Connectez-vous S'inscrire

Communiqués officiels

« Radicalisation religieuse » : une incitation aux persécutions religieuses

Rédigé par Mamans Toutes Egales (MTE) | Samedi 29 Novembre 2014 à 06:00

           


L’Académie de Poitiers a émis un document intitulé « Prévention de la radicalisation en milieu scolaire » qui prétend former le personnel de l’Éducation nationale à repérer les jeunes gens atteints par la « radicalisation ».

D’où une liste d’« indicateurs de radicalisation » qui, quand ils ne sont pas extravagants i[(« refus du tatouage », « jambes couvertes jusqu’à la cheville », « page Facebook secrète », « cal sur le front »), visent clairement les élèves de confession musulmane : « habillement musulman », « intérêt pour les débuts de l’islam », « préférence pour les sites web jihadistes ». Nous notons au passage que les auteurs sont très mal renseignés : ils ne savent pas que l’histoire des débuts de l’islam figure au programme de la cinquième.

Si le texte venait d’un club d’admirateurs nostalgiques de Charles Martel, nous l’aurions vu comme une plaisanterie de mauvais goût marquée par l’ignorance et la bêtise. Hélas, il ne s’agit pas d’une plaisanterie. Ce document émane d’une structure officielle de l’Éducation nationale et il constitue à la fois une incitation aux persécutions religieuses à l’encontre des fidèles de l’islam et une atteinte aux libertés individuelles et à la vie privée de tous les élèves.

Ajouté à la loi du 15 mars 2004, aux brimades subies par les jeunes filles musulmanes en raison de vêtements jugés insuffisamment « neutres », à la discrimination pratiquée dans nombre d’écoles à l’encontre des mamans portant voile ou foulard, discrimination qui touche aussi leurs enfants, et compte-tenu d’une islamophobie qui s’affiche chaque jour davantage, ce document nous fait éprouver les plus grandes craintes quant à la situation de tous les élèves, en particulier des élèves musulman(e)s ou supposé(e)s tel(le)s.

Une condition indispensable pour enrayer cette dérive est l’application de la loi de 1905 et des conventions internationales ratifiées par la France (Pacte international relatif aux droits civils et politiques, Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, Convention internationale des droits de l’enfant...).

L’école, qui enseigne à respecter les droits humains, doit être la première à les respecter sans défaillance. C’est une condition indispensable à l’épanouissement de tous les enfants et plus généralement à la construction d’une société harmonieuse où chaque personne peut vivre libre et en sûreté.

C’est pourquoi nous demandons instamment à Mme Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de modifier le paragraphe « Garantir la laïcité » de la circulaire dite « Chatel » du 27 mars 2012 afin que tous les parents d’élèves aient le droit d’accompagner les sorties scolaires.

Paris, le 27 novembre 2014.




Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par Manola le 30/11/2014 00:38 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
Critiquer la laïcité au motif d'une erreur stupide de l'Académie de Poitiers revient à admettre qu'on puisse condamner l'islam en raison du comportement de certains musulmans. C'est une réaction viscérale compréhensible mais ce n'est pas un raisonnement.
D'autre part, on peut être d'accord ou pas avec les lois françaises de 2004 et 2010 mais elles n'ont pas été condamnées et, au contraire, confortées par la Cour Européenne des Droits de l'Homme.
Enfin, concernant les accompagnateurs des sorties scolaires (qui peuvent ne pas être des parents, ni des femmes), que diriez-vous si un athée venait avec, sur son tee shirt : "La religion est l'opium du peuple !" ? D'où l'on voit bien que l'affichage des convictions politiques, philosophiques ou religieuses lors des "activités éducatives pendant le temps scolaire" doit être réglementé, sinon interdit, comme je le pense avec beaucoup de défenseurs de l'école publique, gratuite et laïque.


SOUTENEZ UNE PRESSE INDÉPENDANTE PAR UN DON DÉFISCALISÉ !