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Culture & Médias

Splendeurs et caftans au Bristol

Rédigé par Karima Peyronie | Samedi 30 Novembre 2013 à 06:00

           

C’est une parenthèse enchantée et dépaysante qui nous a été offerte le week-end dernier à l’hôtel parisien du Bristol. Un écrin de luxe et de faste à travers le défilé somptueux d’Albert Oiknine, « Sultanes » qui décline le caftan à l’infini. Immersion.



Splendeurs et caftans au Bristol avec Albert Oiknine.
Splendeurs et caftans au Bristol avec Albert Oiknine.
« Le caftan est perçu comme un vêtement exotique et pourtant l’histoire de la mode occidentale a, depuis toujours, puisé dans l’Orient. Il était important de le réhabiliter et de le revisiter notamment à travers les créations de M. Oiknine. » Hind Joudar, l’organisatrice et la créatrice de l’Oriental Fashion Show, donne le ton de ce défilé, pas tout à fait comme les autres.

Bien sûr comme tous les tapis rouges, on a vu défiler des créatures longilignes à la grâce racée, aux chignons hautains, aux ports de têtes impeccables dans une cadence chronométrée.

Bien sûr, comme dans tous les défilés, on s’est pavané devant ce travail d’orfèvre, « ces petites mains qui maîtrisent la broderie, les perles, les cristaux, la fine couture, pour faire des merveilles » pour reprendre les termes de Hind Joudar.

Oui, comme tous les défilés, la chatoyance des tissus et les camaïeux de couleurs se reflétaient de mille feux sous les flashs des photographes et le front row qui dégainait synchro leur smartphones. Mais ce défilé-là n’était pas tout à fait comme les autres…

Un défilé hors du temps

Il y avait d’abord ce dépaysement hors du temps, par-delà les frontières, qui mêlaient avec aisance et subtilité les codes de la mode occidentale mêlé à la flamboyance de l’Orient. Les caftans revisités prenaient alors des formes de bustiers, de mousselines, de gandouras vaporeuses, de dos-nus transparents, de silhouettes sirènes, sans pour autant se dénaturer. On retrouvait le fil d’or ou d’argent mêlé à celui de soie, dans un tissage artisanale des plus parfaits.

Ce défilé-là, c’était la symbiose parfaite de deux mondes qui, au lieu de s’opposer, devenaient complémentaires. Cette vision singulière du monde d’Alberbe Oiknine où s’entrelacent les influences, sans pour autant perdre l’âme d’un patrimoine séculaire. Cette générosité débordante, unie à cette sophistication, presque précieuse. Une bonne dose de chaleur surtout qui réchauffe tous les sens, et qui redore le blason de la culture orientale, tant malmenée ces derniers temps… Tout en raffinement, les caftans d’Oiknine constituent avant tout un hymne à l’éternel féminin, au-delà des clivages culturels, sociaux ou générationnels.

Le pari est gagné haut la main pour Hind, qui a pu lire, sans peine, l’ébahissement et le rêve dans le regard de chacun de ses convives, triés sur le volet pour l’occasion.

Mais l’ambassadrice de la mode orientale ne compte pas en rester là. Elle, qui avait réuni la crème brûlée de la création arabo-orientale il y a quelques années avec l’Oriental Fashion Week Paris, dans les mêmes salons du palace, continue l’aventure : « Ce premier défilé signe le début de nombreux autres, puisque nous avons l’ambition de décliner la mode orientale à travers le prisme de nombreux autres créateurs. Dans quelques mois, l’Egypte sera sûrement à l‘honneur, puis ça sera le tour de l’Ouzbékistan. L’idée est de faire revivre cet Orient dynamique, créatif, source d’inspiration pour le monde entier ! ». Puisque, l’Orient, c’est aussi ça.





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