Chine, Nanchong, le 20 août 2010

Je les avais simplement rencontrés alors que je dinais dans un restaurant à Chengdou, la ville des derniers pandas. Ils me proposèrent de m'accueillir chez. « It will be an honor to host you », me dit l'aînée de la famille. J'avais donc accepté leur invitation et, le lendemain, ils vinrent me chercher à la gare de Nanchang, ville distante de 300 kilomètres de Chengdou.

J'avais simplement accepté leur invitation. Ils avaient l'air si agréables. Comment aurais-je pu refuser. Ces trois jours passés au sein de cette famille chinoise qui hébergeait sous le même toit trois générations furent inoubliables. Ils me parlaient de leur culture chinoise et me permettaient ainsi de mieux la comprendre ainsi que de mieux l'apprécier.

À la piscine !

Auprès d'eux, je voyais bien qu'il y avait, comme toujours, des différences culturelles importantes mais nous tentions à chaque fois à mieux nous comprendre afin d'apprendre les uns des autres.

Ils me suggérèrent d'aller faire un tour à la piscine, histoire d'oublier les fortes chaleurs de cette ville du Sud. Ils auraient dû me dire que nous allions voir un spectacle chinois. Et, sincèrement, je fus comblé.
Entrée très commerciale. En fait, je pensais être entré dans une boutique spécialisée dans l'équipement nautique. « Mais que faisons nous dans cette boutique ? » À ma grande surprise, mes hôtes me dirent que c’était l’entrée. J'avais déjà le sourire aux lèvres.

Piscine extérieure en plein centre-ville entourée, d'énormes panneaux publicitaires présentant les derniers bolides à la mode. Et moi qui pensais que l'eau permettait de reposer l'esprit. Ensuite, le premier contact visuel devait laisser place à une stimulation de l'odorat et par quelle odeur… une belle alchimie entre l'eau de javel et l’urine. Tout pour nettoyer et désinfecter le corps en sorte. En fait, je n'étais pas au bout de mes surprises.

Je devais encore faire une découverte fracassante, celle des vestiaires. En fait, les vestiaires étaient simplement un grand local tapissé de casiers. L'odeur y était insupportable. Tout ce beau public était nu en train de se changer. Ils se mirent à rire lorsqu'ils me virent tenir ma serviette afin de me changer.

Sur le bord de la piscine, les assiettes de noddles étaient monnaie courante. Si l'idéal occidental est de siroter un cocktail au bord de la piscine, en Chine ce sont les assiettes de noddles qui ont la côte.

J'oubliais ces bombas chinoises qui, en train de fumer, utilisaient la piscine pour un cendrier. Et pourtant, elles étaient vraiment charmantes.

Mes hôtes se demandaient si j'appréciais cette expérience mais ils ne savaient pas que, pour moi, ce spectacle valait bien plus que n'importe quel livre de sociologie sur la société chinoise ! Une vraie commedia dell'arte à la chinoise, dans laquelle je devais être le héros malgré moi.

En effet, les petites ados chinoises m'avaient déjà repéré et certaines n'avaient pas hésité à passer à l'action.

« In fact, how old are you ? », me dirent certaines d'entre elles. C'est vrai que la plupart des Chinoises ont un faible profond pour les Occidentaux. J'avais remarqué cela depuis Pékin déjà. En fait, elles expriment pour les Occidentaux une fascination davantage peuplée d'illusions que de faits réels.

Qu'à cela ne tienne, je devais faire le beau pour un moment. Mais je dois avouer que ce petit jeu commençait réellement à me « prendre la tête ». En effet, chaque fois que je nageais dans une certaine direction, un essaim d'abeilles me suivait. Pourtant, il y avait des ados chinois très séduisants au bord de la piscine. Mais les abeilles chinoises en étaient après le miel occidental.

Bref, voyant que je commençais à perdre patience, mes hôtes me proposèrent de tester la piscine à vagues. Je ne pouvais m'empêcher de penser aux vagues d'Aquaboulevard Paris. Qu'elle fut ma surprise lorsque je vis la piscine à vagues. En fait, la piscine à vagues contenait plus de personnes que cette dernière ne pouvait contenir. En outre, il n'y avait pas de vagues en continu mais plutôt une vague toutes les 5 minutes. Tout le monde était là à attendre le début du spectacle.

Partager le quotidien d'une famille chinoise
Trois générations au sein de la famille

Mon séjour passé au sein de cette famille chinoise sera donc ponctué d'expériences telles que celle de la piscine. Cela me permit de mieux apprécier ce peuple et la manière avec laquelle ils apprécient la vie. Ils savent encore apprécier des choses simples telle qu'une vague toutes les 5 minutes. Chose qui serait impossible en Occident. Ils prennent encore plaisir à réunir trois générations d'une seule famille pour aller dîner. En outre, ils n'hésitent pas à passer du temps avec un invité et ce malgré les responsabilités professionnelles.

Lorsque nous dînions le soir, la grand-mère n'hésitait pas à me demander ce que j'aimerais manger pour le lendemain. Et moi qui pensais que cela n'existait qu'en Afrique et au Moyen-Orient. Je subis une réelle révolution copernicienne. J'espère donc faire preuve de plus d'humilité lorsqu'il s’agit d'observer les pratiques culturelles d'un peuple.

Je quittais cette famille chinoise avec beaucoup de peine. Elle m'avait encore une fois permis de mieux connaître ce peuple et de confirmer que le langage du cœur permet d'aller au-delà des différences culturelles et de mieux apprécier un peuple et sa culture.

À quand une assiette de frites au bord des piscines françaises ?
Je laisse derrière moi mes hôtes chinois pour me diriger vers le Tibet.

Rédigé par Dahmane Mazouzi le Vendredi 31 Décembre 2010 | {0} Commentaires

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