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Société

Victor Hugo chante le prophète de l’Islam

Rédigé par Bamba Amara | Mercredi 14 Mai 2003 à 00:00

           

Certains l’appellent Mahomet. Mais son nom est Muhammad. Fondateur d’un culte monothéiste. Souverain magnanime et juste. Son souvenir est vivant dans toutes les mosquées, dans les coeurs des musulmans.
Les biographes du prophète de l’Islam ne se comptent plus. Sa vie séduit ceux qui l’étudient. L’anniversaire de sa naissance, le Mawlid Nabawi, est célébré en ce 14 mai. Certains musulmans résistent encore à cette tradition tentante. Il est vrai que le prophète n’a pas fêté son anniversaire. Mais l’occasion est bien trop belle pour évoquer celui que Georges Bernard Shaw a reconnu : l’Homme le plus grand de tous les temps !Une fois n’est pas coutume, pour ce Mawlid Nabawi, la parole est à VICTOR HUGO, dans un hommage à celui qu’il nomme Mahomet.



Certains l’appellent Mahomet. Mais son nom est Muhammad. Fondateur d’un culte monothéiste. Souverain magnanime et juste. Son souvenir est vivant dans toutes les mosquées, dans les coeurs des musulmans.

Treize années d’enseignement dans la Mecque hostile sans fléchir. Dix années à Médine pour organiser les siens sans répit... Les biographes du prophète de l’Islam ne se comptent plus. Sa vie séduit ceux qui l’étudient. Ses paroles et actes sont l’objet d’études universitaires. L’anniversaire de sa naissance, le Mawlid Nabawi, est célébré en ce 14 mai. Certains musulmans résistent encore à cette tradition tentante. Il est vrai que le prophète n’a pas fêté son anniversaire. Mais l’occasion est bien trop belle pour évoquer celui que Georges Bernard Shaw a reconnu : l’Homme le plus grand de tous les temps !

Une fois n’est pas coutume, pour ce Mawlid Nabawi, la parole est à VICTOR HUGO, dans un hommage à celui qu’il nomme Mahomet.

 

L’AN NEUF DE L’HEGIRE

Comme s’il pressentait que son heure était proche,

Grave, il ne faisait plus à personne une reproche ;

Il marchait en rendant aux passants leur salut ;

On le voyait vieillir chaque jour, quoiqu’il eût

A peine vingt poils blancs à sa barbe encore noire ;

Il s'arrêtait parfois pour voir les chameaux boire,

Se souvenant du temps qu’il était chamelier.

Il semblait avoir vu l’Eden, l’âge de d’amour,

Les temps antérieurs, l’ère immémoriale.

Il avait le front haut, la joue impériale,

Le sourcil chauve, l’œil profond et diligent,

Le cou pareil au col d’une amphore d’argent,

L’air d’un Noé qui sait le secret du déluge.

Si des hommes venaient le consulter, ce juge

Laissait l’un affirmer, l’autre rire et nier,

Ecoutait en silence et parlait le dernier.

Sa bouche était toujours en train d’une prière ;

Il mangeait peu, serrant sur son ventre une pierre ;

Il s’occupait de lui-même à traire ses brebis ;

Il s’asseyait à terre et cousait ses habits.

Il jeûnait plus longtemps qu’autrui les jours de jeûne,

Quoiqu’il perdît sa force et qu’il ne fût plus jeune.

A soixante-trois ans une fièvre le prit.

Il relut le Coran de sa main même écrit,

Puis il remit au fils de Séid la bannière,

En lui disant : ' Je touche à mon aube dernière.

Il n’est pas d’autre Dieu que Dieu. Combats pour lui. '

Et son œil, voilé d’ombre, avait ce morne ennui

D’un vieux aigle forcé d’abandonner son aire.

Il vint à la mosquée à son heure ordinaire,

Appuyé sur Ali le peuple le suivant ;

Et l’étendard sacré se déployait au vent.

Là, pâle, il s’écria, se tournant vers la foule ;

' Peuple, le jour s’éteint, l’homme passe et s’écroule ;

La poussière et la nuit, c’est nous. Dieu seul est grand.

Peuple je suis l’aveugle et suis l’ignorant.

Sans Dieu je serais vil plus que la bête immonde. '

Un cheikh lui dit : ' o chef des vrais croyants ! le monde,

Sitôt qu’il t’entendit, en ta parole crut ;

Le jour où tu naquit une étoile apparut,

Et trois tours du palais de Chosroès tombèrent. '

Lui, reprit : ' Sur ma mort les Anges délibèrent ;

L’heure arrive. Ecoutez. Si j’ai de l’un de vous

Mal parlé, qu’il se lève, ô peuple, et devant tous

Qu’il m’insulte et m’outrage avant que je m’échappe ;

Si j’ai frappé quelqu’un, que celui-là me frappe. '

Et, tranquille, il tendit aux passants son bâton.

Une vieille, tondant la laine d’un mouton,

Assise sur un seuil, lui cria : ' Dieu t’assiste ! '

Il semblait regarder quelque vision triste,

Et songeait ; tout à coup, pensif, il dit : ' voilà,

Vous tous, je suis un mot dans la bouche d’Allah ;

Je suis cendre comme homme et feu comme prophète.

J’ai complété d’Issa la lumière imparfaite.

Je suis la force, enfants ; Jésus fut la douceur.

Le soleil a toujours l’aube pour précurseur.

Jésus m’a précédé, mais il n’est pas la Cause.

Il est né d’une Vierge aspirant une rose.

Moi, comme être vivant, retenez bien ceci,

Je ne suis qu’un limon par les vices noirci ;

J’ai de tous les péchés subi l’approche étrange ;

Ma chair a plus d’affront qu’un chemin n’a de fange,

Et mon corps par le mal est tout déshonoré ;

O vous tous, je serais bien vite dévoré

Si dans l’obscurité du cercueil solitaire

Chaque faute engendre un ver de terre.

Fils, le damné renaît au fond du froid caveau

Pour être par les vers dévoré de nouveau ;

Toujours sa chair revit, jusqu’à ce que la peine,

Finie ouvre à son vol l’immensité sereine.

Fils, je suis le champ vil des sublimes combats,

Tantôt l’homme d’en haut, tantôt l’homme d’en bas,

Et le mal dans ma bouche avec le bien alterne

Comme dans le désert le sable et la citerne ;

Ce qui n’empêche pas que je n’aie, ô croyants !

Tenu tête dans l’ombre au x Anges effrayants

Qui voudraient replonger l’homme dans les ténèbres ;

J’ai parfois dans mes poings tordu leurs bras funèbres ;

Souvent, comme Jacob, j’ai la nuit, pas à pas,

Lutté contre quelqu’un que je ne voyais pas ;

Mais les hommes surtout on fait saigner ma vie ;

Ils ont jeté sur moi leur haine et leur envie,

Et, comme je sentais en moi la vérité,

Je les ai combattus, mais sans être irrité,

Et, pendant le combat je criais : ' laissez faire !

Je suis le seul, nu, sanglant, blessé ; je le préfère.

Qu’ils frappent sur moi tous ! Que tout leur soit permis !

Quand même, se ruant sur moi, mes ennemis

Auraient, pour m’attaquer dans cette voie étroite,

Le soleil à leur gauche et la lune à leur droite,

Ils ne me feraient point reculer ! ' C’est ainsi

Qu’après avoir lutté quarante ans, me voici

Arrivé sur le bord de la tombe profonde,

Et j’ai devant moi Allah, derrière moi le monde.

Quant à vous qui m’avez dans l’épreuve suivi,

Comme les grecs Hermès et les hébreux Lévi,

Vous avez bien souffert, mais vous verrez l’aurore.

Après la froide nuit, vous verrez l’aube éclore ;

Peuple, n’en doutez pas ; celui qui prodigua

Les lions aux ravins du Jebbel-Kronnega,

Les perles à la mer et les astres à l’ombre,

Peut bien donner un peu de joie à l’homme sombre. '

Il ajouta ; ' Croyez, veillez ; courbez le front.

Ceux qui ne sont ni bons ni mauvais resteront

Sur le mur qui sépare Eden d’avec l’abîme,

Etant trop noirs pour Dieu, mais trop blancs pour le crime ;

Presque personne n’est assez pur de péchés

Pour ne pas mériter un châtiment ; tâchez,

En priant, que vos corps touchent partout la terre ;

L’enfer ne brûlera dans son fatal mystère

Que ce qui n’aura point touché la cendre, et Dieu

A qui baise la terre obscure, ouvre un ciel bleu ;

Soyez hospitaliers ; soyez saints ; soyez justes ;

Là-haut sont les fruits purs dans les arbres augustes,

Les chevaux sellés d’or, et, pour fuir aux sept dieux,

Les chars vivants ayant des foudres pour essieux ;

Chaque houri, sereine, incorruptible, heureuse,

Habite un pavillon fait d’une perle creuse ;

Le Gehennam attend les réprouvés ; malheur !

Ils auront des souliers de feu dont la chaleur

Fera bouillir leur tête ainsi qu’une chaudière.

La face des élus sera charmante et fière. '

Il s’arrêta donnant audience à l’espoir.

Puis poursuivant sa marche à pas lents, il reprit :

' O vivants ! Je répète à tous que voici l’heure

Où je vais me cacher dans une autre demeure ;

Donc, hâtez-vous. Il faut, le moment est venu,

Que je sois dénoncé par ceux qui m’ont connu,

Et que, si j’ai des torts, on me crache aux visages. '

La foule s’écartait muette à son passage.

Il se lava la barbe au puits d’Aboufléia.

Un homme réclama trois drachmes, qu’il paya,

Disant : ' Mieux vaut payer ici que dans la tombe. '

L’œil du peuple était doux comme un œil de colombe

En le regardant cet homme auguste, son appui ;

Tous pleuraient ; quand, plus tard, il fut rentré chez lui,

Beaucoup restèrent là sans fermer la paupière,

Et passèrent la nuit couchés sur une pierre

Le lendemain matin, voyant l’aube arriver ;

' Aboubékre, dit-il, je ne puis me lever,

Tu vas prendre le livre et faire la prière. '

Et sa femme Aïscha se tenait en arrière ;

Il écoutait pendant qu’Aboubékre lisait,

Et souvent à voix basse achevait le verset ;

Et l’on pleurait pendant qu’il priait de la sorte.

Et l’Ange de la mort vers le soir à la porte

Apparut, demandant qu’on lui permît d’entrer.

' Qu’il entre. ' On vit alors son regard s’éclairer

De la même clarté qu’au jour de sa naissance ;

Et l’Ange lui dit : ' Dieu désire ta présence.

- Bien ', dit-il. Un frisson sur les tempes courut,

Un souffle ouvrit sa lèvre, et Mahomet mourut.

Victor Hugo, le 15 janvier 1858.





Réagissez ! A vous la parole.
Du plus récent au plus ancien | Du plus ancien au plus récent

31.Posté par senegal le 24/04/2011 17:53 | Alerter
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INCONTESTABLEMEMENT vôtre !

32.Posté par aziz reda le 28/04/2011 14:47 (depuis mobile) | Alerter
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Wa chahida chahida chahidone min ahliha

33.Posté par ecolo le 04/06/2011 03:03 | Alerter
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Vous pensez vraiment que c'est Victor Hugo qui a écrit cela ? Il y a des fautes d'orthographe, ne serait ce que tu nacquis et non avec un t à la fin !

34.Posté par brahim le 11/10/2012 01:05 (depuis mobile) | Alerter
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Le prophète de l''islam vu par Lamartine

“Si la grandeur du dessein, la petitesse des moyens, l''immensité de la réussite sont les trois mesures du génie de l''homme, qui osera comparer humainement un grand homme de l''histoire moderne à Mohammad? Les p

35.Posté par المهندس عبد العزيز شقرون le 19/10/2012 04:40 | Alerter
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Victor Hugo chante le prophète de l’Islam


Rédigé par Bamba Amara | Mercredi 14 Mai 2003




Certains l’appellent Mahomet. Mais son nom est Muhammad. Fondateur d’un culte monothéiste. Souverain magnanime et juste. Son souvenir est vivant dans toutes les mosquées, dans les coeurs des musulmans.
Les biographes du prophète de l’Islam ne se comptent plus. Sa vie séduit ceux qui l’étudient. L’anniversaire de sa naissance, le Mawlid Nabawi, est célébré en ce 14 mai. Certains musulmans résistent encore à cette tradition tentante. Il est vrai que le prophète n’a pas fêté son anniversaire. Mais l’occasion est bien trop belle pour évoquer celui que Georges Bernard Shaw a reconnu : l’Homme le plus grand de tous les temps !Une fois n’est pas coutume, pour ce Mawlid Nabawi, la parole est à VICTOR HUGO, dans un hommage à celui qu’il nomme Mahomet.






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Certains l’appellent Mahomet. Mais son nom est Muhammad. Fondateur d’un culte monothéiste. Souverain magnanime et juste. Son souvenir est vivant dans toutes les mosquées, dans les coeurs des musulmans.

Treize années d’enseignement dans la Mecque hostile sans fléchir. Dix années à Médine pour organiser les siens sans répit... Les biographes du prophète de l’Islam ne se comptent plus. Sa vie séduit ceux qui l’étudient. Ses paroles et actes sont l’objet d’études universitaires. L’anniversaire de sa naissance, le Mawlid Nabawi, est célébré en ce 14 mai. Certains musulmans résistent encore à cette tradition tentante. Il est vrai que le prophète n...  

36.Posté par Eleve le 05/12/2012 18:57 | Alerter
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Il n'y a pas de fautes d'orthographe dans ce texte, il s'agit d'une poésie écrite en vers, Victor Hugo a donc voulu respecter la régularité du poème, en assemblant certains mots entre eux, pour limiter ou au contraire augmenter le nombre de syllabes d'un vers. Il s'agit un procédé couramment utilisé en poésie.
Par contre, il s'agit surement d'une faute de copie, il s'agit bien de 7 cieux et non pas de 7 Dieux.
Beau poème, qui rapporte fidèlement l'histoire, si ce n'est la modification du nom ^^'

37.Posté par Fode Kaera le 17/12/2012 01:40 (depuis mobile) | Alerter
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Bonjour à tous. Mr jojo sait très bien que s'il y a une religion sur cette terre qui est plus semblable à la vérité que toutes les autres c'est l islam. S'il le refuse c'est évident que c'est par le matérialisme, la paresse , souci des interdits

38.Posté par Fode Kaera le 17/12/2012 01:40 (depuis mobile) | Alerter
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Bonjour à tous. Mr jojo sait très bien que s''il y a une religion sur cette terre qui est plus semblable à la vérité que toutes les autres c''est l islam. S''il le refuse c''est évident que c''est par le matérialisme, la paresse , souci des interdits

39.Posté par yalta le 04/08/2013 07:57 (depuis mobile) | Alerter
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mr tu connais vraiment ce qu on appel loeuvre du demon? en tout cas tout sauf l islam que moi je connais.

40.Posté par Mouchir le 21/04/2014 23:20 | Alerter
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Mais chers Messieurs écrivains et lecteurs, il ya une grave erreur lorsqu'on écrit que Mohammed (SSSL) est le fondateur d'une culte appelée ISLAM ! que cela signifie à votre avis ? ... que Mohamed le prohète a lui même fondu et écrit cette religion ! mais non messieurs. L'Islam est une religion d'ALLAH par excellence qui a été révélée à son prophète Mohamed (SAW). DONC TOUT SIMPLEMENT il faudrait dire Mohamed rasoul ALLAH le messager d'ALLAH le dernier des prophètes d'ALLAH. surtout lorsqu'un musulman rappelle ou interprète les dires des autres. lisez: {Aujourd'ui j ai parachevé pour vous votre religion, et accompli sur vous mon bienfait, et j' ai agréé pour vous l'Islam comme religion.} Sourate LA TABLE SERVIE (Al ma'ida)

41.Posté par Le correcteur le 25/09/2014 19:59 | Alerter
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Effectivement, après avoir inspecté j ai remarqué qu il y avait des gens qui font tous pour nuir a l islam. Comme Jojo qui sait car c est un fait non reniable que l islam est la vraie religion, mais qui n a pas envie de l assumer !! Alors que Dieu parle du bigbang dans le coran qui fut écrit depuis plus de 1400 et qui est resté inchangé. Les physiciens eux ont eut l idée seulement au 19-20 eme siècle et l on prouvé il y a moins d un siècle.

Il y a effectivement une erreur grave: c est 7 Cieux et non 7 ... .Je l arrives pas l idée m est insoutenable.

En vous remerciant d'avoir lût et compris ce que je dit je vous dit de dire au revoir ( avec un peu d amusement). Car ALLAH le très puissant, le tout puissant autorisé de rigoler un peu, mais avec modération. Un point que les kafirrs ne comprendront sûrement pas.

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