Sur le vif

Une formation autour de la prévention de la radicalisation à la Sorbonne suspendue

Rédigé par Lina Farelli | Mardi 22 Octobre 2019 à 08:19



La formation modulaire sur la prévention de la radicalisation dispensée à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne, qui a fait polémique ces derniers jours, a été suspendue. Elle devait se tenir les 21 et le 22 novembre prochain.

Élaborée au mois de juillet, la formation, qui visait à former les participants à « identifier les signaux faibles » de la radicalisation, a été épinglée aux lendemains du drame à la Préfecture de police de Paris. Depuis, l’université croule sous les critiques accusant l’établissement de contribuer à la stigmatisation des musulmans.

« Les islamistes et leurs alliés ont remporté aujourd’hui une grande victoire : ils viennent de pousser la présidence de la Sorbonne Paris 1 à annuler un module sur la prévention à la radicalisation que je prépare depuis deux ans avec une équipe pluridisciplinaire », a réagi sur Twitter, lundi 21 octobre, Mohamed Sifaoui, qui faisait partie des intervenants à la formation.

Des critiques ont émergé autour de ce module concernant le coût (890 euros) pour les deux jours de formation. S’expliquant sur Capital, l’université a répondu que le coût était conforme au « prix de toutes les formations qualifiantes dites "de base" à Paris 1 Panthéon-Sorbonne en formation continue » et qu’il figurait même « dans la fourchette basse du marché ».

Toutefois, la plupart des critiques se sont concentrées sur le contenu, notamment l’usage du terme « signaux faibles » de la radicalisation dont l'usage est récurrent depuis les attentats de la Préfecture de police de Paris, non sans controverses.

Des cas pratiques sur « l’instrumentalisation des pensées djihadistes par des terroristes contemporains », « le droit français face à la menace terroriste » ou encore « le fanatisme dit non-violent » figuraient au programme de cette formation qui entendait, entre autres, à « présenter le phénomène dit "djihadiste" à travers une approche à la fois historique, juridique, sociologique et géopolitique » et à « expliquer ses fondements théologiques (du jihadisme, ndlr), et notamment la question relative à la politisation de l’islam ».

L’identification, l’analyse et l’évaluation des « signaux faibles » auraient dû être dispensées pendant 3h30 lors du second jour d'une formation destinée à des cadres de la fonction publique, élus, responsables religieux, dirigeants d’entreprises privées ou publiques et cadres de ressources humaines.

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