Points de vue

Hier, l'Amazonie ; aujourd'hui, l'Australie : Lettre à mon monde

Rédigé par Abderrahim Bouzelmate | Mardi 7 Janvier 2020 à 17:00



Les images effroyables et apocalyptiques qui nous parviennent d’Australie peuvent bien être l’un des derniers avertissements qui nous sont adressés. Car, désormais, ce n’est plus une région qui a pris feu comme l'Amazonie, ni un pays comme le Portugal mais c’est tout un continent, plus grand que le continent européen.

Nous avons dépassé toutes les limites dans notre folle course au confort et à la consommation à outrance. Nous avons brûlé notre terre et tué nos semblables, les animaux ; ces animaux qui sont à la fois notre école de douceur et notre espoir pour l’avenir. Que ferions-nous sans eux ? Que deviendrons-nous sans notre Terre ?

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Coalisons nos forces tant que c’est encore possible

Notre monde, complètement déréglé par un modèle économique fou, a jeté nos pays les uns contre les autres et, dans cette bataille inhumaine, les animaux sont tombés par millions. Mais cette cruauté, cette barbarie sans nom, nous reviendront un jour en plein visage. Coalisons donc nos forces, unissons nos espoirs tant que c’est encore possible.

À l’heure où nous pouvons communiquer aisément d’un bout à l’autre de la planète, que des associations entrent en interaction, que la solidarité s’organise, n’attendons rien des gouvernements, nous sommes nous-mêmes les citoyens de notre planète. Chacun a les moyens d’agir à son échelle là où il se trouve. Communiquons nos idées sur les réseaux sociaux, sur les blogs, dans les journaux et les livres ; mettons tout notre art au service de l’avenir de notre Terre. Seule notre unité nous fera comprendre combien l’humanité est belle.

De cette conscience collective, faisons émerger une solidarité active

C’est ici un cri de détresse. Un cri d’espoir surtout. Ne nous habituons surtout pas à voir nos animaux et notre Terre mourir sans rien dire. Cette Terre est le bien le plus précieux que nous ayons, chaque bout de cette planète est ce que nous avons de plus sacré. Allons donc ensemble dans la direction de la fraternité vraie ; il n’existe personne aujourd’hui dans ce monde qui ne sache les terribles tragédies que vit notre Terre. De cette conscience collective, faisons émerger une solidarité active.

Soyons donc déterminés à ne pas fuir et à affronter la vérité en face, car le courage est le prix de la dignité. Le temps presse, l’heure avance inéluctablement comme ces flammes qui brûlent tout sur leur passage. Hier, c’était le Portugal ; ensuite, ce fut l’Amazonie et aujourd’hui c’est toute l’Australie. Si nous ne faisons rien, un jour tout s’embrasera d’un seul coup, et on réalisera que l’unité n’est plus possible, qu’il est trop tard pour réagir, que nous allons mourir comme des imbéciles, car nous n’avons pas su vivre comme des frères.

Soyons moins enclins à vivre comme des barbares, refusons le modèle de la surconsommation qui nous est imposé, éduquons nos enfants vers plus de retenue et de pudeur morale. Nous n’en serons que plus heureux, car il n’existe pas de courage triste.

Le temps presse. Chaque jour est une chance, une chance qui ne reviendra peut-être pas.

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Abderrahim Bouzelmate, auteur et enseignant, a publié a publié La crise de la nuance (Les Points sur les i, 2018), Al-Andalus, Histoire essentielle de l’Espagne musulmane (Albouraq Éditions, 2015), Dernières nouvelles de notre monde et Apprendre à douter avec Montaigne (De Varly Éditions, 2013). Avec Sofiane Méziani, il a publié De l’Homme à Dieu, voyage au cœur de la philosophie et de la littérature (Albouraq Éditions, 2015).

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