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Société

Fin de vie : les responsables de culte en France réitèrent leur opposition à l'euthanasie, l'ADMD réagit

Rédigé par Lina Farelli | Mardi 23 Janvier 2024 à 17:55

           

Les responsables des principales religions en France, qui veulent être écoutés par l'exécutif sur la question de l'aide active à mourir, ont de nouveau exprimé leurs inquiétudes de voir une brèche législative s'ouvrir dans l'interdit en vigueur en France de donner la mort aux patients en fin de vie. Une « union sacrée des religions » qui n'est pas du goût de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD).



Alors qu’un projet de loi sur la fin de vie porté par le chef de l’Etat Emmanuel Macron est attendu pour le mois de février, les responsables des principaux cultes en France se sont donné rendez-vous mardi 23 janvier pour une conférence de presse commune à l’Université Paris Cité pour répéter leurs points de vue sur cet épineux sujet de société. Depuis la relance du débat sur l’aide active à mourir en 2022, tous n’ont cessé de réitérer leur opposition à voir légaliser l’euthanasie ou encore le suicide assisté que la loi Claeys-Leonetti, adoptée en 2016 après une première version en 2005, interdit à ce jour.

« La loi Claeys-Leonetti répondait à beaucoup de nécessités, l’enjeu est de la faire vivre davantage », a ainsi déclaré Éric de Moulins Beaufort, président de la Conférence des évêques de France (CEF). « On a une loi très bien faite, avec un seul défaut : les soins palliatifs ne sont pas assez développés. Mettons-les enfin en place partout et ensuite on verra », a indiqué le Grand rabbin de France Haïm Korsia, opposé à l’idée d’un monde où « tuer est un soin ».

« Dieu nous a donné la vie, c’est lui qui décide à quel moment il doit la reprendre », a fait part le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, estimant qu’il faut « renforcer cette chaleur humaine qui manque dans les hôpitaux, qui manque aux patients qui se retrouvent en tête-à-tête avec les médecins ». Quant au président de la Fédération protestante de France (FPF) Christian Krieger, il ne faudrait pas que « ce qui est un droit pour les uns devienne presque un devoir de partir pour les autres ».

« L’union sacrée des religions se fait au détriment des libertés individuelles »

Alors qu’Emmanuel Macron a promis aux responsables des cultes en janvier de les consulter avant la présentation de son projet de loi, l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD) s’est émue de voir les leaders des communautés musulmane, juive, catholique, protestante et bouddhiste tenir une conférence de presse commune « pour s’opposer à la loi de liberté en fin de vie que réclament les Français ».

« Notre société, en constante évolution, doit accompagner les aspirations légitimes de ses citoyens, notamment en ce qui concerne le droit de choisir sa fin de vie, qui ne sera jamais une obligation. La légalisation de l’aide active à mourir repose sur les principes fondamentaux de la France, que sont la liberté individuelle et la laïcité », estime-t-elle dans un communiqué, constatant « avec une certaine préoccupation » que « certaines religions cherchent à dicter leur morale au sein de la société ».

« Bien qu'elles puissent diverger sur de nombreux sujets, elles ont toujours su s'unir contre l’ouverture à de nouveaux droits, tels que l'interruption volontaire de grossesse et le mariage pour tous ; au détriment de la liberté individuelle », indique l’ADMD, pour qui « la légalisation d’une aide à mourir reflète la volonté d'une majorité de Françaises et de Français, soutenant une évolution législative en faveur d’une fin de vie libre et choisie ». L'ADMD appelle le président de la République à « écouter la volonté des Françaises et des Français et à agir en conséquence », jugeant que « l'avis des autorités religieuses ne doit pas repousser le projet aux calendes grecques ».

« On ne veut pas être entendus plus que les autres, mais pas moins non plus », a affirmé, pendant la conférence de presse, Haïm Korsia qui, à l'instar des autres responsables religieux, espère bien être écoutés sur ce dossier. Les responsables de culte étaient réunis, pour l’occasion, autour de l'anthropologue Laëtitia Atlani-Duault, qui a coordonné l’ouvrage Religions et fin de vie (Fayard). Paru en octobre 2023, le livre rassemble les témoignages de diverses voix religieuses autour de la fin de vie.

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Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par Rond LEDARON le 23/01/2024 19:24 | Alerter
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Il est normal que les religions s'opposent aux mises à mort, qu'elles soient intra utérine avec les avortements ou en supposées fin de vie.
Ce sont les adeptes de l'euthanasie (l'état nazi ?) qui sont illogiques dans la mesure ou ils sont aussi contre la peine de mort.
Allez comprendre quelque chose...

2.Posté par François CARMIGNOLA le 24/01/2024 17:18 | Alerter
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Le refus de l'euthanasie par les religions est motivée par l'interdit général de donner la mort (malgré Coran 9:5). Cet interdit est universel, et de principe et il est compréhensible que les morales religieuses s'y opposent et le fassent savoir, dans le cadre des discussions citoyennes donnant lieu à l'instauration de lois civiles.

Obliger des médecins à faillir à cet interdit est ainsi problématique et la question se pose d'ailleurs pour l'avortement lui-même: là est à mon sens le point sensible des lois de ce type.

3.Posté par Abdoulaye le 25/01/2024 20:22 | Alerter
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Franchement, il existe (pour une fois) une très bonne loi ,Leoneti/Claes, il suffit de bien l’appliquer, ce qui est fait dans la plupart des cas. Pour ma part un membre très proche de ma famille en a bénéficié et est mort paisiblement dans nos bras…Je ne comprends pas la nécessité de se lancer dans une loi sur l’euthanasie., sauf pour des raisons électorales, pour « faire moderne »…

4.Posté par Rond LEDARON le 25/01/2024 21:52 | Alerter
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@françois,
Ton bémol sur l'interdiction de donner la mort excepté ( Coran 9/5)est typique de ton strabisme convergent. N'as tu pas oublié le Livre de Josué dans la bible ? Ou bien Matthieu 10:34-36?
Quels sont les ressorts qui te poussent à nous exposé tes lacunes ?

5.Posté par François CARMIGNOLA le 26/01/2024 19:31 | Alerter
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@ledaron votre culture universelle est stimulante, mais semble ignorer la caractéristique principale du Coran, qui est qu'il s'agit de la parole éternelle et incréée de Dieu, et que l'injonction de 9:35, valable en tout temps et en tous lieux, ne peut guère être réformée, du moins en principe.
Que vous osiez comparer une telle autorité à des écrits disparates plus ou moins authentifiés me laisse penser que vous êtes peut-être un hérésiarque, ou qui sait, un apostat. Éclairez-nous sur la relativisation que vous faites personnellement de ces écrits.

6.Posté par François CARMIGNOLA le 26/01/2024 19:31 | Alerter
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@abdoulaye totalement d'accord avec vous.

7.Posté par Premier janvier le 05/02/2024 21:49 | Alerter
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François Je vous reprends sur les lieux et les temps.
Vous n'avez pas intégré qu'ils n'existent pas.
On dit un lieu et un temps pour des raisons pratiques. Afin de bien se faire comprendre.
Par exemple ce matin. Ou aujourd'hui. Ou à Nantes. A Paris.
Vous confondez, fusionnez; je comprends ce que dit l'autre, on me l'a appris, je sais ce que ça signifie avec il est un réel.
Vous confondez ils existent. Et c'est vrai qu'ils existent. Personne ne peut le nier. Puisque personne ne peut ignorer qu'il se trouve quelque part et que c'est vrai.
Seulement vous confondez; amalgamez un temps, un lieu avec le temps et le lieu.
Qui eux n'existent pas.
Le temps le seul. L'unique n'existe pas.
Même chose pour le lieu.
Si l'on dit de quelque chose qu'il existe il ne peut pas être deux choses en même temps. Ce qui le fait comprendre et tout simplement le fait d'avoir dit deux (le chiffre).
Vous avez dit les lieux et les temps.
Autrement dit partout, nulle part, dans un endroit et un seul et les deux en même temps.
Ce qui est une impossibilité.
Je ne suis pas musulman mais je suis d'accord avec le fait qu'ils ne puissent jamais être définis.
Ou bien alors le faire de la façon dont vous le faîtes.
Comme je le disais plus haut pour des raisons uniquement pratiques, se faire bien comprendre et donc en en disant soi même que l'on a jamais su soi même les définir.
Le faire de façon arbitraire je dis de mon temps et de mon lieu qu'ils sont le temps et le lieu. Autrement dire ne faire que dire je su...  

8.Posté par Premier janvier le 05/02/2024 21:53 | Alerter
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Pardon. ....devrais m'y trouver....

9.Posté par Premier janvier le 05/02/2024 22:17 | Alerter
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Euthanasie. Je suis condamné. je sais que je vais mourir.
Dans un mois je vais mourir.
Même pas. J'en ai marre de vivre tout simplement. Je ne le supporte plus.
Allo! La société! Aide moi.
Aide active à mourir, aide passive à mourir.
Ca part dans tous les sens, ça n'a ni queue ni tête. Perso je n'y comprends rien. Je ne valide pas.

10.Posté par Premier janvier le 05/02/2024 22:49 | Alerter
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François. Le temps et le lieu ne peuvent être que tous les temps et tous les lieux.
Seul le temps qui ne peut être que tous les temps existe. Même chose pour les lieux.
Par exemple, lorsque j'écris ce commentaire je ne peux pas en fractionner le début de la fin. Autrement il ne pourrait en rester qu'un seul mot ou même rien et là plus rien n'a de sens.
Pour cette raison je ne peux que me trouver dans un lieu et un temps. Du début à la fin de mon commentaire. Et donc jamais dans le lieu et le temps.
Qui eux ne peuvent que me dépasser. Me précéder et me succéder.

11.Posté par Rond ledaron le 21/02/2024 15:23 | Alerter
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@françois,
Ta compréhension oblique des versets coraniques dessert ton combat. Ton manque d'efficience altère tes objectifs. Dommage pour toi.


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