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Sur le vif

Affaire des écoutes : Sarkozy condamné pour corruption à un an de prison ferme, un verdict historique

Rédigé par | Lundi 1 Mars 2021 à 16:45

           


© CC BY-SA 2.0 / World Economic Forum
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C’est un verdict historique : l’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, a été reconnu coupable de corruption et de trafic d’influence dans l’affaire des « écoutes », aussi appelé l'affaire Paul Bismuth, et a été condamné en première instance à trois ans de prison, dont un an ferme par le tribunal correctionnel de Paris. Il devient ainsi le premier chef d’Etat français à être condamné pour des faits de corruption. Il s'agit aussi du deuxième ex-président de la Ve République à tomber sous le coup de la loi après Jacques Chirac, condamné en 2011 dans l’affaire des emplois fictifs de la ville de Paris.

Nicolas Sarkozy, qui a toujours clamé n’avoir jamais commis « le moindre acte de corruption », avait été suspecté en 2014 d’avoir tenté d’obtenir d’un magistrat de la Cour de cassation, Gilbert Azibert, des informations confidentielles le concernant alors qu’il était à l’époque impliqué dans une enquête sur des soupçons de versements illégaux qu'il aurait reçus de la milliardaire Liliane Bettencourt, héritière de L'Oréal.

L’ancien chef d’Etat, qui avait également tenté de faire annuler la saisie de ses agendas présidentiels, avait, en échange, promis à Gilbert Azibert d’appuyer sa candidature à un poste de prestige situé à Monaco. Le tribunal correctionnel de Paris a indiqué que l’ancien président « garant de l'indépendance de la justice, s'est servi de son statut d'ancien président pour gratifier un magistrat ayant servi son intérêt personnel », et a estimé que le « pacte de corruption » était bel et bien été établi. « La preuve du pacte de corruption ressort d’un faisceau d’indices graves, précis et concordants résultant des liens très étroits d’amitié noués entre les protagonistes », indique-t-on.

Accusé d’avoir joué de ses relations pour répondre à la demande de Nicolas Sarkozy, l’ancien haut magistrat a été reconnu coupable, pour sa part, de corruption passive et de recel de violation du secret professionnel. Il a été condamné à trois ans d’emprisonnement, dont deux avec sursis.

Thierry Herzog, l’avocat de l’ex-président a, quant à lui, été déclaré coupable de corruption active et de violation du secret professionnel et condamné à trois ans de prison dont deux avec sursis, assortis de cinq ans d’interdiction d’exercer la profession d’avocat.

Cette première condamnation de Nicolas Sarkozy, qui compte faire appel de sa condamnation tout comme Gilbert Azibert et Thierry Herzog, intervient alors que celui-ci devra à nouveau faire face à la justice à partir du 17 mars prochain dans le cadre cette fois du procès Bygmalion portant sur les frais de sa campagne présidentielle en 2012.





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