Sur le vif

« Un pécheur à La Mecque », un gay raconte son Hajj dans un film (vidéo)

Rédigé par Mérième Alaoui | Vendredi 4 Septembre 2015 à 14:14



Parvez Sharma, réalisateur d'origine indienne, raconte son Hajj dans un documentaire qu’il veut comme électrochoc. Celui qui se décrit comme « un pèlerin provocateur» ne devrait pas être décevoir dans la provocation…

Le film « A Sinner in Mecca » (« Un pécheur à la Mecque »), sort vendredi 4 septembre dans quelques salles américaines. Un documentaire subjectif dans lequel cet homosexuel affirmé filme les étapes du pèlerinage et ses intéractions avec d’autres musulmans. On y voit la foule autour de la Kaaba, le centre commercial géant à proximité de la Grande Mosquée… des images volées avec son téléphone portable et deux petites caméras cachées, sans autorisation des autorités saoudiennes, de rigueur dans la ville sainte.

Il a également inséré des images de son union avec son mari new-yorkais, athée, qui a refusé de paraître à l'image… Une tentative de réconciliation entre sa foi et son homosexualité, un des sujets les plus tabous pour les musulmans, qui considèrent à la quasi-unanimité que l'homosexualité est un péché.

Son initiative lui a valu une campagne de dénigrement sur Internet et des menaces de mort. Lors des premières projections au Festival Hot Docs à Toronto le 29 avril dernier, la sécurité avait alors été renforcée, rapporte The Guardian.

Il a effectué le cinquième pilier de l’islam en 2011, soit quatre mois après l’élimination de l'ancien chef d'Al-Qaïda, Oussama ben Laden, et sept mois après le début des Printemps arabes. « J'ai senti que ça pouvait être le moment le plus intéressant pour y aller », justifie-t-il à l’AFP.

Si le film est très critique sur l'Arabie saoudite et le wahhabisme, il se veut source de réflexion pour une « réforme » de l’islam selon l'auteur. Pour lui, celle-ci serait en marche, « mais elle arrive trop lentement et nous manquons de temps. Le changement doit intervenir au sein du wahhabisme, qui est la racine de tous les problèmes », explique le réalisateur à l’AFP. « L'islam est en train d'imploser et il y a une énorme crise. » Son objectif serait donc d’alerter ses coreligionnaires qui composent un quart de l’humanité du wahhabisme... au risque certain d’en braquer un grand nombre pour déclarer publiquement que l'homosexualité est permis en islam.