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Congrès International féminin

Hommes-femmes en islam : une question d’équilibre

Rédigé par Association Internationale Soufie Alâwiyya (AISA) | Mercredi 29 Octobre 2014 à 06:00

           


Hommes-femmes en islam : une question d’équilibre
L’heure est venue de sortir des brumes les relations hommes-femmes en islam dans lesquelles elles sont plongées et qui ne génèrent qu’incompréhension, souffrance et déséquilibre. Que ce soit au niveau de l’individu ou sur le plan collectif, même dans des sociétés prétendument modernes, la place du féminin est en décalage ou en opposition.

À son échelle, le Congrès International Féminin pour une Culture de Paix, qui se déroule du 28 au 31 octobre à Oran et à Mostaganem, en Algérie, a l’ambition de mener des réflexions afin de faire émerger et de mettre en œuvre les conditions qui permettent de retrouver l’harmonie du genre entre le féminin et le masculin.

L’exemple du Prophète

En islam, l’exemple du Prophète est riche d’enseignements. Ce dernier n’a nullement relégué les femmes dans des tâches subalternes ni empêché celles-ci de s’épanouir et de jouer un rôle actif dans la société.

La vie en couple constitue un formidable terrain pour comprendre et cerner le sens de la relation humaine. Elle est au cœur du Message divin et à l’origine de l’humanité tout entière. Le Livre sacré de l’Islam rappelle que l’homme et la femme représentent les deux moitiés d’une seule et même âme : « C’est lui qui vous a créé d’une âme unique dont il a tiré sa moitié (sa paire), pour qu’il y trouve de la tranquillité auprès d’elle. » (Coran, s. 7, v. 189).

La tradition rapporte que le Prophète n’éprouvait aucune honte à s’impliquer énergiquement dans les diverses tâches ménagères. Selon Aïcha, son épouse, il était un homme comme les autres : il arrangeait son vêtement, trayait ses brebis et se servait lui-même. Il démontrait ainsi qu’il ne demandait pas de traitement de faveur dû à son noble rang de Prophète, tout comme il n’en exigeait pas non plus du fait d’être homme.

Le Prophète apprenait à ses fidèles les petits gestes de tous les jours qui leur permettaient de pérenniser leur vie conjugale : il les exhortait à porter la nourriture à la bouche de leurs femmes, à prendre part aux tâches ménagères, et à rentrer au plus vite chez eux pour aller à la rencontre de leurs épouses. Il ne manquait d’ailleurs pas de donner l’exemple en saluant tous les matins ses épouses et en invoquant Dieu pour elles. Le Prophète les emmenait également avec lui dans ses voyages.

Une réalité contradictoire

Cette réalité semble pourtant en totale contradiction avec la vision que tentent d’imposer certains aujourd’hui par la force, la terreur ou les pétrodollars. Comment expliquer que dans certains pays se réclamant du droit musulman les femmes se trouvent interdites d’accès à de nombreuses disciplines universitaires comme l’ingénierie, l’architecture, les arts ou les écoles administratives ?

Faut-il rappeler que le Prophète n’a jamais interdit à son épouse Sayyida Khadija, commerçante avisée, d’exercer sa profession. Malgré tout, notre société assiste aujourd’hui au retour de comportements préislamiques et à l’irruption de coutumes locales dans le droit musulman. Un droit musulman élaboré le plus souvent par des hommes et parfois loin du Message islamique originel qui prône le respect entre les deux sexes.

Pour une société équilibrée

L’être humain a oublié que la réconciliation du genre lui permet de se réaliser. L’homme qui retrouve sa part féminine se réalise. La femme qui trouve son côté masculin se réalise. La puissance matérielle − principe masculin − sans la sagesse − principe féminin − n’est qu’éphémère et la relecture de l’Histoire de l’humanité le prouve.

Dans le contexte actuel, il est urgent de repenser cet équilibre, car la puissance sans la sagesse a toujours été pour la société ou la civilisation un facteur de déséquilibre et de décadence. Le manque d’humanité nous conduit inexorablement vers l’affrontement, le trouble et le chaos. Moins d’humanité nous entraîne vers plus d’animalité. C’est ce déséquilibre de genres qui explique en grande partie le profond malaise individuel et sociétal dont souffrent les sociétés contemporaines.

Une société qui fait référence aux deux éléments féminin et masculin et à cette relation hommes-femmes dans l’égalité et l’apaisement ne peut être qu’une société équilibrée qui puise son énergie dans l’un et l’autre pour trouver l’harmonie. C’est une société dans laquelle il n’existe pas de conflits destructeurs où l’un vise à dominer l’autre. Chacun trouve sa place, s’accordant sur le fait que chaque être humain possède ses attributs propres. « Nous avons créé un couple en chaque chose », révèle Dieu (Coran, s. 51, v. 49). Opposition et compétition doivent laisser place à l’harmonie et à la synergie.

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L’Association Internationale Soufie Alâwiyya (AISA), fondée en 2001 par le cheikh Khaled Bentounes, a été reconnue ONG internationale par l’ONU en 2014 avec le statut consultatif spécial auprès de l’ECOSOC (Conseil économique et social de l’ONU).

Parution de L’Islam et le Couple, à l’occasion du Congrès International Féminin pour une Culture de Paix. Dans cet ouvrage collectif, des femmes prennent la parole pour exprimer leur vision sur le sens du couple et l’intérêt à comprendre et à approfondir son sens, tant pour le couple conjugal que le couple de toutes choses.





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