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Sur le vif

« Les Arabes », la Une du Point moquée sur la Toile

Rédigé par La Rédaction | Vendredi 29 Mai 2015 à 17:09

           


La Une du Point, qui a consacré un dossier spécial sur les Arabes, a été critiqué à sa sortie le 28 mai pour ses titres racoleurs.
La Une du Point, qui a consacré un dossier spécial sur les Arabes, a été critiqué à sa sortie le 28 mai pour ses titres racoleurs.
La « Une » du Point de cette semaine, en kiosque depuis jeudi 28 mai, a fait grand bruit. L’hebdomadaire de droite a choisi une nouvelle fois un titre provocateur pour faire vendre son numéro. Et quelle provocation : avec le titre « Les Arabes », on y voit les sous-titres : « Histoire méconnue d’une civilisation / Aux origines de la tragédie d’aujourd’hui ».

Les deux phrases de la Une seraient à considérer dans un même ensemble. Selon cette logique, les « Arabes » seraient historiquement à l’origine d’une civilisation violente qui mène à la « tragédie » qu’on imagine sous les noms actuels de l’Etat islamique, Daesh et cie. « Arabes » aux origines du terrorisme international. CQFD.

Pour terminer de dresser le tableau, la Une met en valeur une illustration des plus douteuses. Il s’agit d’un morceau d'une toile orientaliste de Jean-Joseph Constant, dit Benjamin-Constant. Considéré comme un grand propagandiste de la cause coloniale comme l’a décrypté le site Arrêts sur Images. La Croix avait ainsi qualifié ses peintures comme « un précipité de fantasmes dans lequel la lascivité des femmes contraste avec la barbarie de coupeurs de têtes (Les Derniers Rebelles). Une justification parfaite de la mission civilisatrice de la France coloniale alors en plein essor ». Que de symboles idéologiques donc à travers le choix de ce tableau.

Une couverture parodique du Point.
Une couverture parodique du Point.

#TitreCommeLePoint

Encore un « coup » de communication avant l'été comme Le Point et d’autres hebdomadaires en ont le secret, et dont Le Monde en a fait la recension exhaustive. Car le contenu du dossier est beaucoup plus nuancé. On y trouve un grand entretien avec Henry Laurens, titulaire de la chaire d'histoire contemporaine du monde arabe au Collège de France, un reportage sur les femmes tunisiennes, un point sur « les grandes figures du génie arabe »...

Un « coup » qui a fait le buzz sur la Toile et qui a surtout fait hurler les internautes derrière leur clavier. Sur Twitter, le hashtag #TitreCommeLePoint a eu un certains succès. Les internautes se sont amusés à détourner ironiquement des « Unes » en usant du style du Point, non sans un certain talent. « François Hollande. L'histoire méconnue de la carotte du siècle. Aux origines de l’effondrement du socialisme », lit-on de Karima B.

Toujours sur le réseau social, le directeur de la rédaction du Point, Etienne Gernelle, tente de défendre le choix de la rédaction. Il n’a pas pu échapper aux interpellations directes de Twittos, notamment de journalistes. « Avez-vous lu avant de commenter? C'est un dossier historique et géopolitique sur le monde arabe. Rien de polémique », écrit-il. De son point de vue, évidemment, le journal n’a absolument rien à se reprocher. Pour lui, c'est une simple question d'interprétation, voilà tout. Circulez, il n'y a rien à voir.

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Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par François Carmignola le 31/05/2015 16:48 | Alerter
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Il y a chez les experts une tendance à la moquerie qui parfois outrepasse leur statut.
Comme si il ne pouvaient pas être victimes, eux aussi, de ce racisme que l'on voue à ceux qui ne sont pas de chez nous.
La question de la représentation pictographique de cette région et de ce peuple se pose. On a plusieurs choix possibles, suivant qu'on se réfère à une iconographie revendiquée ou non, volontairement esthétique ou non. Je crois qu'on pourrait être un peu plus indulgent.

De plus, il faut le dire la sempiternelle miniature persane, à défaut des images de plages lybiennes ont déjà été utilisées. Soyons indulgent, cet orientalisme là vaut bien mieux que la vidéo de la femme birmane (video truquée ou non ?), décapitée au sabre, hurlante, par un bourreau saoudien (peut être fatigué, on en embauche en ce moment) à la Mecque, pourtant ville de pèlerinage.


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