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Sur le vif

Patrick Bruel dément verser de l’argent à Tsahal, « un menteur » pour la LDJ

Rédigé par La Rédaction | Mardi 5 Août 2014 à 16:35

           


Patrick Bruel
Patrick Bruel
Malmené sur les réseaux sociaux depuis le début de l’opération israélienne à Gaza, accusé d’avoir versé de l’argent à Tsahal, Patrick Bruel a publié, lundi 4 août, une « mise au point » sur sa page Facebook, dans laquelle il dénonce les « rumeurs » et « contre-vérités aussi absurdes qu'infâmes » dont il fait l’objet, et qui le « blessent profondément ».

Il dément catégoriquement avoir donné de l’argent à Tsahal. « Contrairement à ce que je peux lire avec effroi, je n’ai jamais donné un centime à l’armée israélienne, ni à une armée quelle qu’elle soit », a-t-il signifié. « Je suis un homme de paix », affirme-t-il, indiquant avoir été « l’un des instigateurs de la conférence de Genève aux côtés de Beilin et Rabo », les anciens ministres israélien et palestinien qui appelait à un plan de paix alternatif en 2003. « J’ai toujours prôné la création d’un Etat palestinien qui reconnaisse l’Etat d’Israël et respecte sa sécurité et vice-versa », une position qui n’a « jamais variée » assure-t-il. Quant aux images de civils et d’enfants victimes du conflit, il affirme qu’ « aucune cause ne peut justifier ça », et que « seule une solution politique est possible et le dialogue s’impose. »

Il déclare déplorer l’importation du conflit et l’échauffement des esprits qui en découle. « Appeler à un cessez-le-feu est plus que légitime mais pourquoi se servir de ces malheurs pour réveiller et déverser une telle haine envers des gens (juifs ou musulmans) qui n’ont rien à voir avec se conflit. (...) Cessons de tout mélanger et de mettre de l’huile sur un feu déjà tellement dévastateur », écrit-il, avant de conclure : « Que des voix musulmanes, juives et chrétiennes entre autres, s’élèvent pour apaiser ce qui est en train de devenir une catastrophe, et ramène le monde sur le chemin du "vivre ensemble" ».

Le boycott, « une arme indigne »

Patrick Bruel prend le temps de faire une « mise au point » sans toutefois condamner l'opération israélienne débutée le 7 juillet qui laisse de nouveau Gaza en ruines.

Si Patrick Bruel dément n’avoir jamais financé Tsahal, l'artiste, qui se rend régulièrement en Israël pour des concerts, a notamment participé en mai 2008 au concert des 60 ans d’Israël - synonyme pour les Palestiniens de la Nakba - malgré les appels de citoyens l'enjoignant au boycott.

Il est cosignataire d’une tribune paru au Monde en 2010 dans laquelle le boycott d'Israël, mené à travers la campagne BDS, était qualifié d'« arme indigne ». Dans le lot des signataires, on trouve Alain Finkielkraut, Bertrand Delanoë, Anne Hidalgo mais aussi François Hollande et Manuel Valls. Quatre ans après, et bien que la politique d'Israël a durci avec la présence de l'extrême droite au pouvoir, son avis n'a pas changé sur le sujet.

Mise à jour mardi 5 août au soir : La déclaration de Patrick Bruel a été mal prise par les militants sionistes les plus acharnés. La Ligue de défense juive (LDJ), qualifiant le chanteur de « lâche » et « menteur », a affirmé dans sa page Facebook - de nouveau créée - qu'il a « soutenu financièrement des organisations qui achète du matériel pour l'armée israélienne ». « Nous en sommes témoins car nous étions présents à ces soirées de gala où nous y avons prêté mains fortes pour assurer la sécurité ! (…) Il aurait du être fier d'avoir soutenu l'armée la plus morale du monde et celle grâce à qui il a pu venir se remplir les poches en faisant ses concerts en Israël ! », a écrit la milice. La parole de la LDJ, si elle est à prendre avec grande précaution, était à relever. Reste à savoir si Patrick Bruel fera une nouvelle mise au point.





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