Société

Interdiction des abayas et qamis : ce que dit la note de service de l'Education nationale

Rédigé par Lina Farelli | Vendredi 1 Septembre 2023 à 20:30

Face aux élèves venant à l'école en abaya et en qamis, quelle devra être la conduite des chefs d'établissements ? Une note de service du ministère de l'Education nationale, sensée pouvoir les éclairer dans leur tâche, est désormais entre leurs mains.



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« Dans certains établissements, la montée en puissance du port de tenues de type abaya ou qamis a fait naître un grand nombre de questions sur la conduite à tenir. Ces questionnements appellent une réponse claire et unifiée de l’institution scolaire sur l’ensemble du territoire. » Une note de service portant sur l’interdiction du port des abayas et des qamis est parue au Bulletin Officiel jeudi 31 août, la veille de la rentrée des professeurs et à quelques jours de celles des élèves.

Ceux et celles arrivant avec ces tenues à l'école ne pourront pas entrer en classe au nom du principe de laïcité qui « garantit la neutralité de l’institution scolaire et protège l’élève de tout comportement prosélyte ». Mais avant d'engager une procédure disciplinaire, c'est le dialogue qui doit continuer de prévaloir. Comme du temps des prédécesseurs de Gabriel Attal.

Le dialogue pour première réponse

« Le dialogue avec l’élève doit constituer le premier moyen à mobiliser lors de ces situations. Ce dialogue peut en effet, dans un grand nombre de cas, résoudre les tensions et dissiper les incompréhensions », lit-on. « Lorsque celles-ci persistent à l’issue de cette première phase de dialogue, il convient de nouer un échange approfondi avec les parents, le cas échéant avec le soutien des EAVR (équipes académiques Valeurs de la République, ndlr), qui pourront être mobilisées. »

Le ministère se veut clair : « Cette procédure ne saurait être une négociation, sous quelque forme que ce soit. Son objectif est de mettre un terme rapide et durable au comportement constitutif d’un trouble au bon fonctionnement de l’école ou de l’établissement, sous peine, le cas échéant, de sanction disciplinaire de l’élève concerné. »

Et de conclure que si les élèves concernés refusent de renoncer au port de ces tenues au sein de l’établissement scolaire ou durant les activités scolaires, « une procédure disciplinaire sera systématiquement engagée par le chef d’établissement ». Pourtant, rien dans la note ne définit exactement ce qu'est l'abaya, laissant ainsi la porte ouverte à des interprétations libres et potentiellement abusives des chefs d'établissements.

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