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Cinéma, DVD

Jugé trop violent, « Black » ne sortira pas dans les salles françaises

Rédigé par | Lundi 22 Février 2016 à 10:20

           

Le film belge « Black », qui dépeint une histoire d'amour sur fond de guerre des gangs, ne sera pas distribué en France.



Le bande urbaine des Black Bronx de Bruxelles. © Joe Voets
Le bande urbaine des Black Bronx de Bruxelles. © Joe Voets
Le distributeur du film Paname Distribution s'en est expliqué dans un communiqué jeudi 18 février : « À la suite de l'interdiction du film "Black", d'Adil El Arbi et de Bilall Fallah, aux moins de 16 ans par la commission de classification et des réticences des exploitants de cinéma à le programmer dans le contexte actuel, nous annulons sa sortie en salles. » Le film devait être projeté dans les salles françaises à partir du 16 mars, il sortira à priori seulement en « e-cinema », ce qui signifie qu'il sera disponible sur les plateformes de streaming sur Internet.

Black s'est forgé une réputation sulfureuse en Belgique, car il aurait provoqué « des émeutes » à Bruxelles. Une réputation fortement exagérée. Tout est parti du cinéma Kinépolis, où la police a tenté d'évacuer les éventuels spectateurs sans billet, notamment ceux qui étaient âgés de moins de 16 ans. Une intervention qui a dérapé et viré à l’échauffourée. Les exploitants de cinéma français redoutent certainement que des incidents de ce type se reproduisent dans leurs salles.

Que voit-on dans « Black » ?

Le film Black est une adaptation du roman de l'écrivain Dirk Bracke, qui se veut un remake de Roméo et Juliette dans lequel les familles et les clans seraient remplacés par des gangs bruxellois. Les réalisateurs Adil El Arbi et de Bilall Fallah sont deux jeunes belges flamands, d'origine marocaine, qui se sont connus en école de cinéma. Ils disent tous les deux avoir rêvé de devenir les « Spike Lee de la Belgique ». Hélas, avec Black, on est très loin du génial Jungle Fever qui explorait avec humour et sensibilité la question de la race et de la démarcation des couleurs au travers d'un ingénieur noir qui trompait sa femme avec sa secrétaire italo-américaine. 

Black rend davantage hommage à des films sur la guerre des gangs tels que American History X, Menace 2 Society ou encore Les Princes de la ville. Du sexe, de la violence et du rap hardcore. Une heure et demie de concentré de clichés qui n'amélioreront en rien l'image des quartiers populaires de Bruxelles tels que Molenbeek.

Si l'islam est épargné, les scènes de viols collectifs et punitifs par une bande de jeunes d'origine congolaise rappellent des scènes de guerre qu'on peut retrouver en République démocratique du Congo. La sexualité débridée et incontrôlable des Africains représentée dans Black a d'ailleurs été dénoncée en Belgique.

La sympathique amourette entre Mavela et Marwan ne suffit pas à colorer le tableau. Dans le contexte actuel de diabolisation de la banlieue et de l'immigration, l'avortement de la sortie de Black en France n'est sans doute pas une mauvaise nouvelle.





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