous etes anti tout.
Anti tout mais aussi anti son contraire.
Et toujours au nom de la société. C'est paradoxal parce que les antisocial aussi.
Vous etes plusieurs dans votre tete joseph. Lol.

3.Posté par paulau le 22/10/2019 09:47 | Alerter
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La PMA n'est pas une histoire d'enfant.
D'ailleurs l'enfant n'est pas un enfant pour toujours. Le jouet reste jouet toute sa vie, la peluche reste peluche. L'enfant, lui, porte un avenir autre que celui de sa condition d'enfant. L'état d'enfant est transitoire.
La notion de "désir d'enfant", de "droit à l'enfant", ne valent rien face à cela. L 'enfant est destiné à se transformer en adulte. Cet adulte, ancien enfant né de PMA, vivra soixante, soixante-dix années ou plus; loin, très loin, du "besoin d'amour parental amplement satisfait par les soins aimants d'un couple gâté par sa venue", pour plagier les partisans de la PMA pour toutes; et il vivra loin de la "joie d'avoir été désiré" que nous mettent en avant les mêmes propagandistes. Dénué de filiation sûre, il/elle vivra dans le doute de risquer de coucher ou d'avoir couché avec sa sœur ou son frère, et toute relation qu'il/elle entamera sera chargée de ce point d'interrogation.
Cet adulte vivra face au mur de l'opacité de son origine.
Ses parents "créateurs" disparus, il n'aura, pour remonter en amont de sa "création" que la béance et le néant à scruter. Il aura été un produit conçu par caprice, par le seul caprice aveugle d'un couple entiché de son propre bonheur.
La notion "d'intérêt de l'enfant" ne vaut rien face à cela. Cette notion n'est qu'un aveuglement face au drame d'une vie d'adulte sans origine.

4.Posté par Mythopasmytho le 22/10/2019 18:21 | Alerter
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Paulau. Pour l'argument .…"dénué de filiation sure il vivra dans le doute de coucher avec son frère ou sœur"....
Vous semblez oublier une condition, les enfants abandonnés ne savent pas eux non plus qui sont leurs géniteurs et peuvent donc très bien eux aussi rencontrer tomber amoureux de leurs frères ou sœurs si leurs parents ont fait d'autres enfants.
Mais lorsque les personnes se marient elles font je crois un test de compatibilité ou je ne sais pas bien comment on appelle ça.
Pour le cas ou les femmes tombent enceintes sans partenaire "officiel" elles font des écographies et autres prélèvements.
Il me semble donc que ce n'est pas un argument qui tient. Après je ne suis pas expert. Lol.

5.Posté par Mythopasmytho le 22/10/2019 18:41 | Alerter
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Là ou je suis d'accord avec vous Paulau c'est que faire un enfant c'est juste faire quelqu'un.
Le mot enfant renvoie à éducation juste. A un état dont il faut s'occuper.
Après par contre je ne vous suis pas.
Vous dites de l'enfant qu'il pourrait craindre de ne pas avoir été désiré.
Mais aucun d'entre nous a été désiré, choisis.
Etre parent ce n'est pas avoir le choix entre dix enfants dont on aurait dit je prends celui-là.
L'enfant qui se trouve etre le notre n'est jamais été ni désiré, ni choisit.
On fait un enfant juste mais on ne le choisit pas.
Lui non plus ne nous choisis pas.
Il se trouve que l'on a celui là et pas un autre.
C'est une question d'adoption, d'acceptation.
L'enfant ne choisit pas ses parents et les parents ne choisissent pas leurs parents.


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