Pendant la cérémonie interconfessionnelle, Anouar Kbibech exprime l'avenir désirable que les croyant·es désirent, sans les projets de TotalEnergies en Afrique de l'Est. © Clément Tissot/GreenFaith
Pourquoi avoir décidé de participer à cette action interconfessionnelle ?
Anouar Kbibech : Le culte musulman doit prendre sa part à ce type de combat pour l'avenir de la planète, d'autant plus que le projet EACOP de Total est un projet mortifère puisqu'il s'attaque à la justice climatique. Il risque d'aggraver le bouleversement climatique dans des pays qui sont très vulnérables comme l'Ouganda et la Tanzanie. C'est un projet qui menace la biodiversité dans la mesure où le projet de pipeline fait près de 1 500 km et va traverser des forêts et des lacs avec du pétrole chauffé à 50 degrés. Les risques de pollution et de fuite sont énormes et menacent un certain nombre de parcs naturels et des espèces animales déjà menacées.
En plus, ce projet menace les droits humains parce qu'il y a près de 100 000 personnes dans ces pays qui sont expropriées et pour lesquelles les compensations promises par Total et le Crédit Agricole ne sont pas là, sont tardives, insuffisantes et inadaptées. J'y participe pour appeler à l'arrêt immédiat de ce projet mortifère.
En plus, ce projet menace les droits humains parce qu'il y a près de 100 000 personnes dans ces pays qui sont expropriées et pour lesquelles les compensations promises par Total et le Crédit Agricole ne sont pas là, sont tardives, insuffisantes et inadaptées. J'y participe pour appeler à l'arrêt immédiat de ce projet mortifère.
Qu'est-ce qui vous a convaincu d'y participer ?
Anouar Kbibech : Comme j'ai eu l'occasion de le rappeler à plusieurs reprises, la préservation de la planète fait partie intégrante des préoccupations du musulman. Préserver la planète est un acte d'adoration d'Allah au même titre que la prière, le pèlerinage ou le jeûne du mois du Ramadan.
Il y a aussi le fait que les religions représentent la plus grande ONG du monde puisque 80 % des personnes à travers le monde se réclament de telle ou telle religion. Beaucoup de lieux de culte dépendent des religions et ce sont des leviers importants qu'il faut utiliser pour mobiliser, sensibiliser les croyants pour que de tels projets mortifères n'aient pas lieu. Ce n'est pas seulement un droit, c'est un devoir de chaque croyant de sensibiliser les siens pour dire stop à ces projets.
Il y a aussi le fait que les religions représentent la plus grande ONG du monde puisque 80 % des personnes à travers le monde se réclament de telle ou telle religion. Beaucoup de lieux de culte dépendent des religions et ce sont des leviers importants qu'il faut utiliser pour mobiliser, sensibiliser les croyants pour que de tels projets mortifères n'aient pas lieu. Ce n'est pas seulement un droit, c'est un devoir de chaque croyant de sensibiliser les siens pour dire stop à ces projets.
Qu'espérez-vous de cette action ?
Anouar Kbibech : Nous souhaitons tout simplement peser pour que l'arrêt de ce projet soit mise en œuvre par Total et le groupe Crédit Agricole le plus rapidement possible. Malheureusement, les expropriations ont déjà commencé et des familles entières n’ont plus accès à leur outil de gain de pain (leurs terres), ou n’ont plus accès à des soins de santé dans la mesure où les routes sont coupées pour des villages qui sont totalement isolées. On espère donc sensibiliser l'ensemble des acteurs politiques, économiques et sociaux pour l'arrêt de ce projet sachant que les forages n'ont pas encore commencé. C'est donc le moment ou jamais de le faire.
Quels messages souhaitez-vous faire valoir à travers votre participation ?
Anouar Kbibech : Je participe d'abord en tant que citoyen, puis en tant que croyant et ensuite, en tant que musulman.
En tant que citoyen à part entière qui a les mêmes droits et les mêmes devoirs que l'ensemble de nos concitoyens, nous voulons faire entendre nos voix pour dire stop à cette action de destruction de l'humain et de la nature dans des pays vulnérables en Afrique. En tant que croyant, je crois que nous avons une responsabilité historique pour influer sur le cours des choses et arrêter cet écocide contre la planète.
En tant que musulman, je pense aussi important que les musulmans soient présents dans ce type de combat parce que la question de la sauvegarde de la planète et de la protection de l'environnement font partie des priorités de l'humanité et les musulmans doivent être interpellés comme les autres croyants, comme les autres citoyens, pour peser sur le cours des évènements.
Je terminerai par un dernier slogan à l'endroit de Total et du Crédit Agricole pour leur dire que notre planète, nos vies, valent mieux que leurs profits. Un message qui a été martelé à l'occasion de cette cérémonie.
Lire aussi :
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Face au défi écologique, engageons-nous comme musulmans !
Pas de conscience religieuse sans conscience écologique !
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