Sur le vif

Egypte : le peuple dit oui à la Constitution selon les Frères musulmans

Rédigé par La Rédaction | Lundi 17 Décembre 2012 à 14:28



Mohamed Morsi n’a finalement pas cédé. Un référendum sur la future Constitution a bien été organisé, samedi 15 décembre, malgré les contestations de l’opposition.

Dix gouvernorats, dont Le Caire et Alexandrie, soit la moitié des 26 millions d'électeurs du pays, étaient invités à se prononcer sur la future Constitution du pays. La seconde partie du vote se déroulera samedi 22 décembre dans les 17 gouvernorats restants.

Même si les résultats officiels ne seront dévoilés qu’à l’issue de ce second vote, les Frères musulmans, dont est issu Mohamed Morsi ont déjà revendiqué la victoire après ce premier référendum.

« Les Égyptiens ont parlé », a déclaré le Parti de la liberté et de la justice, la branche politique de l'organisation. « Ils se sont librement exprimés dans cette première tranche du référendum et ont montré leur maturité. C'est un processus entièrement démocratique », estime le parti. Selon ses estimations, 56,5 % des électeurs auraient approuvé le projet de Constitution.

Si les Frères musulmans se disent ravis de ce résultat, le taux de participation demeure faible : elle n'aurait pas dépassé le tiers des électeurs inscrits. De quoi limiter l’impact de cette victoire alors même que le président égyptien doit faire face à la contestation d’une partie de la population.

Ainsi, durant les trois semaines précédant le référendum, l’opposition, rassemblée dans un Front de salut national (FSN), a organisé des manifestations d’hostilités à son égard après qu’il se soit octroyé les pleins pouvoirs. Les opposants à sa politique ont manifesté devant le palais présidentiel et des violences entre pro- et anti-Morsi ont fait une dizaine de morts.

Même si le président a par la suite renoncé aux pleins pouvoirs, la grogne de ces opposants ne s’est pas pour autant calmée car ils rejettent toujours le projet de Constitution qui, selon eux, donne la part belle à la loi islamique. Et les résultats provisoires du premier référendum ne risquent pas d’apaiser les tensions. Le FSN dénonce des fraudes et appelle à manifester une nouvelle fois contre la Constitution rédigée majoritairement par les Frères musulmans.

« Le Front appelle les Egyptiens à descendre dans la rue mardi (18 décembre, ndlr), afin de défendre leurs libertés, éviter les fraudes et rejeter le projet de Constitution », a ainsi indiqué le FSN dans un communiqué.

Six mois après son élection à la tête du pays, Mohamed Morsi continue à être mis à l'épreuve du pouvoir.

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