Politique

Vœux 2014 : pourquoi Hollande ne convainc pas

Rédigé par | Mercredi 1 Janvier 2014 à 04:20



L’année 2014 sera résolument électorale. Avant que la bataille des municipales et des européennes ne s’engage, François Hollande voulait rassurer les Français et les convaincre que ses choix politiques sont les meilleurs pour l'avenir de la France, lors des traditionnels vœux pour la nouvelle année, qui en suit une « intense et difficile » à ses yeux. « J’ai confiance dans les choix que j’ai faits pour le pays », a-t-il ainsi déclaré, mardi 31 décembre (vidéo plus bas). Convaincre, un exercice que le président français n’a pas réussi à maîtriser tant la déception de ses administrés est grande.

A son retour d'Arabie Saoudite, il a choisi l’emploi pour thème central de son allocution qui a duré en tout et pour tout 10 minutes. Sur ce terrain, le bilan est sans conteste morose avec la multiplication des plans sociaux qui ont fini par mettre la Bretagne en colère en automne. Face à la hausse continue du chômage en 2013, il annonce sa volonté d'établir un « pacte de responsabilité des entreprises », qui repose « sur un principe simple : moins de charges sur le travail, moins de contraintes sur leurs activités et, en même temps, une contrepartie, plus d'embauches, plus de dialogue social ».

Le matraquage fiscal est une des critiques qui lui fut le plus attribué en 2013 ; il ne va pas disparaître de sitôt. « Les impôts sont devenus lourd, trop lourds à force de s’accumuler depuis des années », a-t-il reconnu, tout en faisant savoir que « l’état même du pays a justifié que je vous demande des efforts ». Parmi les « décisions fortes » qu’il s’est fixées de prendre en 2014, François Hollande cite ainsi la réduction de la dépense publique, seul moyen pour lui de faire baisser à terme les impôts. Dans un tout autre domaine, il dit vouloir assurer la « transition énergétique », thème cher pour les Verts (EELV) qu'il veut garder pour alliés aux municipales.

Aucun changement en vue

Le chef de l’Etat en a profité pour se féliciter, d'une part, de l'adoption du mariage pour tous et, d'autre part, des interventions militaires françaises qui ont ponctué l’année 2013. « La France est toujours au premier rang, et j’en suis fier, au service de la paix (…), c’est pourquoi nous sommes intervenus au Mali pour lutter contre le terrorisme. Nous agissons pour éviter l’utilisation des armes chimiques en Syrie ; nous sommes présents en Centrafrique pour sauver des vies humaines et éviter que les enfants soient découpés en morceaux comme ça a été le cas », a-t-il indiqué.

« La France a tous les atouts pour réussir », a encore déclaré François Hollande, avant de marquer son intransigeance « face au racisme, à l’antisémitisme, aux discriminations », sans évoquer l'islamophobie nommément, en forte progression en 2013. La laïcité, c'est en quatre mots qu'il l'évoque : elle est une « condition au vivre-ensemble ». Oui, mais il y aurait pourtant bien plus à dire tant ce principe est utilisé à tort et à travers pour légitimer de nouvelles exclusions de femmes musulmanes de l'espace public. Silence radio de ce côté-là du président.

« C’est une chance d’être Français dans le monde d’aujourd’hui. Et c'est fort de cette conviction que je vous adresse mes vœux les plus chaleureux pour cette année nouvelle », a-t-il conclu. L'Elysée n'a annoncé au final aucun changement de cap. Sans surprise, son camp a félicité l'allocution tandis que l'opposition – extrême gauche compris – s'est saisie de l'opportunité pour l'attaquer de front. 2014 annonce de rudes face-à-face et le mauvais bilan du gouvernement présenté jusque-là n'aidera pas les socialistes. Les électeurs trancheront.



Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur