Religions

Mille ans après la mort d’Al-Sulami, l’héritage de l’historien du soufisme et maître spirituel en lumière

Rédigé par | Vendredi 31 Décembre 2021 à 13:55

Qui est Abu ‘Abd Al-Rahman Al-Sulami ? A l’occasion du millénaire de sa mort survenue en 1021, et alors qu’un colloque international a été consacré à cette grande figure du soufisme en décembre 2021 par le Centre d'études et de recherche Moyen-Orient, Méditerranée (CERMOM) rattaché à l’Inalco de Paris, Jean Abd-al-Wadoud Gouraud, traducteur des « Quarante hadiths sur le soufisme » dont l’auteur n’est autre qu’Al-Sulami, nous éclaire sur la vie et l’œuvre de celui qui est considéré comme le premier historien de la mystique musulmane. Bien que méconnu même des musulmans, il a laissé un héritage intellectuel et spirituel conséquent ici mis en lumière.




Saphirnews : Mille ans après sa mort, quel héritage a laissé Al-Sulami derrière lui ?

Jean Abd-al-Wadoud Gouraud : Si vous le permettez, j’aimerais dire tout d’abord quelques mots sur la vie et la formation du cheikh Al-Sulami. Imam, jurisconsulte, traditionniste, exégète, ascète, soufi, Abu ‘Abd Al-Rahman Al-Sulami est reconnu comme un des grands maîtres et saints de l’islam.

Né en 936 à Nichapour, dans la région du Khorassan en Iran, Al-Sulami était issu d’une famille d’illustres savants de sorte qu’il eut le privilège de baigner dès son enfance dans une atmosphère studieuse et religieuse, marquée par un enseignement islamique classique et par le soufisme authentique. Sa formation doctrinale et son éducation traditionnelle commencèrent auprès de son grand-père maternel, ‘Amr fils de Nujayd Al-Sulami, un des plus grands théologiens de son temps dont il choisira d’adopter le nom d’origine (nisba) Al-Sulami, en signe de reconnaissance de cette filiation à la fois génétique et intellectuelle.

Al-Sulami fut l’élève de savants éminents de son époque. Savant polyvalent et maître spirituel, Al-Sulami accompagnera à son tour la formation de nombreux étudiants et disciples, parmi lesquels figurent certains noms prestigieux : le juriste Abû Ishaq de Chiraz (m. 1083) ; le théologien Al-Juwayni, le père d’Abu al-Ma‘ali Al-Juwayni, lui-même maître du célèbre Al-Ghazali ; le théologien et savant du hadith Al-Bayhaqi (m. 1066) ; le soufi ‘Abd al-Karim al-Qushayri (m. 1072-73), auteur de la célèbre Risâla fî al-tasawwuf (Épître sur le soufisme).

Al-Sulami passa sa vie à enseigner et à écrire aussi bien sur la dimension exotérique de l’islam (théologie et jurisprudence) que sur sa dimension ésotérique (tasawwuf). Bien qu’il fût un savant accompli dans toutes les branches du savoir islamique, c’est surtout en tant que soufi qu’Al-Sulami acquit sa renommée, son nom continuant, jusqu’à nos jours, d’être associé au tasawwuf.

On peut dire qu’Al-Sulami joua le rôle de témoin mais aussi de collecteur, de récepteur et de transmetteur de l’héritage doctrinal et spirituel du soufisme originel qui était déjà bien élaboré à l’époque classique. Son travail influença des générations de maîtres et de savants après lui. Il fut poursuivi et enrichi par ses étudiants, dont Al-Qushayri et, après lui, ‘Ali al-Hujwiri, son élève, auteur du manuel classique sur le soufisme, en persan, Kashf al-mahjûb. Ces deux auteurs se sont largement appuyés sur les ouvrages d’Al-Sulami, et leurs écrits sont devenus des œuvres de référence de la littérature soufie.

Plus tard, l’imam Al-Ghazali (m. 1111) et l’imam Al- Suhrawardi (m. 1234), figures majeures de la théologie et de la mystique islamiques, puiseront à leur tour dans ces premiers textes pour offrir des synthèses doctrinales qui achèveront de rendre au soufisme toute la place qui lui revient au sein du patrimoine intellectuel et spirituel de l’islam. Que Dieu soit satisfait de tous ces maîtres et permette aux musulmans de continuer à tirer profit de leurs enseignements !

Al-Sulami est reconnu en particulier comme le premier historien de la mystique musulmane, de l’histoire des « gens du banc » (ahl al-suffa), véritables initiateurs et précurseurs de la voie du tasawwuf, aux biographies des saints soufis et des saintes soufies à partir des premières générations, en passant par la voie des « hommes du blâme ». Les maîtres des époques ultérieures ont continué de s’inspirer des œuvres d’Al-Sulami et de lui rendre hommage.

Comment expliquez-vous qu’il soit une figure si méconnue de la grande histoire de l’islam ?

Jean Abd-al-Wadoud Gouraud : Nombreux sont les maîtres et les savants musulmans, anciens ou contemporains, qui demeurent peu connus du grand public, ou connus surtout au sein des cercles restreints de disciples ou des spécialistes. Pour autant, leur vie, leurs enseignements, qu’ils soient écrits ou non, n’en continuent pas moins de servir de référence pour la communauté des croyants. Plus que la célébrité personnelle, ce qui compte et perdure réellement, ce sont l’influence spirituelle, la postérité intellectuelle, l’exemple et le sacrifice de soi au service de la communauté, dans la transmission du patrimoine de la science sacrée et profitable, qui se perpétuent et portent leurs fruits à travers les générations.

Al-Sulami appartenait à une lignée initiatique de maîtres soufis illustres et « orthodoxes » tenus en haute considération par la majorité des théologiens et des juristes musulmans, et auxquels se rattachent la plupart des ordres contemplatifs musulmans d’aujourd’hui. C’est ce qui explique la reconnaissance dont Al-Sulami et ses écrits continuent de jouir auprès des savants et de la communauté musulmane en général.

Al-Sulami eut le privilège de rencontrer et d’apprendre auprès de nombreux maîtres spirituels et mystiques provenant de presque toutes les régions du monde musulman. Ces sources multiples influencèrent certainement la manière dont il comprenait et pratiquait le tasawwuf, dans la mesure où elles élargirent sa vision et le rendirent conscient des différentes expressions du soufisme. C’est pourquoi les travaux d’Al-Sulami dans ce domaine témoignent d’un certain équilibre faisant la synthèse entre différentes formes de soufisme : oriental et occidental, arabe et persan, modéré et ascétique, sobre et mystique.

Dans quel contexte historique s'inscrit le travail qu'Al-Sulami entreprit ?

Jean Abd-al-Wadoud Gouraud : Le tasawwuf, s’il naquit avec l’islam lui-même, connut une première période qui recouvre en fait l’apogée de la civilisation islamique, sous les califats omeyyade et abbasside, jusqu’au début du Xe siècle, à l’époque même d’Al-Sulami. Cette période est caractérisée par des saints remarquables comme Hasan Al-Basri (m. 728), Ja‘far Al-Sadiq (m. 765), un descendant du Prophète considéré par les chiites comme sixième imam, Dhû-n-Nûn l’Egyptien (m. 860) ou la sainte Rabi‘a al-‘Adawiyya (m. 801).

Mais en dépit de l’harmonie de principe existant entre loi religieuse et voie spirituelle en islam, qui ont leur source commune dans la Révélation coranique et la Tradition prophétique, l’image du tasawwuf et sa légitimé étaient entachées par des interprétations hétérodoxes et des pratiques irrégulières, associées injustement au tasawwuf et à ses maîtres. Bien que marginales, ces tendances avaient jeté le soupçon sur la nature orthodoxe du soufisme, semant le trouble dans les esprits. Malgré les enseignements et l’exemple des maîtres du tasawwuf, qui étaient aussi pour la plupart docteurs de la Loi, traditionnistes ou théologiens, la confusion allait grandissant entre disciples intègres et pseudo-mystiques, entre vrai soufisme et faux soufisme.

Quel a été alors son apport dans l’histoire du soufisme ?

Jean Abd-al-Wadoud Gouraud : Face à une telle situation, Al-Sulami fut, avec d’autres maîtres, parmi les premiers à entreprendre un travail de clarification doctrinale visant, d’une part, à montrer la conformité du soufisme au texte coranique, à l’enseignement prophétique, et à la tradition des premières générations de l’islam ; d’autre part, à réfuter les croyances et les pratiques non conformes à l’orthodoxie, qui étaient confondues avec le soufisme authentique. Nul doute que cette position du soufisme, comme partie intégrante et dimension indissociable de l’islam, résulte d’efforts et de travaux comme ceux d’Al-Sulami et de ceux qui poursuivirent son héritage.

Al-Sulami écrivit en long et en large sur presque tous les sujets en lien avec le soufisme. Parmi ses œuvres majeures, et qui font encore autorité aujourd’hui, on peut citer, par exemple : les commentaires ésotériques du Coran (haqâ’iq al-tafsîr) ; le compagnonnage et la chevalerie spirituelle (futuwwah) ; les maladies de l’âme et leurs remèdes ; les règles de comportement (âdâb) en usage chez les soufis ; l’audition mystique (samâ‘).

Al-Sulami est reconnu en particulier comme le premier historien de la mystique musulmane, de l’histoire des « gens du banc » (ahl al-suffa), véritables initiateurs et précurseurs de la voie du tasawwuf, aux biographies des saints soufis et des saintes soufies à partir des premières générations, en passant par la voie des « hommes du blâme » (al-malâmatiyya). Les maîtres des époques ultérieures ont continué de s’inspirer des œuvres d’Al-Sulami et de lui rendre hommage, à l’instar du cheikh Al-akbar Ibn Arabi, qui considérait qu’Al-Sulami avait atteint un degré de spiritualité et de sainteté exceptionnel.

Il existe de nombreux recueils de hadiths. Qu’est-ce qui rend celui condensé par Al-Sulamî dans « Quarante hadiths sur le soufisme » particulier ?

Jean Abd-al-Wadoud Gouraud : Sous le titre Al-arba‘ûn fî al-tasawwuf, ce recueil d’Al-Sulami offre un aperçu à la fois concis, dense et profond sur les enseignements spirituels du Prophète Muhammad (que la grâce et la paix de Dieu soient sur lui).

Suivant une tradition bien connue, il rassemble quarante hadiths ou traditions prophétiques qui traitent de la doctrine et de la pratique de la voie spirituelle en islam, désignée ici sous l’appellation traditionnelle de tasawwuf. Ces hadiths nous révèlent précisément que le tasawwuf en tant que réalité existait avant même qu’on lui donne un nom, n’étant rien d’autre que le cœur de l’islam, sa dimension intérieure ou contemplative. Le terme tasawwuf doit donc être compris comme la science sacrée et la méthode prophétique propres à « l’islam intérieur », qui ont été préservées, enseignées, adaptées et régénérées, au fil des générations, à travers les chaînes initiatiques des maîtres, depuis les premiers temps de l’islam.

Par sa structure et la teneur des hadiths collectés, Quarante hadiths sur le soufisme montre la continuité historique entre la voie des soufis et la tradition vivante du Prophète et de ses successeurs. Le premier hadith cité par Al-Sulami évoque le modèle des « gens du banc » (ahl al-suffa). Rappelons qu’ils formaient un groupe de disciples du Prophète parmi les plus pauvres, qui avaient trouvé refuge dans un coin de la première mosquée à Médine, près des appartements du Prophète. Ils passaient leur temps aux dévotions, à la méditation et à l’apprentissage auprès du Prophète, et purent recevoir de lui un enseignement particulier, destiné par nature à une minorité.

Les quarante hadiths rassemblés par Al-Sulami dépeignent les éléments-clés du cheminement initiatique et de la spiritualité musulmane. Plus qu’un exposé de doctrines et de pratiques, Al-Sulami transmet dans ce recueil l’essentiel de la voie contemplative en islam, selon la Sunna, c’est-à-dire le modèle et la méthode du Prophète Muhammad : le rapport maître et disciple, la pauvreté, la purification, l’invocation de Dieu, la sainteté, la connaissance du cœur, la sincérité, la patience, la confiance, rectitude, la compassion, la charité, ou encore la modération.

Al-Sulami s’est limité à rapporter les hadiths tels quels, sans y ajouter d’exégèse. Son apport personnel et intellectuel réside principalement dans le choix des quarante hadiths, accompagnés de ses propres chaînes de transmission, et dans l’adjonction de titres introductifs qui résument l’enseignement utile à retenir pour chaque hadith.

Lire aussi : Quarante hadiths sur le soufisme, un condensé des enseignements du Prophète de l'islam avec Al-Sulami

Comme l’enseignent les maîtres, si la jurisprudence (fiqh) définit et détaille la loi sacrée, avec les règles relatives à la pratique rituelle des cinq piliers de l’adoration, aux relations humaines et aux transactions sociales, et si la théologie (usûl al-dîn) expose et approche intellectuellement les vérités de la foi, la science du tasawwuf, quant à elle, enseigne comment purifier l’âme, l’éduquer, et l’élever à la perfection spirituelle qui, par la vigilance du cœur, mène à la contemplation de Dieu.

« Adore Dieu comme si tu Le voyais, et si tu ne Le vois pas, Lui te voit ! » enseigne le Prophète. Le tasawwuf n’a d’autre finalité que d’accompagner l’aspirant à reconnaître et à réaliser, par l’entremise du Prophète, la vérité du Témoignage divin en toutes choses, suivant un itinéraire d’extinctions du moi et de dévoilements spirituels, à travers les stations de Sa connaissance : « Dieu atteste, ainsi que Ses anges et ceux qui ont reçu la science, qu’il n’est de dieu que Lui qui assure la justice. Point de divinité en dehors de Lui, le Puissant, le Sage. » (Coran, 3 : 18)

Le recueil des hadiths sur le soufisme d’Al-Sulami a certainement des vertus pédagogiques spécifiques : en rappelant les sources du tasawwuf authentique, il met en évidence la conformité de sa doctrine et de sa pratique avec l’esprit et la lettre du Coran et du Sunna, ainsi que leur ancrage dans l’histoire de la tradition savante de l’islam, et permet de défendre ses maîtres face aux attaques d’un exotérisme dévoyé et exclusiviste mais aussi face aux risques d’un pseudo-soufisme édulcoré en dehors du cadre islamique.

En quoi l’œuvre d’Al-Sulami est-elle plus que jamais actuelle ?

Jean Abd-al-Wadoud Gouraud : Al-Sulami rapporte dans son recueil un hadith qui me semble tout à fait correspondre à notre époque : « Il existe une science cachée que seuls les savants par Dieu connaissent. Lorsqu’ils en parlent, personne ne la désapprouve, sauf ceux qui se trompent au sujet de Dieu. »

Mille ans après la mort d’Al-Sulami, cet enseignement prophétique nous permet de reconnaître tant la crise spirituelle et existentielle de l’homme et de la femme modernes, provoquée par la négation de la transcendance et l’oubli de Dieu, mais aussi la crise interne qui touche les communautés religieuses, y compris la communauté musulmane. Celle-ci est en effet minée, contaminée, par des idéologies aussi rigoristes que rationalistes, marquées par le littéralisme grossier, le formalisme, la lecture partielle et partiale des textes en dehors de leur contexte, qui conduisent à l’extrémisme, à la violence, au totalitarisme, et au rejet de tout pluralisme. Fait remarquable, ces mouvements ont tous pour point commun de remettre en cause la légitimité du tasawwuf et la présence des saints, au nom d’un prétendu « réformisme » qui serait censé favoriser un « retour aux sources ».

Ces entreprises anti-spirituelles et anti-traditionnelles s’opposent au consensus majoritaire de la communauté qui s’est établi, à partir des premiers temps de l’islam, grâce aux enseignements portés à travers la chaîne ininterrompue des sages et des maîtres musulmans. Ceux-ci ont toujours eu pour fonction de préserver et de transmettre l’intégrité et l’intégralité de l’héritage prophétique, impliquant la complémentarité de la loi avec la voie, l’unité de l’extérieur et de l’intérieur. C’est ainsi que s’est perpétuée la tradition islamique, dans la diversité de ses écoles juridiques, théologiques et spirituelles, présentes depuis les origines de l’islam jusqu’à nos jours.

C’est aussi ce qui a permis de favoriser la dynamique du renouveau théologique, ou mieux encore la revivification des sciences de la religion, comme disait l’imam Al-Ghazali, grâce aux efforts constants et conjoints des savants, théologiens, juristes, maîtres spirituels, pour fournir les clés de lecture et les méthodes de compréhension et d’interprétation des sources scripturaires, permettant de garantir l’application des principes et des textes sacrés en phase avec le contexte, et en bonne intelligence avec l’ensemble de la création.

Les ouvrages d’Al-Sulami participent de cette « œuvre » magistrale et globale pour le bien de l’islam et de la communauté musulmane et humaine. Le recueil des hadiths sur le soufisme d’Al-Sulami a certainement des vertus pédagogiques spécifiques : en rappelant les sources du tasawwuf authentique, il met en évidence la conformité de sa doctrine et de sa pratique avec l’esprit et la lettre du Coran et du Sunna, ainsi que leur ancrage dans l’histoire de la tradition savante de l’islam, et permet de défendre ses maîtres face aux attaques d’un exotérisme dévoyé et exclusiviste mais aussi face aux risques d’un pseudo-soufisme édulcoré en dehors du cadre islamique.

C’est pourquoi, dans le contexte actuel, Quarante hadiths sur le soufisme ne peut que favoriser, selon moi, un retour salutaire à l’essentiel, et ce à plusieurs niveaux : retour à l’essence du soufisme ; retour à l’essence de l’enseignement prophétique ; retour à l’essence de la présence spirituelle et de la vocation universelle du Prophète Muhammad, « miséricorde pour les mondes », et lieu de passage entre l’amour de Dieu pour les hommes et l’amour des hommes pour Dieu.

La science et la pratique du tasawwuf viennent soutenir cet effort de syntonisation spirituelle pour l’amour de Dieu et de Son Prophète, condition obligée pour pouvoir se conformer (ittibâ‘), intérieurement et extérieurement, à l’exemple de perfection intégrale de l’Élu, à son modèle d’excellence (uswa hasana) comme serviteur reconnaissant de son Seigneur : « Vous avez dans l’Envoyé de Dieu un excellent modèle pour quiconque place son espoir en Dieu et dans le Jour dernier, et invoque Dieu en abondance. » (Coran, 33 : 21)

Placer son espoir en Dieu et dans le Jour dernier, en aspirant à Sa rencontre, sans s’appuyer sur nos propres efforts ou nos œuvres, mais en comptant uniquement sur Sa miséricorde, et en Lui rendant grâce, quelles que soient les circonstances, heureuses ou malheureuses, dans l’aisance ou dans l’adversité ; invoquer le saint Nom d’Allah en abondance, dans tous les faits et gestes, avec la langue et la présence du cœur absorbé dans Son rappel. Ce sont là les traits essentiels du modèle prophétique que les musulmans et les musulmanes sont invités à mettre en pratique en chaque aspect et à chaque instant de leur existence. Les maîtres du tasawwuf témoignent que la présence prophétique est réelle, que l’esprit du Prophète est vivant, que ses enseignements sont actuels, et que son modèle est universel : « Sachez que le messager de Dieu est parmi vous ! » (Coran, 49 : 7) Cette parole divine ne peut que faire sens et résonner dans un cœur sincère qui cherche Dieu.

Voir aussi la vidéo de La Casa del Hikma : Le soufisme, une secte hors de l'islam ?

Lire aussi :
Petit lexique pour comprendre le soufisme, par Clara Murner
Abd-al-Wadoud Gouraud : « La conformité au modèle prophétique ne saurait se réduire à une imitation aveugle et purement extérieure »
Abd el-Hafid Benchouk : « Les soufis sont avec Dieu intérieurement et avec le monde extérieurement »
Rencontre avec Cheikha Nûr, une femme maître spirituelle
L'approche progressiste du soufisme expliquée
Un héros mystique dans le soufisme : la figure de l’Homme parfait


Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur