Religions

Un Congrès des musulmans de France à la mi-novembre annoncé par le CFCM

Rédigé par Hanan Ben Rhouma et Huê Trinh Nguyên | Mardi 25 Septembre 2018 à 10:15



Le Conseil français du culte musulman (CFCM) et les fédérations musulmanes de France ont annoncé, lundi 24 septembre, la tenue d’un « Congrès des musulmans de France » pour la mi-novembre, à Paris, « dans la perspective d’organiser le culte musulman par eux-mêmes et pour eux-mêmes ».

Cette annonce intervient trois jours après un colloque organisé au Sénat par le CFCM et la veille d’un déjeuner de travail avec le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb.

Durant ce colloque, le CFCM avait présenté l’Association pour le financement et le soutien au culte musulman (AFSCM), une structure concurrente d’une AMIF souhaitée par l’essayiste Hakim El Karoui et qui semble avoir la faveur des pouvoirs publics.

Rappelant son attachement à la laïcité, mais « une laïcité pour tous, sans ingérence de l’État », comme cela a été martelé à maintes reprises durant le colloque, le CFCM veut, à travers le prochain Congrès des musulmans de France, montrer son indépendance et « délivrer un message d’unité et de solidarité », alors qu’on lui reproche souvent d’être divisé.

Parmi les organisateurs du Congrès figurent en effet toutes les fédérations musulmanes de France : le Comité de coordination des musulmans Turcs de France (CCMTF), la Confédération islamique Milli Görüs (CIMG France), la Fédération française des associations islamiques d’Afrique, des Comores et des Antilles (FFAIACA), la Fédération Invitation et Mission pour la foi et la pratique, la Fédération nationale de la Grande Mosquée de Paris (FNGMP), la Fédération nationale des musulmans de France (FNMF), Musulmans de France, le Rassemblement des musulmans de France (RMF), l’Union des mosquées de France (UMF) et la Grande Mosquée de Saint-Denis de la Réunion.

Une démonstration de force pour « réaffirmer également les valeurs auxquelles nous sommes attachés : la citoyenneté, l’égalité hommes-femmes, la laïcité, le rejet de la radicalisation... ». Surtout, le Congrès sera l’occasion de montrer que les acteurs historiques de l’islam en France, souvent critiqués pour leur inertie, restent sur la place pour traiter à bras-le-corps les dossiers du financement du culte (construction des mosquées, formation des imams...) et de son organisation (départementalisation, réforme du CFCM...).

Un rassemblement similaire avait été organisé par le CFCM, en 2015, deux semaines après les attentats de Paris et de Saint-Denis. Devant un auditoire de quelque 300 personnes (imams, aumôniers, responsables associatifs, représentants des dix fédérations et des cinq Grandes Mosquées), un Manifeste citoyen des musulmans de France avait été proclamé.

En novembre 2018, il est attendu entre 500 et 1 000 personnes selon le lieu qui accueillera le Congrès des musulmans de France.