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Sur le vif

Egypte : l'appel au « dialogue national » de Morsi ne calme pas les tensions

Rédigé par La Rédaction | Vendredi 7 Décembre 2012 à 14:18

           


Les Egyptiens n'en ont pas fini avec le Printemps arabe. Depuis quinze jours, les manifestations anti-Morsi se multiplient dans le pays. Le président Mohamed Morsi, élu au mois de juin dernier, affronte la colère de la rue.

Pour calmer le jeu, il a appelé, jeudi 6 décembre, les différents partis politiques à un « dialogue national » le 8 décembre. Mais les tensions sont loin de s’apaiser. En effet, le Front du salut national (FSN), la principale coalition de l'opposition égyptienne, a annoncé qu'elle ne participera pas à ce « dialogue national » et a prévu de nouvelles manifestations.

A l’origine de la vague de protestation de l’opposition et d’une partie de la population, un décret pris par Mohamed Morsi le 22 novembre qui s'est octroyé les pleins pouvoirs, le met à l’abri de tout recours en justice et fait en sorte qu’aucune instance ne puisse dissoudre la chambre haute du Parlement et l'Assemblée constituante. Au lendemain de ces décisions, les opposants de Morsi s'étaient aussitôt rassemblés place Tahrir au Caire pour dénoncer une « dérive autoritaire ».

Pas de quoi faire flancher le président égyptien puisque le projet de Constitution, très contesté, a été adopté le 30 novembre malgré le boycott de l'opposition libérale et laïque ainsi que celles de partis coptes qui dénoncent un texte laissant trop de place à la loi islamique.

La protestation a pris de l’ampleur quand des dizaines de milliers de manifestants ont encerclé le palais présidentiel le 4 décembre. Ils demandent au président d’annuler le décret qui lui accorde des pouvoirs exceptionnels mais aussi l’abandon du référendum sur le projet de Constitution, fixée au 15 décembre.

De leur côté, les pro-Morsi sont également descendus dans les rues pour soutenir le chef de l’Etat. Dans la nuit du 5 au 6 décembre, des heurts ont éclaté entre les deux camps. Cinq manifestants ont été tués. Des opposants au président ont même mis le feu au siège des Frères musulmans, au Caire, le soir du 6 décembre.

Mohamed Morsi, qui avait dû quitter le palais présidentiel quand il était encerclé par des manifestants, reste toutefois ferme sur ses prérogatives et le projet de Constitution. Un référendum sur ce projet de Loi fondamentale se tiendra comme prévu le 15 décembre et après le scrutin, le peuple devra « suivre sa volonté », a-t-il déclaré.

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