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Culture & Médias

Feurat Alani : « Le laisser-faire sur le marché du halal est scandaleux »

Rédigé par Pauline Compan | Dimanche 31 Juillet 2011 à 10:30

           

Le journaliste Feurat Alani est le coréalisateur du documentaire « Halal : les dérives d'un nouveau business » avec son acolyte Florent Chevolleau. Canal+ diffuse en clair, dimanche 31 juillet à 12 h 55, ce film qui montre l'opacité et les dysfonctionnements d'un marché en plein essor.



Image extraite du documentaire "Halal : les dérives d'un nouveau business". © Canal+
Image extraite du documentaire "Halal : les dérives d'un nouveau business". © Canal+
Saphirnews : Quel angle avez-vous choisi pour la version augmentée de ce documentaire ?

Feurat Alani : Nous avons commencé cette enquête en juin 2010 avant de la reprendre en février dernier à la demande de Canal+. Entre-temps, on s’est aperçu qu’il y avait eu un changement au niveau des consommateurs. Certains ne se contentent plus de subir les abus des industriels mais ils deviennent des consommateurs conscients et responsables. Dans la deuxième partie, nous avons voulu montrer cet aspect fondamental du marché.

Comment jugez-vous le degré de transparence du marché du halal, un milieu où les manipulations sont légion... ?

F. A : Ce n'est pas tant de la manipulation mais c'est plutôt un vide juridique. C’est un milieu très opaque et crapuleux, mais comme dans tous les marchés qui n’ont pas de règles claires. Dans un premier temps, on a voulu comprendre ce qu’était un organisme de certification. À force de poser des questions, nos interlocuteurs sont devenus méfiants. Il était très difficile de connaître les critères contenus dans leur cahier des charges. Pareil pour les usines, très peu ouvrent leurs portes, le seul qui a accepté est Pierre Martinet [de la marque éponyme, ndlr].

Comment voyez-vous l’avenir pour ce marché, aujourd’hui objet de nombreux scandales (Herta, Doux...) ?

F. A : Le vide juridique autour du label « halal » encourage les abus. Chaque organisme de certification a ses critères et certains industriels choisissent le moins contraignant. Le CFCM avait annoncé l’adoption d’une charte mais rien n’arrive, les différents acteurs ne parviennent pas à trouver un terrain d’entente. Il faudrait pourtant faire évoluer les choses car ce « laisser-faire » est scandaleux.






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