Sur le vif

Saint-Etienne-du-Rouvray : des Danois musulmans se proposent pour enterrer Adel Kermiche

Rédigé par | Jeudi 4 Aout 2016 à 12:04



Une semaine après l’attentat à Saint-Etienne-du-Rouvray, la question du corps d’Adel Kermiche, un des terroristes tués, pose problème. Une éventuelle inhumation dans un des deux carrés musulmans de la commune suscite un fort rejet. Mohammed Karabila, responsable d’une des mosquées de la ville avait déclaré le 29 juillet qu’il ne souhaite pas « salir l’islam avec cette personne » et ne pas vouloir participer « ni à la toilette mortuaire, ni à l’inhumation ».

Kasem Said Ahmad, du Fonds islamique danois pour les enterrements, estime mercredi 3 août, qu’il est « inadmissible » que des musulmans refusent les rites mortuaires dus à un coreligionnaire. « Si nous recevions une demande de la part de la famille pour l’enterrer, nous le ferions. (…) S’ils veulent transporter son corps ici, il peut être enterré au Danemark dans le cimetière musulman » à Brondby, a-t-il signalé.

Pour Kasem Said Ahmad, au-delà d’offrir des funérailles à un terroriste, il s’agit surtout d’apporter « un soutien à la famille » accablée par les pulsions meurtrières de leur enfant. En février 2015, l’enterrement d’Omar el-Hussein, qui avait tué un réalisateur danois et un vigile de la synagogue de Copenhague, avait rassemblée 500 personnes.

La veille de ces déclarations, Mohammed Karabila est revenu sur ces propos. « Sa dépouille mérite d’être enterrée dignement, sans publicité, sans fanfare. Si le maire donne le permis d’inhumation et que la famille prend contact avec nous, on va désigner quelqu’un dans la communauté musulmane qui n’a aucun lien ni avec la mosquée, ni avec les instances régionales du culte musulman, pour faire éventuellement sa toilette et la prière du mort au cimetière », a-t-il déclaré sur France Info.

Mise à jour vendredi 5 août : Le rétropédalage des musulmans danois

Lire aussi :
Après Saint-Étienne-du-Rouvray, l’interreligieux solidaire reprend de plus bel
Saint-Etienne-du-Rouvray : l’effroi des musulmans, solidaires des chrétiens