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Sur le vif

Une esclave éthiopienne découverte dans un hôtel de luxe parisien

Rédigé par La Rédaction | Jeudi 20 Septembre 2012 à 18:03

           


Une jeune Ethiopienne de 24 ans a été traitée comme une esclave pendant 18 mois par ses employeurs des Emirats arabes unis. Privée de son passeport, elle recevait à la place du salaire des gifles et des insultes. Elle a pu échapper à son malheur grâce à des employés de l'hôtel de luxe Concorde Opéra à Paris dans lequel elle séjournait temporairement avec la famille en juillet dernier, a-t-on appris mercredi 19 septembre de source syndicale.

La famille émiratie incriminée avait en effet passé ses vacances d’été avec leur « employée de maison » dans l’hôtel. Ce fut l’occasion pour la jeune femme d'aller se plaindre de la maltraitance qu’elle subit depuis un an et demi. Les deux femmes de chambres de l'hôtel à qui elle s’est confiée ont très vite alerté les syndicalistes de l’hôtel, qui ont décidé à leur tour de signaler le cas auprès du Comité contre l’esclavage moderne (CCEM) et de l’association Femmes solidaires.

Son calvaire a pris fin le 13 juillet lorsque les policiers la libèrent de son long calvaire et lui remettent son passeport. Au commissariat du VIIIe arrondissement parisien, elle a raconté ce qu’elle a vécu sous le joug de ses employeurs aux Emirats Arabes Unis. Libération , qui a eu accès à son procès-verbal, a rapporté que la jeune Ethiopienne « travaillait tout au long de la journée et de la nuit sans recevoir le moindre argent, les coups étaient réguliers ». Elle n'avait jamais pu se plaindre car elle était enfermée aux Emirats.

Elle vit actuellement à Paris. Les conséquences de « l'état de soumission » de la jeune femme restent encore palpables, affirme Sylvie O’Dy, présidente du CCEM. Une plainte contre les anciens « employeurs », sur la base de la loi contre le trafic d’êtres humains, est en cours mais la famille a pu regagner sans problème leur pays.

Quant aux employés qui ont alerté le CCEM, ils ont reçu « une lettre de mise en garde » de la direction de l'hôtel, qui leur reproche de ne pas avoir alerté le directeur de leur initiative. Il leur serait aussi reproché de « faire perdre du chiffre d'affaires à l'hôtel ». La direction ne semble pas avoir pris la mesure de la gravité de l'affaire.

Selon le dernier rapport annuel sur le trafic d’êtres humains, 27 millions de personnes restent soumises à l’esclavage dans le monde. Seuls 33 pays sur 185 suivent les recommandations instaurées par les textes internationaux visant à endiguer l’esclavage moderne.

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