Religions

Pourquoi le Hajj est maintenu malgré l’accident à La Mecque

Rédigé par | Dimanche 13 Septembre 2015 à 09:00



Un 11 septembre dramatique en Arabie Saoudite. La Mecque, qui se prépare au grand pèlerinage (Hajj) en vue le 21 septembre, a été secouée par un accident qui restera gravé dans la mémoire des musulmans. La chute d’une grue, en raison de mauvaises conditions météorologiques, sur la Grande Mosquée a provoqué la mort de plus de 107 morts et 230 blessés parmi les fidèles, présents en masse le vendredi, jour de la prière hebdomadaire.

Dans de pareilles circonstances, des questions sont vite apparues dans la presse portant sur la capacité - ou non -, pour les autorités saoudiennes, de maintenir le Hajj cette année.

Faut-il être surpris qu’elles maintiennent ce rendez-vous religieux du mois de Dhul-Hijja ? Aucunement. L’accomplissement du Hajj est le cinquième pilier de l’islam pour tout musulman, sain d'esprit, qui en a les moyens physiques et financiers. Dès lors que ces conditions sont réunies, et que les quotas de visas le permettent, cette obligation doit être réalisée au moins une fois dans sa vie. Parce que le grand pèlerinage est une prescription divine, il ne peut en outre être annulé purement et simplement par l'Arabie Saoudite.* Dans le cas d'un accident tel que celui de vendredi, une réponse contraire de sa part aurait définitivement surpris les musulmans, dont 800 000 venus de l'étranger ont déjà atterri dans le royaume pour ce qui est le voyage d'une vie.

La sécurité au cœur des préoccupations

Les autorités ont vite répondu aux inquiétudes des pèlerins, en leur assurant que l’accident n’affectera pas le pèlerinage. Les dégâts seront « probablement réparés en quelques jours » et l'état des grues qui entourent la Grande Mosquée seront toutes vérifiés, ont fait part les responsables.

La sécurité est un enjeu majeur à La Mecque, particulièrement pendant le Hajj qui voit l’arrivée de deux à trois millions de personnes dans un laps de temps très limité. L'accident de grue, le premier du genre dans la ville sainte en travaux, rappelle de graves incidents survenus ces dernières années lors du pèlerinage. En 2006, 364 pèlerins étaient morts piétinés lors d'un mouvement de panique. En 1990, un incident similaire a mené à la mort, souvent par asphyxie, de 1 426 pèlerins.

*Le pays peut toutefois instaurer des interdictions de visas Hajj à des populations pour des raisons sanitaires. C'est le cas, depuis 2014, pour les musulmans des pays d'Afrique de l'Ouest touchés par l'épidémie d'Ebola. En 2013, le coronavirus a été à l'origine de sévères restrictions de visas dans tous les pays.



Rédactrice en chef de Saphirnews En savoir plus sur cet auteur