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Le Brésil vote contre la prohibition du commerce des armes à feu

Rédigé par La Rédaction | Mardi 25 Octobre 2005 à 01:46

           

Environ 122 millions de Brésiliens étaient appelés dimanche aux urnes pour répondre à la question « Le commerce des armes à feu et munitions doit-il être interdit au Brésil? ». La Commission électorale annonce que plus de 64 % des Brésiliens ont votés non.



« Avoir une arme à la main n'est pas un gage de sécurité »

Dimanche, en déposant son bulletin dans l'urne, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva avait indiqué qu'il avait voté "oui". "Je pense que pour le commun des mortels, avoir une arme à la main n'est pas un gage de sécurité. C'est pour ça que j'ai voté oui. Mais la volonté du peuple est souveraine", a dit Lula après avoir voté dans la circonscription de Sao Bernardo do Campo, banlieue industrielle de Sao Paolo.



La victoire du non a été constatée dans chacun des 27 États du pays, selon le Tribunal supérieur électoral. Un sommet d'appui au « non » a été enregistré dans l'État du Rio Grande do Sul, où plus de 85 % des votants ont rejeté le projet. Dans l'État de Rio de Janeiro, où la violence est très présente, ce sont plus de 60 % des électeurs qui ont refusé l'interdiction.



Si le oui l'avait emporté, la vente d’armes à feu aurait été limitée aux policiers et militaires, à certaines sociétés de gardiennage, aux chasseurs et tireurs sportifs munis de permis, aux collectionneurs ainsi qu'à toute personne dont la vie était menacée.

Une opération de communication contre la loi

Des sondages réalisés il y a un mois prédisaient pourtant la victoire du "oui". La tendance s'est inversée récemment. Des organisations, favorables à la prohibition, ont accusé les fabricants d'armes d'avoir financé une grande opération de communication contre la loi et d'avoir joué sur les peurs de la population en soulignant l'incapacité de l'État à assurer la sécurité de la population. Une campagne en faveur du non, qui s'est révélée très efficace. Les fabricants d'armes invoquaient aussi la perte potentielle de 90 000 emplois dans leur secteur d'activité.



Les partisans du « oui » avaient d'ailleurs dû reconnaître que l'interdiction de la vente d'armes ne suffirait pas à régler le problème de la violence que l'État n'investisse davantage dans la sécurité. Ils affirmaient que 33 % des armes achetées légalement se retrouvent entre les mains de criminels. Ils donnaient aussi pour exemple des histoires d'altercations entre des voisins, voire entre les membres d'une même famille, qui ont tourné au drame.

Un triste record

Le Brésil détient le deuxième plus important taux mondial de meurtre par armes à feu avec près de 22 pour 100 000 habitants. Le Venezuela occupe le premier rang avec 34 meurtres pour 100 000 habitants. Triste record alors que le pays ne connaît ni guerre ni guérilla.



Le gouvernement a promulgué en décembre 2003, un Statut du désarmement qui a limité l'achat des armes. En 2004, le gouvernement a lancé une campagne de remise des armes possédées par les civils en échange d'argent, ce qui a permis de recueillir quelque 440.000 armes. Selon les chiffres officiels, cette campagne avait permis en 2004 de réduire de 8% le nombre de tués par armes à feu par rapport à l'année précédente.




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