Sur le vif
« L’encre des savants est plus précieuse que le sang des martyrs »
Par cette affirmation, l’Islam place la science au dessus du martyre et lui confère une valeur inestimable et un caractère sacré.
En effet, pour nous, musulmans, la science n’a jamais été un jeu de l’esprit ou un simple art d’une pratique académique. Elle est la forme la plus large et la plus haute de l’action humaine parce qu’elle fait table rase du subjectif et de l’individuel pour mieux atteindre l’universel et réaliser cette communauté d’homme et de femmes, créatures divines, dont ont rêvé toutes les religions.
L’appel à la curiosité intellectuelle, mère du savoir, est érigé en devoir pour tous les fidèles de l’islam. Nous sommes invités à sortir de nous mêmes pour aller à la rencontre de nos semblables, à secouer cette paresse humaine qui engendre le sophisme et le calembour, à quêter la vraie connaissance qui dort dans « le livre du monde ».
A cette image de l’islam, soucieux de promouvoir la recherche scientifique et la pensée révolutionnaire qui mène à l’unité de la race humaine, tout en considérant sa diversité comme un motif pour la connaissance et la coopération et non comme un motif de conflits entre noirs et blancs, employeurs et employés, croyants ou athés, certains esprits mal informés veulent entretenir des raccourcis et amalgames, aussi simplistes qu’absurdes, pour le mettre à l’affiche des média en l’assimilant à une religion sanguinaire et violente.
Quels que soient les commentaires auxquels ont pourrait se livrer, quel que soit l’opinion qu’on pourrait avoir à propos des déclarations de sa sainteté le Pape Benoît XVI , il n’en demeure pas moins qu’elles risquent de perturber l’idée même du dialogue entre les civilisations, chère au Président de la République française – Jacques Chirac – ainsi qu’ aux dignitaires de L’Eglise de France et à donner raison au doigt accusateur de l’islam d’être à l’origine du terrorisme international.
Dans un monde déchiré par la haine, nous continuerons à suivre les recommandations de notre prophète Muhammed (paix et bénédictions sur lui) qui font de la reconnaissance des autres religions révélées un acte de foi qui donne tout son sens au « vivre ensemble » dans la fraternité avec le respect des croyances authentiques des autres.
Notre religion nous ordonne, en effet, de respecter la liberté de conscience et de dialoguer sur un ton modéré avec les croyants en Dieu de toutes les religions.
Assurant la liberté individuelle de croyance, elle n’oblige personne à l’embrasser car une telle obligation est contraire à la nature humaine.
Dieu a doté l’homme d’une conscience et de sentiments. Il appartient à celui-ci de choisir en son âme et conscience.
Pour tous les musulmans, il n’y a plus grande cécité que de considérer la religion comme une entrave au progrès car elle permet de réaliser le « self contrôle » qui éloigne de la haine et incite au bien.
Comme toutes les religions révélées, l’islam est la lumière qui éclaire les égarés, les ignorants et ceux qui se débattent dans les ténèbres des contradictions qui poussent à l’agression inutile et au mensonge volontaire ou dissimulé.
Tel est l’Islam authentique duquel nous nous réclamons et dont un philosophe contemporain, en l’occurrence Bernard SHOW a dit :
« Je voue une grande considération à la religion de Mohammed et à son extraordinaire vitalité. Cette religion est celle de l’existence, en raison de sa capacité à s’adapter aux courants de la vie et sa viabilité dans le temps. J’ai étudié la vie de Mohammed et à mon avis on devrait l’appeler le sauveur de l’humanité, sans qu’il n’y est aucune hostilité à l’égard du Christ. Je ne doute pas que s’il avait été donné à un homme comme lui de gouverner le monde, il aurait réussi à résoudre tous les problèmes qui s’opposent à la paix et au bonheur de l’humanité, lesquels font gravement défaut à notre monde. »
Benabdellah Soufari
Président du Conseil Régional du Culte Musulman d’Alsace
Qui sommes-nous ?
