Bien-être

Les ingrédients islamiques pour un bonheur parfait

Rédigé par Maria Magassa-Konaté | Mercredi 24 Avril 2013 à 00:00

Chacun aspire au bonheur. Mais dans un climat de morosité générale, en France, le chemin vers cet idéal universel n’est pas forcément simple. En mars, une étude de l’INSEE révélait que le pessimisme des Français vis-à-vis de leur avenir était en net recul. Et s’il existait quelques recettes pour accéder au bonheur ? Lors de la Rencontre annuelle des musulmans de France (RAMF), au Bourget, qui s’est tenue du 29 mars au 1er avril, quelques pistes ont été délivrées aux visiteurs. Un bol d’air frais pour de nombreux musulmans, dont beaucoup se complaisent parfois dans le pessimisme.



L’espace Famille, inauguré cette année à la Rencontre annuelle des musulmans de France (RAMF), a permis d’aborder des sujets enrichissants pour la vie des familles musulmanes. L’accent y a notamment été mis sur le bonheur : quête universelle de tout un chacun.

Lors d’une conférence intitulée « Le bonheur sans limites », Adel Al Zayed, un psychiatre chef de clinique koweitien, est venu prescrire ses recommandations pour atteindre le bonheur sur Terre sans oublier l’au-delà, auquel croient les fidèles. Le tout avec le sourire, un acte simple qui rapporte des hassanat (des bonnes actions) aux croyants sans efforts, selon la tradition prophétique.

Equilibrer sa vie

Pour être heureux, « la chose la plus importante, c’est l’équilibre », indique Adel Al Zayed. « Il faut reposer l’âme. Prendre du temps pour ses hobbies », explique le psychiatre, en citant le Prophète Muhammad, qui encourageait la pratique du tir à l’arc. Il met en garde ceux qui souhaiteraient se concentrer uniquement sur les exercices spirituels envers Dieu. « Il faut avoir une vie sociale, faire du sport, équilibrer tout cela », insiste-t-il.

Mais encore faut-il pouvoir répartir toutes ses activités pour équilibrer au mieux sa vie. Depuis sa rencontre avec un grand docteur en sciences religieuses, qui lui a conseillé de mettre par écrit ce qu’il souhaiterait que sa femme, sa famille, ses amis et ses collègues disent de lui à sa mort, M. Al Zayed œuvre pour satisfaire son entourage. Sa vie est dirigée vers des objectifs clairs et définis, qu’ils s’attachent à réaliser et constituent son « pass » vers le bonheur.

Tout cela peut paraître rigide… Mais « la science a démontré que les personnes qui savent gérer leurs émotions sont les plus heureuses », fait savoir Linda Bendjafer, une psychologue qui a proposé une table ronde sur le thème « La femme la plus heureuse au monde » après la conférence du psychiatre koweitien.

Adopter une pensée positive

Selon Linda Bendjafer, qui reçoit des enfants et leurs parents dans son cabinet, il est important pour les mères de prendre soin d’elles, car de leur état moral dépend celui de leur progéniture. « Si la maman va bien, l’enfant aussi. Tant que la maman n’est pas épanouie, l’enfant ne peut pas l’être. Souvent, je travaille avec les parents et cela aide les enfants à aller mieux », explique-t-elle. Mais « à condition d’être dans la communication, de laisser l’enfant parler. Il ne faut pas être dans le déni », argue-t-elle.

Malheureusement, Mme Bendjafer constate que dans la communauté musulmane, les non-dits sont le lot quotidien. « Nous sommes une communauté de l’implicite ». Pourtant « il faut verbaliser. L’être humain a besoin d’explicitations. Expliquer les choses. Un mot peut éveiller l’épanouissement comme le détruire », assure-t-elle.

La communauté est dans la négativité, estime-t-elle également. Ainsi, trop souvent, durant ses consultations, les parents ne vont que dénigrer leurs enfants au lieu de commencer par les valoriser. Il faut parvenir à se remettre en question et à positiver. « Soyez positif dès le matin », lance la psychologue.

La prière contre la dépression

La vision de l’islam face aux épreuves de la vie se veut par ailleurs constructive, nous dit-elle. « Les épreuves sont des bienfaits de Dieu, qui n’éprouve que celui qu'Il aime. Elles sont là uniquement pour vous faire montrer quelque chose. On finit par s’en sortir. Après chaque difficulté vient la facilité », rappelle-t-elle. « La vie est un combat mais la religion est une arme », ajoute Mme Bendjafer.

En France, la consommation d’antidépresseurs reste l’une des plus élevées du monde. L’an dernier, une étude scientifique réalisée aux Etats-Unis a démontré que la baisse d’utilisation d’antidépresseurs par des patients avaient pu être réalisée après que ces derniers eurent subi une séance d’hypnose de 25 minutes par jour. « Une dose qui correspond aux cinq prières quotidiennes » obligatoires pour les musulmans, fait remarquer la psychologue. « D’autres études ont montré que les gens les plus heureux étaient des personnes ayant un objectif dans la vie », insiste-t-elle.

Equilibrer sa vie, voir la vie du bon côté, accepter les épreuves de la vie : finalement, le bonheur est à portée de main.