Ramadan

Ramadan 2013 : mercredi 10 juillet, le choix majoritaire des musulmans

Rédigé par Maria Magassa-Konaté et H. Ben Rhouma | Mardi 16 Juillet 2013 à 06:00

Cette année 2013, force fut de constater que les musulmans de l’Hexagone ont malheureusement démarré le Ramadan en ordre dispersé. Une partie d'entre d'eux ont commencé à jeûner mardi 9 juillet mais la majorité a préféré faire son entrée dans ce mois béni le lendemain, soit mercredi 10 juillet, selon notre sondage exclusif Saphirnews. Si la méthode des calculs astronomiques n’est pas encore entrée dans les habitudes des fidèles à cette occasion, ce sont bien les divergences d'avis religieux couplées à l'image déplorable que véhicule le CFCM qui sont à l’origine de la pagaille, inédite en France.



C’était il y a plus de deux mois : le Conseil français du culte musulman (CFCM) avait annoncé que le mois du Ramadan débutera mardi 9 juillet. Pour déterminer cette date à l’avance, l’instance a fait le choix de se référer aux calculs astronomiques. Toutes les fédérations, y compris l’Union des organisations islamiques de France (UOIF) et la Grande Mosquée de Paris (GMP), se sont accordées sur ce choix, qui avait pour objectif, selon les responsables, de favoriser l'union des musulmans et de simplifier la pratique du Ramadan en France.

C'était sans compter la force de conviction de leurs opposants auprès des musulmans, qui ont ainsi majoritairement choisi d'aller contre le choix du CFCM comme en témoigne notre sondage en ligne réalisé auprès de 1 104 personnes du 9 juillet au 13 juillet.

70,3 % des musulmans ont opté pour mercredi

En adoptant le calcul astronomique, le CFCM pensait pouvoir rassembler l’ensemble des musulmans derrière une même date pour le début du Ramadan. Mais de très nombreuses mosquées ont préféré se référer uniquement à l'observation visuelle (ou non) du croissant lunaire et ont annoncé le début du Ramadan pour le mercredi 10 juillet.

Les fidèles sont nombreux à avoir suivi les recommandations des lieux de culte où ils ont l’habitude de se rendre. D’après notre sondage, 33,1 % des sondés disent avoir jeûné mercredi 10 juillet en ayant suivi la mosquée de leur quartier.

21,9 % disent également avoir jeûné mercredi pour une autre raison : c’est la décision de l’Arabie Saoudite qui a pesé dans leur choix. Ensemble, une majorité (55 %) déclarent avoir jeûné mercredi.

15,3 % ont fait le choix tardif

Parmi les musulmans déclarant avoir jeûné mardi, 15,3 % indiquent avoir « rompu le jeûne dans la journée, compte tenu des avis divergents ». Le rétropédalage de la Grande Mosquée de Paris alors que la journée du mardi était bien entamée a attisé la confusion des jeûneurs mais a surtout conforté ceux qui avaient opté, dès lundi soir, pour le mercredi.

A son annonce, des mosquées ont alors décidé de prendre le train du changement comme la Grande Mosquée de Saint-Etienne, qui a décidé, « par souci de cohésion », d'« écouter la communauté musulmane stéphanoise et française » dans leur choix du mercredi.

Finalement, ce sont donc 70,3 % des sondés, qui ont opté pour mercredi. Seuls 29,7 % ont jeûné toute la journée du mardi 9 juillet. Parmi eux, 17,7 % ont indiqué avoir suivi « les recommandations du CFCM » quant les 12 % restants ont indiqué s’être conformés aux calculs astronomiques.

Les calculs astronomiques

Les calculs astronomiques peinent encore à devenir une référence au sein de la communauté musulmane pour déterminer le début et la fin du mois du Ramadan. Il faut dire que ce Ramadan 2013 était placé sous le signe de la nouveauté. Jusque-là, le CFCM avait pour habitude de communiquer la date de début et de fin du Ramadan la veille, après observation du croissant lunaire, lors de la nuit du doute.

Toutefois, les musulmans ne sont pas si hostiles que cela aux calculs astronomiques. Selon un sondage Saphirnews réalisé en août 2012, 37,59 % des 1 008 sondés disaient ainsi faire confiance aux calculs astronomiques dans la détermination de la date de l’Aïd al-Fitr. Mais 26,3 % d’entre eux déclaraient aussi préférer la confirmation d’une instance musulmane.

La majorité (62,4 %) disaient plutôt attendre l’annonce officielle d’une grande instance comme le Conseil européen de la fatwa et de la recherche (CEFR) ou l'Arabie Saoudite ou le CFCM. Le fait que les recommandations de ce dernier n’ont pas été suivies cette année est le signe d'un désamour profond des musulmans pour l'instance, actuellement présidée par la Grande Mosquée de Paris. Le CFCM est plus que jamais discrédité aux yeux des musulmans.