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Religions

Le Conseil national des imams du CFCM rejeté par le Conseil des mosquées du Rhône

Rédigé par | Vendredi 27 Novembre 2020 à 14:55

           

Le principe de la création du Conseil national des imams par le Conseil français du culte musulman (CFCM) n'en finit pas de susciter des réactions d'hostilité. Pour le Conseil des mosquées du Rhône dont la Grande Mosquée de Lyon fait partie, l'initiative ne fait que « renforcer le désintérêt » des musulmans de France à l’égard d'un CFCM « imposé par le haut et qui ne dispose d’aucune légitimité ni d’aucun mandat de la base ».



Le Conseil national des imams du CFCM rejeté par le Conseil des mosquées du Rhône
L’annonce par le Conseil français du culte musulman (CFCM) de la création prochaine d'un Conseil national des imams (CNI) provoque une franche hostilité parmi de nombreux responsables religieux en France, au point de provoquer, entre autres réactions, la démission de Mohamed Bajrafil de sa charge d’imam. C’est au tour du Conseil des mosquées du Rhône (CMR) de se prononcer contre cette initiative.

« Lors de son discours aux Mureaux, le président de la République a affirmé qu’une réforme du CFCM était nécessaire pour assumer ses responsabilités et s'acquitter de ses missions. Cette annonce laissait espérer une réflexion poussée aboutissant à une réorganisation du CFCM et à une réévaluation des structures qui le compose. Malheureusement, nos espoirs se sont écroulés le 4 novembre dernier lorsque nous avons appris, contre toute attente et à la surprise générale, la création d’un Conseil national des imams », a déclaré, jeudi 26 novembre, son président Kamel Kabtane, recteur de la Grande Mosquée de Lyon et opposant de longue date au CFCM.

Cette décision, « prise dans la précipitation par les présidents des fédérations musulmanes, nous rappelle curieusement les méthodes utilisées et surtout les erreurs commises en 2003 lors de la création du CFCM et sa réforme en 2013, et dont nous payons aujourd'hui très chèrement les conséquences », indique l’instance, pour qui la création du CNI ne fera « que renforcer le désintérêt que les musulmans de France cultivent depuis 2003 à l’égard d’une structure (le CFCM) imposée par le haut et qui ne dispose d’aucune légitimité ni d’aucun mandat de la base ».

Un appel à « une véritable évolution des consciences et des mentalités »

Le CMR, « très dubitatif » quant à la mise en place du CNI, « émet des réserves sérieuses quant à son efficacité, sa pérennité, sa dépendance vis-à-vis des pays étrangers et l’adhésion de la base à ce projet qui nécessite beaucoup de temps et de concertation ». L’organe, qui a lui-même créé en 2018 le Conseil théologique des imams du Rhône (CTIR), rappelle qu’une organisation de l’islam au niveau des départements « serait plus à même d’apporter des réponses appropriées et durables aux défis d'aujourd'hui et aux attentes du président de la République ».

« C’est pourquoi, le CMR appelle à une véritable évolution des consciences et des mentalités, qui consiste à faire de la représentation du culte musulman, une organisation claire, démocratique, débarrassée de toute ingérence et qui œuvre au seul service de la communauté musulmane », conclut le CMR.

Lire aussi :
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Réagissez ! A vous la parole.

1.Posté par Rime le 27/11/2020 18:13 | Alerter
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Une position de sagesse. Sera-t-elle entendue par les gens cooptés composant un Cfcm qui a failli et qui devrait se retirer ?
On a déjà perdu trop de temps. D’autant plus qu’il existe une islamophibie galopante que le Cfcm n’a pas su ni éviter ni stopper mettant tout le monde dans l’embarras. Aussi bien la communauté musulmane que les autorités dont le chef de l’Etat.

2.Posté par francois.carmignola@gmx.com le 27/11/2020 19:01 | Alerter
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Labelliser les imams (quasiment au nom de l'Etat, et à sa demande) est évidemment une chimère, une impossibilité, voire une absurdité: par définition, ce sont les imams animateurs de leur mosquées qui sont chargés de représenter l'islam auprès de l'Etat dans une structure qui ne peut pas, sans se déconsidérer agir sur ordre...

Le CFCM dans son principe, et quelque soit les péripéties qui accompagnent son histoire, est une instance indépendante et destinée à être représentative. Qu'elle le soit !

Et si l'Etat estime que certains imams, nommés par des puissances étrangères, agissent contre l'intérêt du pays, qu'il les expulse ! Se défausser tout en intervenant symboliquement est une ignominie.
Le CFCM doit abandonner la mauvaise idée qu'est le CNI.

3.Posté par Premier Janvier le 28/11/2020 22:24 | Alerter
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Hop hop hop François.
Vous faites du cfcm et d'un choix de puissances étrangères un prolongement de l'Etat qui doit être condamné tout en disant de l'Etat qu'il doit choisir les puissances étrangères. C'est contradictoire.

4.Posté par francois.carmignola@gmx.com le 29/11/2020 20:29 | Alerter
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Non je ne pense pas me contredire. Le CFCM a pour mérite de laisser aux musulmans la responsabilité de la représentation de l'islam auprès de l'Etat français, cela au nom de la laïcité qui impose à l'Etat de ne pas se mêler de religion tout en reconnaissant et en respectant l'existence.
Imposer aux musulmans français de filtrer la pureté ou l'étrangeté de leur imams c'est violer cette neutralité. Cela au nom d'une volonté de bien faire et qui voudrait "améliorer" l'islam pour le retenir sur ses "mauvais penchants".

Hélas cela est une immixtion dans ce qui ressort du libre choix des musulmans et un refus de prendre ses responsabilités.
Si l'Etat considère que certains religieux se conduisent mal, il doit assumer sa puissance et agir en conséquence au nom d'un principe d'autorité que tout citoyen peut et doit admettre. Il n'a pas à se défausser sur des responsables cultuels qui ne sont pas plus chargés de faire la police que l'Etat n'est chargé de faire la théologie. Chacun son rôle.


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