Sur le vif

Attentat de Nice : un magasin refuse l'entrée aux femmes voilées, une enquête ouverte pour discrimination

Rédigé par Lina Farelli | Vendredi 30 Octobre 2020 à 14:45



« À compter de ce jour, toute personne voilée ne sera pas autorisée à rentrer dans le magasin. » Voici ce que le gérant d’un magasin Vival, à Nîmes (Gard), affichait, jeudi 29 octobre, sur la devanture de sa supérette au lendemain de l’attentat contre Notre-Dame de l’Assomption à Nice.

L’information a été massivement relayée avec la photo de l'affiche sous forme de communiqué sur les réseaux sociaux au cours de la soirée, provoquant des réactions indignées. La vitrine du magasin a été cassée dans la nuit du jeudi 29 au vendredi 30 vendredi.

Alerté par des internautes, le groupe Casino, propriétaire de la marque Vival, a fermement condamné l’action de l’épicier. « Nous venons de prendre connaissance de cette affiche, nous la condamnons avec la plus grande fermeté. Il s'agit d'une initiative personnelle qui va à l'encontre des valeurs de l'enseigne. Nous avons fait le nécessaire pour tout faire retirer », a fait savoir l’enseigne sur Twitter.

Le parquet de Nîmes a fait savoir qu'une enquête a été ouverte sur les menaces reçues par le commerçant sur les réseaux sociaux, rapporte Midi Libre. Une enquête est également ouverte pour refus illicite de vente et discrimination.

Abdallah Zekri, président de l'Observatoire national contre l'islamophobie rattaché au Conseil français du culte musulman (CFCm) a annoncé son intention de porter plainte pour discrimination.

Mise à jour samedi 31 octobre : « Je suis dévasté, j’ai profondément blessé des personnes, je regrette et je m’excuse », a fait savoir l'épicier, joint par Objectif Gard.

« J’ai réagi de façon outrancière à l’attentat de Nice, sur un moment de colère, et je le répète de peur et de tristesse par rapport aux attentats. Je suis effondré par ce qui arrive suite à mes propos, par le déferlement de violence verbal qui s'abat sur moi et ma famille. Je suis mort psychologiquement », a-t-il affirmé avec émotion, déclarant au passage ne pas avoir réalisé la portée de son message.

Une plainte a été déposé, vendredi 30 octobre, par le CFCM pour discrimination ; c'est à la justice que revient désormais d'examiner l'action de l'épicier.

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