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Haut conseil islamique : Ahmed Aroua, un savant algérien musulman de son siècle

Rédigé par pouf.badaboum@gmail.com | Mercredi 3 Juin 2009 à 09:01

           




Patriote convaincu, homme de science et de religion, poète, Ahmed Aroua fait partie des brillantes personnalités nationales qui ont marqué l’histoire contemporaine de l’Algérie, telle est la conclusion à tirer de la conférence-débat que lui a consacré le Haut conseil islamique, hier après-midi, en présence de nombreuses figures nationales, historiques, culturelles et religieuses.

Animée par le Dr Saïd Rahmani, enseignant à l’université Emir Abdelkader de Constantine, en présence du Dr Cheikh Bouamrane, président du Haut conseil islamique, la rencontre a permis au conférencier d’évoquer la vie et l’œuvre du défunt savant, notamment ses intéressantes études sur l’islam ainsi que les idées principales qui ont marqué son parcours intellectuel. Dans ce contexte, il a cité le témoignage de nombre de sommités arabes, telles que le Pr Fouad Sislin et cheikh El Ghazali, reconnaissant un grand mérite aux travaux de réflexion et d’étude sur l’islam, menés par le défunt Pr Ahmed Aroua.

C’est le cas des rapports de notre religion avec la démocratie, avec la science, avec la vie quotidienne, la prévention des maladies et autres thèmes d’actualité, comme la contraception et la morale des sexes. Le Dr Saïd Rahmani s’est fait un point d’honneur en soulignant aussi la grande qualité de la réflexion de Ahmed Aroua sur les divers aspects du “fiqh coranique”, qui a ouvert de ce fait de nouvelles pistes de recherche scientifique.

Un débat court mais instructif s’est instauré ensuite dans la salle, permettant aux participants d’évoquer la précieuse contribution du défunt aux nombreux colloques sur la pensée islamique, aux émissions radio et TV, notamment.

Biographie du Dr Ahmed Aroua

Né le 11 mai 1926 à Mdoukal (Batna), le docteur Ahmed Aroua est décédé le 27 février 1992 à Alger, en laissant l’image d’un patriote convaincu, d’un homme de bien, de science, de foi et de dialogue. Après des études primaires à Koléa, secondaires à Alger et Orléans (France), Ahmed Aroua décroche son doctorat en 1955 à la faculté de médecine de Montpellier et entame sa carrière à Belouizdad (ex-Belcourt), où il fut témoin des glorieuses manifestations du 11 Décembre 1960, en soignant les nombreuses victimes de la soldatesque coloniale.

Très jeune, il adhère au PPA clandestin et fonde avec 4 militants nationalistes le groupe scout Emir Khaled de Belcourt. Ensuite, il a intégré la section sanitaire du FLN et ce, jusqu’à son arrestation en 1957, et sa détention dans divers camps de concentration coloniaux comme celui de Bossuet, où il composa l’hymne de l’UGTA. Après sa libération, Ahmed Aroua se consacre à la médecine jusqu’à l’indépendance. En 1971, il intègre le secteur de la santé publique et occupe divers postes de responsabilité au ministère et à l’INSP, tout en gravissant les échelons jusqu’à devenir professeur de médecine sociale. Il publie un livre sur l’hygiène et la prévention intitulé La prévention chez Ibn Sina. En 1989, il est nommé recteur de l’université islamique Emir Abdelkader de Constantine.

Plus qu’un militant nationaliste, plus qu’un médecin, Ahmed Aroua a été également un fin observateur de l’évolution de la société islamique à laquelle il consacra plusieurs essais notamment L’Islam et le socialisme, L’Islam et la démocratie, L’Islam et la contraception et L’Islam et la morale des sexes. Auteur d’un recueil de poèmes, le défunt s’est fait connaître en Algérie et à l’étranger en animant de nombreuses conférences sur l’islam vrai, l’islam tolérant et ouvert sur la modernité.


Auteur : Mourad A.
Source : elmoudjahid.com





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