Sur le vif

Syrie : plus de 93 000 morts

Rédigé par La Rédaction | Vendredi 14 Juin 2013 à 12:49



Plus de 93 000 personnes, dont au moins 6 500 enfants, ont été tuées depuis le début de la guerre civile en Syrie, a annoncé, jeudi 13 juin, l'ONU dans un rapport.

« J'exhorte les parties à déclarer un cessez-le-feu immédiat, avant que des dizaines de milliers de personnes soient encore tuées ou blessées », a déclaré la Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Navi Pillay. « Les tueries incessantes se poursuivent à des niveaux outrageusement élevés, avec plus de 5 000 décès documentés chaque mois depuis juillet et 27 000 décès supplémentaires depuis le 1er décembre », a-t-elle indiqué, en précisant que le nombre réel de personnes tuées pourrait être beaucoup plus élevé.

Le plus grand nombre de victimes a été décompté dans les régions de la périphérie rurale de la capitale Damas (17 800), de celle de Homs au centre du pays (16 400) et de la région d'Alep dans le nord de la Syrie (11 900).

Ce sont pour la plupart des hommes, note le rapport de l’ONU, qui constate par ailleurs qu’il y a eu au moins 6 561 mineurs tués, dont au moins 1 729 enfants de moins de dix ans, depuis le début de ce conflit, il y a plus de deux ans.

Alors que ce bilan s’alourdit de jour en jour, une large partie de la communauté internationale accuse le régime de Bachar al-Assad d’avoir recours à des gaz toxiques. Deux semaines après les révélations du Monde, et la confirmation, début juin, par Paris et Londres de l'utilisation de gaz sarin, la Maison Blanche en est arrivée à la même conclusion jeudi 13 juin.

« Après un examen approfondi, la communauté (américaine) du renseignement estime que le régime Assad a utilisé des armes chimiques, dont du gaz sarin, à échelle réduite contre l'opposition à de multiples reprises dans l'année écoulée », a ainsi déclaré le conseiller adjoint de sécurité nationale du président Barack Obama, Ben Rhodes. Entre 100 et 150 personnes au minimum ont été tuées dans les attaques chimiques menées par le régime, selon ce dernier, qui rappelle que Barack Obama « a clairement dit que l'utilisation d'armes chimiques, ou le transfert d'armes chimiques à des groupes terroristes, était une ligne rouge pour les Etats-Unis ».

Le gouvernement américain se dit donc prêt à soutenir les rebelles syriens tout comme l’Union européenne, qui a levé l’embargo sur les armes pour les fidèles sans toutefois en livrer dans l’attente d’une conférence internationale, prévue en juin, à l'initiative des Etats-Unis et de la Russie.

Mais la Russie, fidèle alliée de la Syrie, a jugé que les accusations des Américains n’étaient « pas convaincantes » et qu’elles nuiraient à cette conférence. « Les informations sur l'utilisation par Assad d'armes chimiques sont des faux du même ordre que les mensonges concernant les armes de destruction massive de Saddam », a commenté Alexei Pouchkov, le président de la commission des Affaires étrangères de la Douma, le parlement russe.

Les négociations internationales autour du conflit syrien ne sont pas prêtes d'aboutir à la fin de la guerre. Le peuple syrien continue de faire les frais des exactions du régime.

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