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Société

Logement étudiant ne rime pas forcément avec loyer exorbitant

Rédigé par Christelle Gence | Lundi 25 Août 2014 à 06:00

           

Monter à Paris ou dans une autre grande ville, ou simple désir d’indépendance… Pour de nombreux étudiants, entamer des études supérieures s’accompagne d’un déménagement du foyer parental. Avant même les premiers partiels, c’est là que les épreuves commencent. Cités universitaires surpeuplées, loyers exorbitants… Trouver un logement au loyer abordable relève souvent du parcours du combattant. Des solutions alternatives, parfois méconnues, existent pourtant.



Une résidence universitaire à Paris
Une résidence universitaire à Paris
Si le loyer est le premier poste de dépense des ménages français, il peut représenter pour un étudiant jusqu’à 50 % en moyenne de son budget et cela ne va pas en s'arrangeant avec le temps. Cette année, la rentrée coûtera encore plus cher que la précédente : + 2 % selon l'UNEF, premier syndicat étudiant en France, et + 1,5 % selon la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE).

Le gouvernement a prévu de revaloriser les bourses de 0,7 %, pour aider ceux qui en bénéficient à faire face à l’augmentation annoncée de leurs dépenses, y compris celles qui sont liées au loyer. En dehors des solutions les plus classiques (cités universitaires, logement individuel, colocation...), d’autres systèmes de logement moins connus et abordables existent. Tour d’horizon.

Les solutions classiques

La cité universitaire. C’est la solution la plus économique et, de loin, l'une des plus prisées des étudiants, mais il y a très peu d’élus au regard du nombre très important de demandes. Pour en bénéficier, il faut déposer une demande auprès du CROUS de la région dont dépend l'université de l'étudiant et remplir un dossier social étudiant... plusieurs mois avant la rentrée. Les étudiants boursiers sont généralement prioritaires, mais les non-boursiers peuvent aussi y prétendre. Différents critères sont retenus pour l’attribution des chambres, comme le revenu des parents, le nombre d’enfants à charge de la famille ou l’éloignement du lieu d’étude.

Attention à ne pas confondre avec les résidences étudiantes, conventionnées, mais privées. Elles sont aussi construites à proximité des centres universitaires ou des transports, et proposent des chambres ou des studios sur le modèle des « cités U », mais les loyers y sont plus élevés. Certains sont même équivalents aux prix dans le parc locatif traditionnel. Mais les services sont généralement présents en plus grand nombre ; les logements sont récents et très confortables.

Le logement individuel dans le parc privé. C’est souvent la solution à laquelle on pense spontanément, avant d’être refroidi par le montant des loyers, inabordables dans certaines villes. Les « bonnes affaires » sont toutefois toujours possibles. Pour espérer trouver un appartement bon marché, privilégiez les petites annonces – non sans vigilance – dans les journaux, dans les sites de location entre particuliers (Particulier à Particulier - PAP, Entreparticuliers.com, sur les tableaux d’affichages des facs ou même Facebook par le biais de connaissances... Enfin, les agences, souvent très coûteuses car elles engendrent des frais supplémentaires.

La colocation. C’est l’option la plus répandue chez les étudiants, car bien souvent plus avantageuse rapport qualité-prix. Plus le logement choisi sera grand et possédera de chambres, moins le loyer à payer par locataire sera élevé. Toutefois, tous les propriétaires ne veulent pas que leur logement soit occupé par une « bande de jeunes ». Il est aussi recommandé, lorsque c’est possible, de bien choisir son ou ses colocataires, pour éviter que la vie en collectivité ne se transforme en mauvaise expérience, que ce soit à cause du ménage ou de la clause de solidarité prévue dans le contrat... Des sites spécialisés comme Appartager.com, la référence, permettent de consulter ou de déposer des annonces.

Logement contre services

Si l’étudiant est prêt à consacrer quelques heures par semaine à rendre des services (généralement de 10 à 15 heures) à des particuliers, il peut en échange bénéficier d’une chambre mise à sa disposition, gratuitement ou pour un coût très modeste. Le propriétaire doit obligatoirement faire signer un contrat de travail à l’étudiant. Il devient alors son employeur et, en contrepartie, il fournit un logement de fonction.

Les services les plus recherchés sont la garde d’enfant (l’étudiant est alors jeune fille ou jeune homme au pair). Mais il est certains particuliers qui recherchent des personnes pour s’occuper de chats, de personnes handicapées, faire les courses, la cuisine, le ménage, réaliser des travaux… la liste peut être longue. Ce système de logement est accessible via des annonces sur des sites de location immobilière (Chambrealouer.com par exemple) ou même sur certains sites d’offres d’emploi.

Le logement intergénérationnel. Autre variante du logement contre services, le logement chez les personnes âgées. La solution s’avère aussi solidaire qu’économique. Le logement intergénérationnel permet à l’étudiant de bénéficier d’une chambre en l’échange de services rendus dans les tâches quotidiennes (courses, cuisine, poubelles, ou simplement faire la conversation) et d’un loyer modique. Il peut même être gratuit en fonction des services rendus, et selon que la personne âgée recherche de la compagnie ou un complément de revenus. La solution n’est cependant pas adaptée à tous les profils (fêtards s’abstenir !), et l’étudiant ne doit pas se substituer à un auxiliaire de vie. De plus en plus fréquent, ce mode d’hébergement est désormais encadré par une charte de bonne pratique. Le Réseau-COSI (Cohabitation solidaire intergénérationnelle) répertorie les associations mettant en relation des personnes âgées et les candidats intéressés par ce système d’hébergement.

Les logements sociaux

Le HLM. Des appartements de type logement social sont réservés aux étudiants par des organismes HLM (Habitat à loyer modéré). En principe attribués sur critères sociaux, ils sont souvent situés aux abords des grandes villes. Il faudra aussi prévoir de s’installer en colocation, le plus souvent. Les renseignements sont à prendre directement auprès de mairie ou de l’office HLM de la ville d’étude.

Le foyer pour jeunes travailleurs. Dans ces structures, des chambres ou des studios sont accessibles aux étudiants apprentis ou en stage et aux étudiants salariés. Les loyers sont moins élevés que dans le parc locatif traditionnel, et des services ou des lieux de vie en communauté sont généralement présents (buanderie, salle de sport, espace télé…). Des règles plus ou moins strictes sont aussi imposées dans certains foyers, du type interdiction de cuisiner ou d’accueillir des personnes extérieures. A savoir également, ce sont des lieux d’hébergement provisoires, pour une période allant d’un mois à deux ans au maximum. L’Association des résidences et des foyers de jeunes regroupe 34 résidences et foyers de jeunes travailleurs en Île-de-France, en Aquitaine, en Bourgogne, en Lorraine, au Pays de la Loire et en Rhône-Alpes.

Les maisons d’étudiants. Gérées par des associations, les maisons d’étudiants proposent des chambres individuelles ou doubles, à des prix moins élevés que le marché locatif. Ambiance calme et studieuse, ces foyers peuvent être mixtes, réservés aux filles ou aux garçons. Un grand nombre d’entre eux sont gérés par des religieux, le plus souvent catholiques. Ces maisons disposent d’espaces de vie commune et parfois d’espaces extérieurs. Le site de l'Union nationale des maisons d’étudiants (UNME) répertorie plus de 65 foyers de ce type dans toute la France.

Les insolites

Le logement étudiant à la ferme. Conscients des difficultés rencontrées par les étudiants pour se loger en ville, une association d’agriculteurs, Campus vert, a eu l’idée de transformer des bâtiments agricoles inutilisés en logements étudiants. Ces derniers peuvent ainsi concilier logement « en plein air », études en ville et loyer raisonnable. Des anciennes écuries ou des bergeries parfois laissées à l’abandon accueillent les étudiants d’une vingtaine de villes du Nord, de la Picardie et de la Bretagne. Les Franciliens ne sont pas en reste, puisqu’un corps de ferme aménagé accueillera des étudiants à partir de septembre 2014.

Le container. Autre solution pour le moins originale : des étudiants habitant au Havre (Seine-Maritime) et à Bègles (Gironde) ont la possibilité de se loger dans des containers. Les modules de transport maritimes ont été empilés et transformés en studios sur le modèle de ce qui se fait aux Pays-Bas, où la pratique est très répandue. Non sans avoir été au préalable isolés phoniquement et thermiquement, bien entendu.





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