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Société

Stéphane Hessel récompensé pour son action anticoloniale

Stéphane Hessel : « Un homme n'est un vrai homme que lorsqu'il est engagé et qu'il se sent responsable »

Rédigé par Pauline Compan | Vendredi 18 Février 2011 à 01:29

           

Stéphane Hessel recevra dimanche 20 février le prix Frantz Fanon dans le cadre de la Semaine anticoloniale 2011. Ce prix décerné en la mémoire Frantz Fanon, psychiatre et penseur engagé anticolonialiste, qui a passé la majeure partie de sa vie en Algérie. L’ancien résistant français recevra son prix dans la grande salle de la Bellevilloise, dans le XXe arrondissement de Paris, dans le cadre du premier Salon anticolonial associé à la Semaine anticoloniale.



Stéphane Hessel, lors du rassemblement en soutien à la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions), place du Panthéon, à Paris, le 18 janvier 2011.
Stéphane Hessel, lors du rassemblement en soutien à la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions), place du Panthéon, à Paris, le 18 janvier 2011.
Depuis la sortie de son livre Indignez-vous !, en octobre dernier, Stéphane Hessel, ce rescapé des camps de concentration de 93 ans, suscite admiration et crainte au sein de la société.

Ancien rédacteur de la Déclaration universelle des droits de l’homme, il a toujours compté comme une voix forte de la lutte contre le néocolonialisme et pour la justice sociale, notamment au travers de son engagement en faveur de la Palestine.

C’est en récompense à cet activisme passionné que la Fondation Frantz Fanon, partenaire de la Semaine anticoloniale, a décidé de lui attribuer ce prix, une récompense décernée à un « anticolonialiste exemplaire ».

Le point d’orgue d’une semaine militante

La cérémonie de remise du prix aura lieu, en présence de l’écrivain, le dimanche 20 février à partir de 14 heures. Elle s’inscrit plus largement dans la Semaine anticoloniale organisée par l’association Sortir du colonialisme.

Ce collectif regroupe plus de 60 associations et organisations actives pour la mémoire de la colonisation, la lutte contre le néocolonialisme et les nouvelles formes de subordinations des Etats à l’économie. Cette 6e édition sera marquée par les révolutions dans le monde arabe. Des luttes qui rappellent les luttes pour l’indépendance et prouvent que, même si le chemin pour la liberté est encore long, l’espoir est permis.

Les dates (du 18 au 27 février 2011) de cette manifestation n’ont, en tout cas, pas été choisies au hasard.

Le 21 février 1944, 23 résistants du groupe Manouchian, connu pour sa lutte antifasciste et antinationaliste, étaient assassinés par les nazis. Un peu plus loin dans l’Histoire, le 26 févier 1885, s’était tenu à Berlin, une conférence internationale, lors de laquelle l’Afrique avait été dépecée et partagé entre les différentes puissances du Nord. Enfin, le 25 février 2005 est la date à laquelle l’Assemblée nationale a entériné un amendement appuyant sur les aspects positifs de la colonisation. La colère suscitée par ce vote au sein des associations de luttes anticoloniales, a constitué le point de départ de cette Semaine militante.

Des manifestations anticolonialistes dans toute l’Île-de-France

La Semaine anticoloniale, c’est avant tout sept jours de manifestations culturelles, militantes et informatives à travers toute l’Île-de-France.

Le vendredi 18 février, c’est un colloque sur le thème « Sortir de la colonisation : entre lutte et négociation », qui ouvrira le bal et se prolongera tout au long de la journée. A noter que la Bellevilloise, dans le XXe arrondissement de Paris, accueillera tout au long du week-end un Salon anticolonial. Le public pourra y rencontrer les organisations actrices de cette Semaine anticoloniale.

Le samedi 19 février à 16 heures aura lieu une autre remise de prix . Les prix des « colonialistes de l’année » et « Françafrique » viendront récompenser non sans humour, des personnalités publiques.

Parmi les nominés : Brice Hortefeux (« Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes »), Jean-Paul Guerlain (« Pour une fois, je me suis mis à travailler comme un nègre. Je ne sais pas si les nègres ont toujours tellement travaillé, mais enfin... »), Eric Zemmour (« c’est parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c’est un fait ») ou encore Michèle Alliot-Marie.


Pour la programmation complète, rendez-vous sur www.anticolonial.net.







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