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Religions

L'Aïd el-Kébir, l'occasion d'offrir le mouton aux plus démunis

Aïd al-Adha 2013

Rédigé par Maria Magassa-Konaté | Jeudi 10 Octobre 2013 à 06:00

           

L’Aïd el-Kébir (Aïd al-Adha) approche à grands pas. Lors de cette grande fête musulmane qui dure trois jours, la tradition veut qu’une bête, souvent un mouton, soit sacrifié pour rendre hommage au geste du Prophète Abraham. Malheureusement, dans le globe, nombreux sont les musulmans démunis qui ne peuvent profiter d’une viande fraîche en ce jour de fête. Mais, depuis la France, il est possible de leur venir en aide. C’est ce que propose les associations humanitaires musulmanes comme le Comité de Bienfaisance et de Secours aux Palestiniens (CBSP).



L'Aïd el-Kébir, l'occasion d'offrir le mouton aux plus démunis
Les chefs de famille musulmanes s’apprêtent à mettre à l’honneur le geste du Prophète Abraham en immolant une bête. Ce sera un mouton pour la majorité des foyers. En certains endroits du globe, ce sera une vache ou un chameau... sauf pour les plus démunis qui, au quotidien, n’ont pas les moyens de consommer de la viande.

Cette année, l’Aïd el-Kébir démarre le 15 octobre. Pour que ces jours de fête soient une joie pour tous, les associations humanitaires musulmanes offre la possibilité de faire un don de mouton par procuration aux plus pauvres.

150 € le mouton

Si on ne peut procéder soi-même au sacrifice pour diverses raisons, il est en effet possible d’offrir par procuration une bête à une famille pauvre. Cet acte de grande générosité est d’ailleurs vivement recommandé notamment par un hadith du prophète Muhammad selon lequel « il n’y a pas un acte plus noble que d’offrir un sacrifice ce jour-là ».

Si le donateur procède lui-même à un sacrifice, il peut toujours faire don d’un sacrifice ou contribuer à un don par le biais des associations humanitaires musulmanes comme le Comité de Bienfaisance et de Secours aux Palestiniens (CBSP). Depuis sa création en 1990, l’association organise chaque année sa campagne Adha durant l’Aïd el-Kébir (Aïd el-Adha) dans quatre zones d’action : Gaza, Cisjordanie, et les camps de réfugiés palestiniens au Liban et en Jordanie. Il est proposé au plus grand nombre d’offrir un mouton pour 150 € ou des cadeaux (habits neufs et jouets pour les enfants) pour 20 €.

L’an dernier, 430 000 euros ont été consacrés à cette campagne qui a permis d’aider 24 000 familles. Cette aide a deux aspects : « Le premier est humanitaire car on vient en aide et le deuxième est nutritionnel car la viande est riche en protéines et pour ces populations, elle est hors de prix quand elle n’est pas introuvable », relève Youcef Benderbal, le chargé de communication du CBSP. Une aide le jour de l’Aïd n'a rien de trop pour les bénéficiaires car cette fête « doit être synonyme de partage et de joie ».

Secours islamique et Muslim Hands dans le coup

Cette année 2013, ce sont encore 430 000 euros qui ont été débloqués pour la campagne Adha. Les dons devraient permettre de rembourser cette somme. Sur le terrain, le CBSP, qui travaille avec des partenaires locaux, propose de la « viande fraiche le jour J » mais procède également au conditionnement en boîte d’une « grosse part » de viande qui sera acheminée sur plusieurs mois. C’est une « action dans la durée », commente Youcef Benderbal. Si la viande conditionnée est mise sous boîte à l’étranger, la viande fraîche, elle, provient des éleveurs locaux qu’aident d’ailleurs le CBSP, qui a financé deux fermes d’élevage en Jordanie et à Gaza.

En tous les cas, « l’aspect rituel est respecté de bout en bout ». Les bêtes sont « égorgés selon la tradition prophétique », tient à préciser le chargé de communication du CBSP. D’autres associations humanitaires proposent la même campagne de partage dans plusieurs pays. C’est le cas du Secours Islamique France (SIF) comme chaque année. Cette année, l’ONG « prévoit de distribuer l’équivalent d’un mouton (bœuf, chameau, vache...) à environ 500 000 personnes dans 15 pays comme le Pakistan, le Bangladesh, le Niger, le Sénégal, la Somalie, le Maroc, le Djibouti, l’Inde », peut-on lire dans un communiqué de l’association.

Des actions sont également menées en direction des « pays touchés par des crises humanitaires (Liban et Jordanie pour les réfugiés syriens, palestiniens et irakiens, Territoires occupés palestiniens, Mali, Kenya...) », précise le SIF, qui distribue par ailleurs des colis de viande aux travailleurs pauvres et aux détenus en France à l’occasion de l’Aïd al-Adha.

De son côté, Muslim Hands indique venir en aide aux démunis vivant dans 35 pays et régions.

« Après le Ramadan, la solidarité doit se poursuivre »

Cette pratique du sacrifice par procuration tend à devenir un acte de générosité habituel pour les musulmans de France. « En 2012, grâce au sacrifice par procuration, moins de 800 000 personnes, au final, ont bénéficié d’un colis de viande », indique le SIF. Le CBSP ne devrait pas avoir de mal à récupérer les 430 000 € alloués à sa campagne Adha après avoir collecté le même montant pour sa campagne Ramadan.

« La solidarité doit se poursuivre », cette campagne Adha est la « continuité de l’action » car les Palestiniens « souffrent en dehors du Ramadan », indique M. Benderbal. Le slogan du CBSP « Aïd al-Adha : la fête qui n’oublie personne » prend tout son sens.






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