Bien-être

Et si on mangeait Veggie un jour par semaine pour changer le monde ?

Rédigé par Assata Doumbia et Fatima Oulhadj | Mardi 10 Novembre 2015 à 12:39



Notre siècle connaît de nombreux bouleversements à différents niveaux : inégalités de répartition des ressources inhérentes à l’homme (famine vs surconsommation), développement de maladies chroniques et métaboliques (maladies cardiovasculaires, obésité, diabète…) ou encore les changements climatiques (réchauffement climatique, fonte des glaciers…).

L’islam nous enseigne de consommer avec raison et modération, de préserver notre environnement, de partager, d’agir avec justice et équité… et bien d’autres nobles valeurs morales. Les musulman-e-s ne sont pas sans savoir que toutes les ressources naturelles mises à leur disposition par la miséricorde de Dieu ne sont pas inépuisables et que la Nature, les animaux, la faune, la flore ont également des droits.

L’initiative du Meat Free Monday a été lancée en 2009 en Angleterre, chez nos voisins belges c’est le jeudi veggie (Donderdag Veggiedag). En France, la mairie du 2e arrondissement de Paris a mis en place le mardi veggie. Le principe est simple : manger végétarien (exclure toutes chairs animales) un jour par semaine.

Pourquoi cette démarche et pour quel impact ?

• Pour suivre le modèle prophétique

Le Prophète Muhammad ‒ paix et bénédictions sur lui ‒ et ses compagnons mangeaient peu de viande. Ils n’en mangeaient que lors d’invitations ou certaines occasions et n’en abusaient pas.

• Pour une meilleure nutrition et pour préserver sa santé

La consommation excessive de viande rouge est un facteur de risque du cancer du colon. L’alimentation végétarienne (lorsqu’elle est correctement équilibrée) a des bienfaits sur la santé.

Manger végétarien un jour dans la semaine est également une occasion d’augmenter sa consommation de végétaux (légumes, fruits, légumes secs…) et du coup d’améliorer ses apports en fibres, en vitamines, en minéraux et en antioxydants. Il est reconnu que le fait d’augmenter sa consommation de fibres permet de se protéger de nombreuses maladies (maladies cardiovasculaires, surpoids, certains cancers…).

C’est aussi une occasion de découvrir d’autres plats, d’élargir sa palette d’aliments et ainsi de varier de ses habitudes.

A savoir : l’association des différentes protéines végétales (céréales et légumineuses) permet d’assurer un bon apport protéique.

• Pour une meilleure répartition mondiale des ressources naturelles

Pendant que nous mangeons de la viande à chaque repas, d’autres ne mangent même pas un repas. L’élevage utilise 40 % des céréales produites dans le monde, mais fournit au final beaucoup moins de nourriture qu’elle n’en absorbe.

Pour produire 1 kilo de viande bovine, 7 à 10 kilos de blé sont nécessaires ! Il y a dès lors moins de céréales disponibles pour les êtres humains, ce qui se traduit par une augmentation de prix des céréales. La demande en viande à l’échelle mondiale ne faisant que d’augmenter.

En 2010, la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) estimait que 925 millions de personnes étaient sous-alimentées dans le monde, soit davantage que la population de toute l’Europe. La malnutrition (dont souffre 1 enfant sur 3 dans certains pays) accroît la mortalité ainsi que la vulnérabilité aux maladies et aux handicaps.

Cette situation, qui ne cesse de s’aggraver, relève de causes multiples. L’emprise de l’élevage sur des ressources naturelles limitées est sans doute l’une d’entre elles. En 2013, la FAO a affirmé qu’il était nécessaire de réduire de moitié la consommation de viande en Europe et en Amérique du Nord, afin de pouvoir répondre aux besoins de la population.

• Pour préserver l’environnement

Le mode d’élevage intensif est un des principaux contributeurs d’émission de gaz à effet de serre et participe au phénomène de la déforestation.

Des quantités excessives d’eau sont utilisées pour produire de la viande. Pour produire 1 kg de bœuf, il faut 15 500 litres d’eau !

La biodiversité est menacée par ce mode d’élevage puisque qu’une grande majorité des animaux sont nourris à partir de soja génétiquement modifiés. La production intensive de ce soja génétiquement modifié et l’utilisation massive de pesticides menacent directement la biodiversité et entraînent une contamination des eaux et des sols. De plus, le bien-être animal n’est généralement pas respecté en élevage intensif.

Préserver l’environnement, c est aussi préserver la Création de Dieu – loué soit-il.

Pour toutes ces raisons, nous invitons la communauté musulmane au Mardi Veggie !
Un seul jour par semaine pour changer le monde !


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Assata Doumbia et Fatima Oulhadj, diététiciennes-nutritionnistes
Page Facebook : Pour un Ramadan diététique