Marlène Schiappa sonne le glas de l'Observatoire de la laïcité. Dans le cadre des débats au Sénat sur le projet de loi confortant le respect des principes républicains, la ministre déléguée à la Citoyenneté s'est opposée, mercredi 31 mars, à un amendement porté par le Parti socialiste visant à inscrire l’existence de l’institution rattachée à Matignon dans la loi, alors que le mandat de Jean-Louis Bianco s'est achevé samedi 3 avril.
Face à l’incompréhension entrainée par ce rejet, notamment celle du sénateur socialiste Didier Marie qui a jugé « très étonnant à l’occasion d’un texte sur la laïcité, de signifier la fin du principal outil qui permet de la faire vivre », la ministre a expliqué qu’il était nécessaire de de « faire évoluer le portage de de la laïcité dans l’appareil d’Etat » et que la laïcité ne devrait pas « être nécessairement confiée à un observatoire ».
A la place de l’actuelle instance, l’ancienne secrétaire d’Etat chargée à l’Egalité femmes-hommes a ainsi évoqué la création d’une « administration de la laïcité » et d'un « Haut Conseil à la laïcité » qui serait une instance de réflexion. Pour faire évoluer l'instance, une mission a été confiée à un préfet, chargé de faire des propositions au Premier ministre Jean Castex.
Face à l’incompréhension entrainée par ce rejet, notamment celle du sénateur socialiste Didier Marie qui a jugé « très étonnant à l’occasion d’un texte sur la laïcité, de signifier la fin du principal outil qui permet de la faire vivre », la ministre a expliqué qu’il était nécessaire de de « faire évoluer le portage de de la laïcité dans l’appareil d’Etat » et que la laïcité ne devrait pas « être nécessairement confiée à un observatoire ».
A la place de l’actuelle instance, l’ancienne secrétaire d’Etat chargée à l’Egalité femmes-hommes a ainsi évoqué la création d’une « administration de la laïcité » et d'un « Haut Conseil à la laïcité » qui serait une instance de réflexion. Pour faire évoluer l'instance, une mission a été confiée à un préfet, chargé de faire des propositions au Premier ministre Jean Castex.
Acteurs de terrains et intellectuels vent debout contre la disparition de l’instance
La fin annoncée de l'Observatoire de la laïcité, qui avait été durement attaquée après l'assassinat de Samuel Paty en octobre 2020, attriste de nombreux acteurs de terrain ainsi que des personnalités de la société civile et du monde universitaire dont le sociologue et spécialiste de la laïcité Jean Baubérot et l'islamologue Rachid Benzine. Ces derniers se sont exprimés dans une tribune au Monde publié mercredi 31 mars pour défendre un organe qu’ils estiment essentiel à maintenir.
« Il contribue à renforcer la cohésion sociale et nationale de notre pays en défendant et promouvant sans cesse le principe fondamental de laïcité et en rappelant rigoureusement le droit. Juste le droit, rien que le droit », font part les signataires. « Nous n’avons pas besoin d’une "parole gouvernementale sur la laïcité", mais bien d’un conseil neutre et objectif, qui connaît notre travail et comprend nos attentes d’acteurs de terrain confrontés à des problématiques très concrètes », ajoutent-ils.
Un point de vue que partage l'Union nationale des syndicats autonomes (UNSA). Dans un communiqué, le syndicat souligne la nécessité de préserver en l'état l’instance en dépit des critiques qu’ont pu essuyer ses dirigeants accusés par ses détracteurs de défendre une conception trop libérale de la laïcité.
« Pour l’UNSA, le renouvellement des membres des institutions permet la continuité démocratique nécessaire de celles-ci et estime donc que l’Observatoire doit être considéré indépendamment des personnalités qui y ont des responsabilités. » Néanmoins, l'organisation syndical « reste convaincue de l’importance d’une institution indépendante qui peut être consultée par le Premier ministre et les membres du gouvernement. Elle réfute l’idée d’une structure qui perdrait toute indépendance et autorité si elle était réduite à porter la parole du gouvernement en matière de laïcité ».
Mise à jour : « Il m'a été demandé d'assurer la poursuite des actions de formation, de service public et d'information de l'Observatoire de la laïcité, jusqu'à ce que le Premier ministre annonce, peut-être d'ici la fin du mois, les annonces définitives du Gouvernement », indique Nicolas Cadène lundi 5 avril.
« L'Observatoire de la laïcité est un organisme reconnu par tous les acteurs de terrain, que nous remercions pour leurs innombrables marques de soutien », ajoute le rapporteur général, pour qui « la diversité de ses membres (parlementaires opposition/majorité ; représentants des ministères ; personnalités qualifiées) en fait un outil très opérationnel pour assurer à la fois ses missions de conseil au Gouvernement et d'accompagnement des praticiens de la laïcité partout en France ».
« Quant au débat de fond sur la laïcité, il existera toujours. Il reste que, dans son accompagnement aux acteurs de terrain, un organisme public comme l'Observatoire se doit de rappeler le droit, rien que le droit, tout le droit », conclut-t-il, souhaitant qu'il ne soit pas mis fin « à un outil qui marche ».
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« Il contribue à renforcer la cohésion sociale et nationale de notre pays en défendant et promouvant sans cesse le principe fondamental de laïcité et en rappelant rigoureusement le droit. Juste le droit, rien que le droit », font part les signataires. « Nous n’avons pas besoin d’une "parole gouvernementale sur la laïcité", mais bien d’un conseil neutre et objectif, qui connaît notre travail et comprend nos attentes d’acteurs de terrain confrontés à des problématiques très concrètes », ajoutent-ils.
Un point de vue que partage l'Union nationale des syndicats autonomes (UNSA). Dans un communiqué, le syndicat souligne la nécessité de préserver en l'état l’instance en dépit des critiques qu’ont pu essuyer ses dirigeants accusés par ses détracteurs de défendre une conception trop libérale de la laïcité.
« Pour l’UNSA, le renouvellement des membres des institutions permet la continuité démocratique nécessaire de celles-ci et estime donc que l’Observatoire doit être considéré indépendamment des personnalités qui y ont des responsabilités. » Néanmoins, l'organisation syndical « reste convaincue de l’importance d’une institution indépendante qui peut être consultée par le Premier ministre et les membres du gouvernement. Elle réfute l’idée d’une structure qui perdrait toute indépendance et autorité si elle était réduite à porter la parole du gouvernement en matière de laïcité ».
Mise à jour : « Il m'a été demandé d'assurer la poursuite des actions de formation, de service public et d'information de l'Observatoire de la laïcité, jusqu'à ce que le Premier ministre annonce, peut-être d'ici la fin du mois, les annonces définitives du Gouvernement », indique Nicolas Cadène lundi 5 avril.
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« Quant au débat de fond sur la laïcité, il existera toujours. Il reste que, dans son accompagnement aux acteurs de terrain, un organisme public comme l'Observatoire se doit de rappeler le droit, rien que le droit, tout le droit », conclut-t-il, souhaitant qu'il ne soit pas mis fin « à un outil qui marche ».
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