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Sur le vif

Biélorussie : Loukachenko brandit la menace d’une « guerre interreligieuse » pour discréditer l’opposition

Rédigé par Lina Farelli | Mercredi 19 Août 2020 à 18:15

           


En Biélorussie, Alexandre Loukachenko brandit la menace d’une « guerre interreligieuse » pour discréditer l’opposition, dans la rue depuis la réélection du président dictateur le 9 août 2020. © Belta
En Biélorussie, Alexandre Loukachenko brandit la menace d’une « guerre interreligieuse » pour discréditer l’opposition, dans la rue depuis la réélection du président dictateur le 9 août 2020. © Belta
Alors que les protestations d'ampleur inédite se multiplient depuis plusieurs jours en Biélorussie pour pousser Alexandre Loukachenko, réélu pour la sixième fois le 9 août dernier, à la démission, l’opposition réclame, en parallèle de nouvelles élections, la mise en oeuvre de mesures visant à réformer le pays.

Alexandre Loukachenko a clairement opposer, mardi 18 août, une fin de non-recevoir aux propositions. Parmi elles, figure une proposition visant à remplacer l’actuelle Eglise orthodoxe rattachée au Patriarcat de Moscou par une église orthodoxe autocéphale, qui refuse la reconnaissance d'un chef unique. Une émancipation qui, selon le maître de Minsk, diviserait le pays.

« Nous avons toujours été fiers du fait qu'il existe une paix confessionnelle en Biélorussie, que personne ne s'immisce dans les affaires de personne. Ni des croyants orthodoxes, ni catholiques. Les musulmans, les juifs et d'autres, mènent une vie agréable en Biélorussie », estime-t-il dans des propos rapportés par l’agence de presse officielle Belta. Le président dictateur accuse ainsi l'opposition de vouloir « déclencher une guerre interreligieuse et, en conséquence, une guerre interethnique. Tout ce dont nous avons toujours été fiers sera rejeté et déshonoré », a-t-il déclaré.

L'Union européenne hausse le ton

Outre ces propos, le dirigeant a aussi fustigé la demande formulée par ses adversaires de retirer le pays de l’Union de la Russie et de la Biélorussie et de l’Union économique eurasiatique (UUEA), affirmant que « la Russie ne domine aucune de ces organisations et chaque décision fait l’objet d’un consensus ». Pourtant, dans les faits, la Biélorussie est bien sous la coupe de Moscou. L'opposition réclame, dans le même temps, un rapprochement avec l'Union européenne et l'OTAN, ce à quoi se refuse Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 1994.

Plus que jamais sur la sellette, le dirigeant doit faire face à un nouveau désaveu de l’Union européenne. A l'issue d'un sommet extraordinaire qui s'est tenu mercredi 19 août, pour statuer sur le sort du pays, souvent décrit comme la dernière dictature d'Europe, le couperet est tombé : aucun des 27 dirigeants européens ne reconnaît les résultats de l'élection présidentielle. Des sanctions à l'encontre de plusieurs responsables du gouvernement biélorusse sont même annoncées.





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