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Politique

Séparatisme, laïcité, égalité des chances : ce qu’il fallait retenir du discours d’Emmanuel Macron au Panthéon

Rédigé par Saphirnews | Vendredi 4 Septembre 2020 à 17:50

           

Pour célébrer les 150 ans de la IIIe République, Emmanuel Macron a fait valoir, vendredi 4 septembre, sa vision de ce qu'est être Français lors d'un discours au Panthéon, un haut lieu de mémoire nationale accueillant les dépouilles de grands personnages de la République.



Séparatisme, laïcité, égalité des chances : ce qu’il fallait retenir du discours d’Emmanuel Macron au Panthéon
Ce vendredi 4 septembre marque les 150 ans de la IIIe République proclamée en 1870 par Léon Gambetta. A cette occasion, et pour marquer sa rentrée politique, Emmanuel Macron a prononcé un discours au Panthéon, à Paris, précisant les contours ce que recouvrait aux yeux du gouvernement le mot « République » en présence de cinq nouveaux citoyens dont le président a officialisé la naturalisation.

Les maîtres-mots de cette allocution ? Citoyenneté, patriotisme et laïcité formulés autour du triptyque « Liberté, Egalité, Fraternité ». « La République n'est pas donnée, jamais acquise, et je le dis ici aussi pour nos jeunes. C'est une conquête. Elle est toujours à protéger ou à reconquérir », a affirmé le chef de l’Etat, pour qui « être Français, c'est d'abord aimer passionnément la liberté ».

C’est ainsi qu’il a cité « la liberté de conscience, et en particulier la laïcité, ce régime unique au monde qui garantit la liberté de croire ou de ne pas croire, mais qui n'est pas séparable d'une liberté d'expression allant jusqu'au droit au blasphème ». « Je le dis, au moment où s’ouvre le procès des attentats de janvier 2015, être Français, c’est défendre le droit de faire rire, de railler, de moquer, de caricaturer », a-t-il insisté.

Emmanuel Macron a aussi souligné l’importance du principe d’égalité, admettant que l’ambition méritocratique française n’était toujours pas au rendez-vous. « Combien encore d'enfants de France sont discriminés pour leur couleur de peau, leur nom ? Combien de portes fermées à de jeunes femmes, de jeunes hommes, parce qu'ils n'avaient pas les bons codes, n'étaient pas nés au bon endroit ? Nous sommes encore loin, trop loin de cet idéal. L'égalité des chances n’est pas encore effective aujourd'hui dans notre République », a-t-il signifié, affirmant qu’il s’agissait là d’une priorité du quinquennat. « Nous irons plus loin, plus fort dans les semaines à venir pour que la promesse républicaine soit tenue dans le concret des vies » car, précède-t-il, « être Français, c'est reconnaître en chaque femme, en chaque homme une même dignité ».

« La République n'admet aucune aventure séparatiste »

Cependant, dit-il, « l'égalité, elle aussi, est un bloc, des devoirs et des droits ». Parce que « l'égalité devant la loi implique ainsi que les lois de la République sont toujours supérieures aux règles particulières », « il n’y aura jamais de place en France pour ceux qui, souvent au nom d’un Dieu, parfois avec l’aide de puissances étrangères, entendent imposer la loi d’un groupe », a martelé le président, indiquant que le projet de loi contre le séparatisme sera présenté « cet automne ». « Non, la République, parce qu'elle est indivisible, n'admet aucune aventure séparatiste », a-t-il lancé.

Face aux débats qui ont émergé autour du déboulonnage de statues de personnages historiques controversées pour leur rôle dans le passé colonialiste et esclavagiste de la France, Emmanuel Macron a indiqué que « la République ne déboulonne pas de statues. On ne choisit pas une part de la France, on choisit la France ». Il a également adressé un message de soutien aux forces de l’ordre, aux magistrats et aux élus : « Ceux qui s'en prennent à eux doivent être lourdement condamnés. »

Enfin, s’agissant de la fraternité, c’est une valeur qui « repose sur chaque citoyen aussi et pas seulement sur un Etat qui donnerait des droits ». Louant « notre Etat providence (qui) a une nouvelle fois montré lors de la pandémie (…) sa force en accompagnant chaque Français », il soutient néanmoins que la fraternité « repose sur chaque citoyen aussi, et pas simplement sur un État qui donnerait des droits ».

Cet hommage présidentiel à la naissance de la IIIe République lui a aussi donné l'opportunité de rappeler la nécessité de protéger une « République toujours fragile, toujours précaire » et que cela exige « un patriotisme républicain de chaque instant ».

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