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Points de vue

Les oreilles et la queue de la burqa… Olé !

Par Amara Bamba

Rédigé par Amara Bamba | Mardi 18 Mai 2010 à 12:33

           

La corrida politique à la burqa tire vers sa fin en France. La fête fut belle. Le public est ravi. On n’attend plus que le matador, dans l’hémicycle, pour porter le coup fatal à la bête. Il était temps. Car dans cette corrida républicaine, comme dans toute bonne corrida, il aura fallu respecter les trois tercios si chers aux aficionados.



Les oreilles et la queue de la burqa… Olé !
Dans l’arène, ce sont les picadores qui, drapés dans leurs beaux habits, ouvrent les réjouissances. Leur chorégraphie a pour but d’épuiser le taureau. La mise à mort de la burqa a ses picadores aussi. Sous couvert de journalisme, travestis en agents de l’État, depuis l’estrade d’une salle de classe ou même au cœur du Parlement, les picadores de la burqa ont varié les pas de danse autour du musulman de France.

Esprits bâtards de la République qui se croient sortis des cuisses de Jupiter, donneurs de leçons à la petite semaine, le verbe haut, l’encre acide, ils ont fait de la haine du musulman leur filon éditorial, leur trésor de guerre électoral.

Qu’ils s’appellent Claude Imbert, Sylvain Gouguenheim, Robert Redeker, Caroline Fourest ou Marine Le Pen, ils sont « un peu islamophobes », islamophobes refoulés ou islamophobes tout court. Ils sont nombreux ces républicains facilitateurs de la peur déraisonnable, prélude à la haine actuelle contre une catégorie de citoyens en raison de leurs convictions religieuses.

À la loi antifoulard de 2004, ils se sont fait la main. Le spectacle fut beau ! Faites donc entrer la burqa et que le ravissement continue… Olé !

Une fois la burqa ensanglantée vient le tercio des banderilles. L’usage veut trois paires de banderilles plantées sur le garrot de la burqa.
La proposition de loi n° 1080, du 22 juillet 2008, fut la première paire signée Françoise Hostalier, députée UMP du Nord. Les deux banderilles suivantes sont dans la proposition de loi n° 1121, du 23 septembre 2008 − elle est de Jacques Myard (UMP, Yvelines) −, suivie de celle d'André Gérin avec sa résolution 1725. Un brave type, ce Gérin. Élu communiste pour combattre le sarkozysme, le voilà en première ligne au service du sarkozisme. Prenons garde : le sarkozisme n’est pas le sarkozysme.

Cette mission Gérin… mais enfin ! Une piètre pitrerie populiste aux frais du contribuable. « La burqa ne fait pas partie de l’islam», dit une fatwa du mufti Sarkozy avant de conclure que « la burqa n’est pas la bienvenue sur le sol de la République ». L’affaire était donc pliée.

Pourquoi donc une mission Gérin ? Cette hystérie médiatique pour quoi faire d’autre, sinon préparer les mentalités à une loi idéologique visant une catégorie de citoyens en raison de ses opinions religieuses ?

Maintenant que M. Gérin a rafistolé son rapport, la foule est debout ! Olé ! Que le matador enfonce la putila dans la chair pour trancher les nerfs ! Elle est épuisée la bête, polygame, fraudeuse aux allocs puisqu’elle prend une prune au volant. Pas logique ni légal ? Qu’importe ! Le spectacle l’exige, donc la République suivra les courbes de la haine islamophobe.

Que le matador fasse son boulot ; et du Conseil d’Etat, il recevra une oreille puis l’autre avec la queue de la burqa en prime. Entre nous, reconnaissons-le, il les aura bien méritées. Il aura mérité la sortie de l’arène a hombros sur les épaules des électeurs du Front national. Olé !







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