Une délégation d'Ensemble avec Marie emmenée par Gérard Testard (assis, au centre) à la rencontre avec le pape François en mars 2022. © Diocèse de Créteil
L'avis de Saphirnews
Dans le champ des rencontres interreligieuses, Gérard Testard est une personnalité catholique reconnue pour son engagement dans le dialogue islamo-chrétien à travers le mouvement Ensemble avec Marie, initié par l’association Efesia qu’il préside depuis ses débuts en 2014. Il avait alors 57 ans et une vie bien remplie qu’il raconte aujourd’hui dans une autobiographie, un témoignage qu'il voit utile à d'autres, « non pas parce (qu'il) serait un être exceptionnel loin de là. Mais parce (qu'il) a traversé des moments d'exception où Dieu se faisait tangible ».
Issu d'un milieu paysan, élevé dans la foi chrétienne, Gérard Testard grandit dans une fratrie de huit enfants, dans des conditions de vie très précaires desquels il n'a pas été évident de s'extirper. Trois décennies plus tard, « je suis devenu enseignant, directeur d'un centre de formations, fondateur et président d'un syndicat dans ma branche professionnelle, président d'un club de football (…). Toutes ces responsabilités m'ont fait franchir des seuils de socialisation ». C’est passé le cap de la trentaine qu’il vit une « seconde conversion » : il décide de tout quitter pour Dieu, pour renforcer le lien nouveau qui s'établissait avec le Divin, raconte-t-il.
Il s’engage dans les années 1980 à la Fondation pour un monde nouveau (rebaptisé Fondacio en 2004), un mouvement catholique inspiré du Renouveau charismatique, connu pour ses groupes de prière. Il y gravit les échelons jusqu'à en être président en 1987. Mais les révélations, dans les années 1990, d’abus sexuels commis par le fondateur Jean-Michel Rousseau secoueront durablement le mouvement. Une telle crise aurait pu enterrer Fondacio. S'ensuivront des années de reconstruction au prix de moult efforts engagés par Gérard Testard et son équipe, auréolés d’une certaine façon par l’obtention des statuts canoniques de droit pontifical en 2008.
Issu d'un milieu paysan, élevé dans la foi chrétienne, Gérard Testard grandit dans une fratrie de huit enfants, dans des conditions de vie très précaires desquels il n'a pas été évident de s'extirper. Trois décennies plus tard, « je suis devenu enseignant, directeur d'un centre de formations, fondateur et président d'un syndicat dans ma branche professionnelle, président d'un club de football (…). Toutes ces responsabilités m'ont fait franchir des seuils de socialisation ». C’est passé le cap de la trentaine qu’il vit une « seconde conversion » : il décide de tout quitter pour Dieu, pour renforcer le lien nouveau qui s'établissait avec le Divin, raconte-t-il.
Il s’engage dans les années 1980 à la Fondation pour un monde nouveau (rebaptisé Fondacio en 2004), un mouvement catholique inspiré du Renouveau charismatique, connu pour ses groupes de prière. Il y gravit les échelons jusqu'à en être président en 1987. Mais les révélations, dans les années 1990, d’abus sexuels commis par le fondateur Jean-Michel Rousseau secoueront durablement le mouvement. Une telle crise aurait pu enterrer Fondacio. S'ensuivront des années de reconstruction au prix de moult efforts engagés par Gérard Testard et son équipe, auréolés d’une certaine façon par l’obtention des statuts canoniques de droit pontifical en 2008.
D’un chemin à un autre
Son engagement ecclésial, aux côtés de son épouse et indéfectible soutien, est intense. Mais au bout, la rupture avec Fondacio est brutale. Au renouvellement de l'équipe dirigeante en 2008, il est brusquement écarté avec des « anciens » qui étaient engagés depuis de longues années au service du mouvement. Le constat est amer : « Tout m'a été retiré au sein de Fondacio et mon engagement à vie mis aux oubliettes. Pendant 17 ans, je me suis donné à plein, et souvent au-delà du raisonnable. Intellectuellement, je sais que ce n'est pas en pure perte, mais intérieurement, c'est extrêmement difficile. »
Mais, et c'est le fil rouge de son parcours singulier, « Dieu ne reprend pas ses dons. Ou s'il les reprend, c'est pour donner l'occasion de les multiplier ». Alors quand « une porte se ferme, une autre s'ouvre ». Avec Efesia, Gérard Testard trouve une nouvelle manière de vivre sa foi et de matérialiser la fraternité, en mettant en pratique le commandement divin « Aimez-vous les uns les autres ». Avec les musulmans, et au nom de Marie, une série de rencontres sont initiées, avec succès depuis 2015.
La démarche n’est pas toujours bien comprise : elle trouve l'opposition des catholiques identitaires avec qui Efesia inscrit malgré tout le dialogue avec cette frange comme une mission. Car, écrit-il, « si on ne travaille pas en amont, les conflits, les colères, les fragmentations, les "archipallisations", pour aller au-delà et créer du commun, on risque de disparaître tous ensemble, corps et bien. (…) La culture de la rencontre est le socle commun qui aujourd'hui nous est le plus nécessaire ».
De l’histoire de ce « simple laïc qui a cru à son sacerdoce de laïc et a agi en conséquence », il en retient que « rien n'est jamais perdu - mieux ! c'est la plupart du temps au cœur de la difficulté, de la détresse, du non-sens, voire de l'absurde, qu'il m'a été donné de repartir et de donner le meilleur de moi-même ». Une expérience de vie inspirante pour tous les croyants dans leur diversité.
Mais, et c'est le fil rouge de son parcours singulier, « Dieu ne reprend pas ses dons. Ou s'il les reprend, c'est pour donner l'occasion de les multiplier ». Alors quand « une porte se ferme, une autre s'ouvre ». Avec Efesia, Gérard Testard trouve une nouvelle manière de vivre sa foi et de matérialiser la fraternité, en mettant en pratique le commandement divin « Aimez-vous les uns les autres ». Avec les musulmans, et au nom de Marie, une série de rencontres sont initiées, avec succès depuis 2015.
La démarche n’est pas toujours bien comprise : elle trouve l'opposition des catholiques identitaires avec qui Efesia inscrit malgré tout le dialogue avec cette frange comme une mission. Car, écrit-il, « si on ne travaille pas en amont, les conflits, les colères, les fragmentations, les "archipallisations", pour aller au-delà et créer du commun, on risque de disparaître tous ensemble, corps et bien. (…) La culture de la rencontre est le socle commun qui aujourd'hui nous est le plus nécessaire ».
De l’histoire de ce « simple laïc qui a cru à son sacerdoce de laïc et a agi en conséquence », il en retient que « rien n'est jamais perdu - mieux ! c'est la plupart du temps au cœur de la difficulté, de la détresse, du non-sens, voire de l'absurde, qu'il m'a été donné de repartir et de donner le meilleur de moi-même ». Une expérience de vie inspirante pour tous les croyants dans leur diversité.
Présentation de l'éditeur
« Ma vie a été marquée par des ruptures sociales, culturelles, spirituelles, ecclésiales… Elles ont été douloureuses, exigeantes. Mais aussi source d'un don plus grand, d'une renaissance plus vive, d'une joie plus pleine. L'excellence consiste à “ faire bien ” avec le peu que l'on a. Et même avec ce qui vient à manquer ! Cela demande une forme d'attention spirituelle, alliée à un travail de compréhension des situations, afin de se tenir à la jointure des enjeux du monde. Rien n'est jamais perdu, rien. “ Dieu ne reprend pas ce qu'il a donné et ne change pas d'idée à l'égard de ceux qu'il a appelés ” (Rm 11,29). Oui, Dieu ne reprend pas ses dons. Ou s'il les reprend, c'est pour donner l'occasion de les multiplier ! »
À travers le récit de son engagement comme laïc et la longue traversée de la crise d'un mouvement chrétien, Fondacio, Gérard Testard aborde des questions fondamentales pour la vie des chrétiens et de toute l'Église : le sens du discernement, la docilité à l'Esprit, la place des laïcs et la prise en compte des charismes de chacun, la bonne gouvernance… L'auteur montre qu'il est possible de repartir lorsque tout paraît défait et que l'on se heurte à l'expérience du non-sens. En même temps, c'est toute une génération qu'il fait revivre sous nos yeux, avec son enthousiasme, ses erreurs, ses espérances.
À travers le récit de son engagement comme laïc et la longue traversée de la crise d'un mouvement chrétien, Fondacio, Gérard Testard aborde des questions fondamentales pour la vie des chrétiens et de toute l'Église : le sens du discernement, la docilité à l'Esprit, la place des laïcs et la prise en compte des charismes de chacun, la bonne gouvernance… L'auteur montre qu'il est possible de repartir lorsque tout paraît défait et que l'on se heurte à l'expérience du non-sens. En même temps, c'est toute une génération qu'il fait revivre sous nos yeux, avec son enthousiasme, ses erreurs, ses espérances.
L'auteur
Gérard Testard a été président de Fondacio de 1987 à 2008. Il est l'initiateur d'Efesia, association qui promeut la culture de la rencontre entre chrétiens et musulmans autour de la figure de Marie et l'engagement humanitaire.
Gérard Testard, Dieu ne reprend pas ses dons. Itinéraire d'un chrétien pour le monde, Nouvelle Cité, février 2024, 272 pages, 17,90 €
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