Points de vue

Réponse aux propos scandaleux d'Aung San Suu Kyi sur les musulmans en Birmanie

Rédigé par Collectif Halte au Massacre en Birmanie (HAMEB) | Vendredi 1 Novembre 2013 à 01:00

Le Collectif HAMEB se joint tout naturellement aux organisations Rohingyas, BROUK (Burmese Rohingya Organisation UK) et ARNO (Arakan Rohingya National Organization), dans leur condamnation unanime et ferme des propos irresponsables et inacceptables, qu'a tenu la leader de l'opposition birmane Aung San Suu Kyi, à l'égard de la communauté Musulmane , lors d'une interview sur la chaine britannique BBC, le 24 octobre 2013. Nous déplorons encore une fois la persistance néfaste et la posture dangereuse de la Prix Nobel de la Paix, dans sa justification infondée des crimes contre l'Humanité.



L'Organisation Rohingya Birmane au Royaume Uni (BROUK) et l'Organisation Nationale des Rohingyas d'Arakan (ARNO) condamnent fermement la leader de l'opposition birmane Daw Aung San Suu Kyi, pour ses propos inacceptables sur les musulmans dans une interview accordée à la BBC, le jeudi 24 octobre 2013.

Ses remarques sur la cohabitation pacifique des minorités musulmanes en Birmanie véhiculent beaucoup de préjugés fondés sur un patriotisme fanatique et sur l'islamophobie. Devant une situation d'injustice, de nettoyage ethnique et de génocide dont font l'objet les Rohingyas et les autres musulmans en Birmanie, elle a tenté de défendre l'extrémisme bouddhiste, disant que les bouddhistes en Birmanie étaient terrifiés par une « puissance musulmane mondiale », alors que la population musulmane de Birmanie, numériquement très petite et insignifiante, ne présente aucune menace de ce genre.

C'est un prétexte ou une raison imaginaire dans le but de dissimuler la vraie raison, surtout quand on sait que la Birmanie est un pays à majorité bouddhiste, où les Rohingyas ont été rendus apatrides privés des libertés fondamentales.

En dépit des demandes répétées, Suu Kyi a toujours refusé de visiter les zones habitées par les Rohingyas, où des organisations crédibles comme Human Rights Watch (HRW) avait mis en évidence l'existence de fosses communes en Arakan. Des experts en droit international, après avoir examiné toutes les preuves, ont conclu qu'un nettoyage ethnique et des crimes contre l'humanité ont été commis contre la population rohingya. Pourtant, elle refuse d'accepter et de condamner ces crimes internationaux.

Elle reste indifférente à l'extermination en cours des Rohingyas ou des musulmans, le grand désastre humanitaire auquel sont confrontés les Rohingyas, dans leurs camps de déplacés aux conditions de vie sordides et leurs villages assiégés et subissant une situation semblable à la ségrégation et à l'apartheid, une détresse permanente et un dilemme touchant environ 1,5 millions membres de la diaspora rohingya et de boat-people dans le monde entier. Elle essaie de duper la communauté internationale en disant qu'« un certain nombre de bouddhistes avaient quitté le pays durant l'ère de la dictature ». Sa remarque est complètement hors de propos.

Une indifférence coupable

Il est très inquiétant que des prédicateurs célèbres pour leur incitation à la haine anti-musulmane vont être encouragés par ses mots. Non seulement, elle est en train de pousser l'humanité vers un antagonisme interreligieux, mais également de réduire les possibilités de paix, de tolérance et de coexistence mutuelle entre les différentes communautés et groupes ethniques et religieux du pays.

Cependant, sa position ne reflète pas celle de la population majoritaire, car l'histoire nous apprend que les musulmans et les bouddhistes ont toujours cohabité, côte à côte paisiblement, depuis des siècles, en Birmanie.

Il est regrettable que le gouvernement de Thein Sein rejette et persécute les Rohingyas et d'autres musulmans, tandis que certains partis politiques et dirigeants influents de l'opposition sont des spectateurs apathiques, applaudissant les oppresseurs.

Compte tenu des circonstances, nous exhortons instamment l'ONU à profiter de l'occasion pour inclure dans la résolution de l'Assemblée Générale des Nations Unies sur la Birmanie, qu'ils sont en train d'élaborer, la mise en place d'une commission d'enquête de l'ONU sur ces crimes. Cela pourrait établir la vérité et aboutir à des recommandations d'action dans l'intérêt de la paix et la sécurité.

Par ailleurs, il est important de préciser que l'Islam prône la paix, l'amour et l'harmonie et dénonce toute forme de violence injuste ; et nous attirons l'attention de Daw Aung San Suu Kyi et de tous les dirigeants birmans sur les aspects positifs et constructifs de l'Islam, ses enseignements pacifiques, sa philosophie philanthropique et son orientation.