Sur le vif

Elections en Libye : les « libéraux » en tête des premiers résultats

Rédigé par La Rédaction | Mardi 10 Juillet 2012 à 11:28



C’est un fait historique qui s’est déroulé en Libye, samedi 7 juillet. Pour la première fois depuis plus de 40 ans, les Libyens étaient appelés aux urnes pour élire les membres de l’Assemblée. Même si les résultats définitifs ne sont pas encore connus, c’est l’Alliance des forces nationales (AFN) qui est en tête après les premiers dépouillements.

Mahmoud Djibril, à la tête de ce parti libéral et qui fut le Premier ministre du Conseil national de transition (CNT), lors du soulèvement de la population, a lancé un appel au rassemblement après l’annonce des premiers résultats.
« Nous lançons un appel honnête à un dialogue national pour créer une coalition, sous une seule bannière (...) Il s’agit d’un appel honnête et sincère à tous les partis politiques existants aujourd’hui en Libye », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse dimanche soir.

« Lors de l’élection, il n’y a eu ni gagnant ni perdant (...) Le seul vainqueur est la Libye », a-t-il ajouté, en saluant cette première élection libre après quatre décennies passés sous le régime autocratique de Mouammar Kadhafi.
1,6 million d’électeurs sur 2,8 millions d’inscrits sont allés voter, soit un taux de participation de 65 %.
Les observateurs internationaux ont qualifié ces élections de succès, malgré les cas de vols d’urnes, les manifestations et la mort de deux hommes signalés dans l’est du pays où une partie de la population réclame une représentation plus importante de la Cyrénaïque, une région de la Lybie, au Parlement.

L’AFN en tête, les formations islamistes, dont le Parti de la justice et de la reconstruction formé par les Frères musulmans, seraient donc distancées. Huit mois après la chute de Kadhafi, l’issue du Printemps arabe s’annonce donc différente pour la Libye contrairement à la Tunisie et à l’Egypte où les islamistes sont sortis vainqueur des dernières élections.
Toutefois, M. Djibril a refusé l’étiquette libérale et laïque accolée à son alliance, et a assuré faire du respect des dogmes de la loi islamique l’un de ses principes fondamentaux.

Reste qu’au final la composition majoritaire de l’Assemblée reste assez floue car, sur les 200 membres de l’Assemblée, seulement 80 sièges sont réservés aux mouvements politiques contre 120 pour les candidats indépendants.
Tous les élus devront par la suite nommer un comité d’experts chargés de rédiger un projet de Constitution qui sera ensuite soumis à référendum. Le début d’une transition démocratique tant attendue par le peuple libyen.

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