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Société

Les ouvrages de Gilles Kepel en débat à la Fondapol

Rédigé par Pauline Compan | Samedi 10 Mars 2012 à 16:12

           

Le politologue Gilles Kepel était l’invité du think tank Fondapol pour un débat autour de ses ouvrages « Banlieue de la République » et « Quatre-Vingt-Treize » (Gallimard). Un débat organisé en partenariat avec Salamnews, Saphirnews.com et la radio Africa n° 1.



Capture d'écran du débat « Nos banlieues, mieux les comprendre pour mieux les aimer », de gauche à droite : Huê Trinh Nguyên, Gilles Kepel, Dominique Reynié, Anasthasie Tudieshe.
Capture d'écran du débat « Nos banlieues, mieux les comprendre pour mieux les aimer », de gauche à droite : Huê Trinh Nguyên, Gilles Kepel, Dominique Reynié, Anasthasie Tudieshe.
« Nos banlieues, mieux les comprendre pour mieux les aimer », retransmis en direct sur Internet, le débat avec Gilles Kepel, spécialiste de l’Islam de France avait attiré une cinquantaine de personnes au siège de la Fondapol (Fondation pour l'innovation politique), rue de Grenelle à Paris (7e). Il était animé par Dominique Reynié, président de Fondapol, en présence de Huê Trinh Nguyên, rédactrice en chef de Salamnews et d'Anasthasie Tudieshe, journaliste à Africa n° 1.

L’universitaire est revenu sur le halal comme élément central du marquage identitaire et sur les luttes de pouvoir internes. Mais il s’est aussi défendu d’avoir mis en exergue le fait musulman dans son livre « Banlieue de la République » arguant que l’islam s’était « imposé tout seul au fil des interviews avec les habitants ».

Banlieues et islam ?

D’ailleurs, à la sortie du livre, « Banlieue de la République », les médias avaient largement relayé le dernier chapitre du livre « La religion ». Dans ce chapitre, Gilles Kepel décortique la genèse de l’islam local. Largement commenté, ce chapitre ne constitue pourtant pas la totalité du livre, qui s’attarde également sur le Plan de rénovation urbaine dans la ville, l’éducation et le chômage dans ces banlieues sinistrées. La crise économique et sociale qui sévit en banlieue agit alors comme une perte d’identité, la vigueur de la religion musulmane dans ces quartiers devient un moyen de « reconstruction identitaire », selon le chercheur.

« L’islam est-il un bon moyen d’appréhender la banlieue ? », interroge Anasthasie Tudieshe, la journaliste d’Africa n°1. « Mais ce n’est pas ce que j’ai fait, se défend Gilles Kepel, mon livre aborde aussi bien l’habitat que l’emploi ou la participation politique. » « Dans "Banlieue de la République", nous avons voulu nous mettre à l’écoute des interviewés et ils faisaient de fréquentes références à l’islam, c’est ainsi qu’il s’est imposé », conclut-il.

L’Islam du 93

En revanche, dans « Quatre-Vingt-Treize », c’est tout un panorama de la structuration des instances islamiques françaises qui est proposé. Ici, pas de débat, c’est bien d’islam qu’il s’agit, même si le titre ne le dit pas forcément. D’un format plus proche de l’essai politique, Gilles Kepel y consigne ses observations sur l’évolution de l’islam de France, à travers ses institutions, principalement issues de la Seine-Saint-Denis. Département emblématique, il est décrit comme la « Mecque de l’islam de France » et met en avant l’importance des institutions qu’il abrite sur le plan national.

Un essai qui a le mérite de mettre en lumière les problématiques intrinsèques au développement industriel du halal en France, notamment au travers du chapitre « L’extension du domaine du halal », pointu sur les enjeux de pouvoirs qui se jouent dans la définition d’une norme halal consensuelle. Enjeu d’actualité comme le montre le climat politique actuel.






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